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Un procès a lieu ce 9 janvier contre les violences policières survenues à la manifestation contre la justice de classe en 2021

Un procès a lieu ce 9 janvier contre les violences policières survenues à la manifestation contre la justice de classe en 2021

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Vous souvenez-vous des nombreuses violences policières qui avaient eu lieu à la suite de la manifestation « contre la justice de la classe » organisée le 24 janvier 2021 à la gare centrale ?

À l’époque, près de 300 personnes étaient venues manifester contre la justice de classe et contre les violences policières, 15 jours après le décès en cellule d’Ibrahima Barrie. Durant le rassemblement, les différentes prises de parole avaient dénoncé l’impunité dont bénéficient les auteurs de violences policières et visaient à soutenir les familles des victimes. Ce rassemblement ayant eu lieu durant la période Covid, les forces de l’ordre avaient mis en place un vaste dispositif policier, pour finalement arrêter les manifestant·es dès la fin du rassemblement. Celui-ci était pourtant bien autorisé et s’était déroulé sans encombre.

À la fin du rassemblement, approximativement 300 personnes avaient été nassées au niveau du Carrefour de l’Europe. 245 personnes avaient été arrêtées et emmenées dans des fourgons en direction des casernes d’Etterbeek, dont environ 90 mineur·es. Dans le lot se trouvaient à la fois des manifestant·es mais aussi de simples passant·es. En dehors des arrestations violentes qu’avaient subi les personnes emmenées aux casernes, c’est dans les fourgons et au sein même des casernes d’Etterbeek que le degré de violence était monté, comme raconte un témoin

« Le petit s’est mangé des coups de coude, des coups de genoux, il s’est fait étrangler tout en se faisant tabasser. D’autres types m’ont dit avoir vu des flics lui cracher dessus ».

À l’époque, de nombreux témoignages de violences policières étaient sortis à la suite de cette expérience traumatisante. Certains parlaient à la fois de coups et blessures opérés par plusieurs policiers en même temps sur une même personne, d’intimidations racistes et sexistes, mais aussi de scènes où de nombreuses personnes mineures ont été violentées. Un grand nombre de mineur·es se sont retrouvé·es en cellule, et, selon certains témoignages, les forces de l’ordre n’avaient pas contacté les parents de ces mineur·es alors que la plus jeune avait à peine 12 ans.

Par la suite, plusieurs observateur·ices ont affirmé que, si les forces de l’ordre avaient réagi de la sorte, c’est bien parce que le sujet de cette manifestation ciblait l’institution policière et non pour à cause des normes Covid qui avaient bien été respectées. Ces violences ont montré à quel point la police et le monde politique se permettent de restreindre la liberté de manifester, en particulier lorsqu’il s’agit d’une critique d’une institution.

Ce jeudi 9 janvier, 4 ans après les faits, un procès a lieu contre la zone de police de Bruxelles-Capitale Ixelles et le bourgmestre Philippe Close (PS). Un rassemblement est organisé à 8h45 devant le Palais de Justice de Bruxelles pour soutenir ce procès contre l’institution politique et policière.

Sources :

Voir en ligne : BXL Dévie

Notes

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