Ses lacunes font craindre une perte d’information consécutive au suivi hasardeux des pièces à traiter, ainsi qu’une altération à long terme des informations de la base de données. Aucune information n’est perdue, mais on ne retrouve pas des infos. « Atlas », commandé en raison de l’augmentation des informations entrantes (de 13 000 à 40 000 en dix ans ), a coûté près de 40 millions d’euros.
Second sujet : « Remix », la vaste réforme interne qui a repensé tout son modèle d’investigation. Un manque de clarté et de définition des processus-workflows-prises de responsabilités depuis sa mise en place a mené à une mise en concurrence contre-productive de plusieurs lignes hiérarchiques. A cela s’ajoute un désinvestissement dans le “humint” » (renseignement auprès de sources humaines). Le modèle d’investigation qui se veut très réactif (ouvrir une enquête, agir et refermer l’enquête), or cette temporalité ne convient pas à un travail avec des sources humaines, qui requiert un temps long. Les officiers traitants, ceux qui font de la collecte de terrain, sont de moins en moins, d’autres ont dû clôturer des sources humaines bien placées dans certains milieux.
La lettre syndicale conclut sur les conséquences : perte d’efficacité, perte de motivation, augmentation des absences pour maladie de longue durée, départ rapide de nouvelles recrues etc. Lors d’une audition à la Chambre mi-février, Francisca Bostyn (photo, avec Abdellatif Hammouchi, chef de la police nationale et du renseignement intérieur du Maroc), administratrice générale de la Sûreté de l’Etat, avait reconnu que le travail proactif et préventif avait été quelque peu perdu de vue en raison du nouveau modèle et que l’organisme était en train de procéder à des ajustements.
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