D’abord informés par téléphone, les organisateur·rices du rassemblement ont demandé une confirmation écrite des consignes imposées. L’ULB a répondu par mail en confirmant l’interdiction du mot « génocide », tout en restant silencieuse sur la question des drapeaux palestiniens. Pourtant, selon nos informations, les autorités ont bien interdit ces derniers lors des discussions verbales. Il semble également que les drapeaux auraient été interdits par la direction générale d’Amnesty, car cela contredirait avec le principe des « revendications non nationales » de l’organisation.
Plus alarmant encore, l’ULB a assorti ces restrictions d’une menace explicite : selon nos sources, les étudiant·es impliqué·es risqueraient ni plus ni moins qu’un retrait de diplôme. Une intimidation qui met en lumière la volonté des autorités universitaires de dissuader toute contestation par des moyens disciplinaires démesurés.
Cette restriction imposée à Amnesty ULB n’est pas un cas isolé. L’ULB semble multiplier les entraves à l’expression des luttes sociales et politiques. Depuis quelques mois, les autorités de l’ULB n’hésitent pas à prendre des mesures de plus en plus autoritaires sur le campus. Outre la répression active pendant l’occupation du bâtiment B qui dénonçait les liens entre l’université et Israël en mai dernier et son expulsion violente par la police en juin, l’ULB a décidé de poursuivre plusieurs étudiant·es en interne les menaçant d’exclusion. La posture active dans la répression du mouvement pro-palestinien de la part des autorités questionnent beaucoup en interne.
En novembre dernier, c’est encore une fois la police qui s’est mobilisée sur le campus pour protéger la conférence du Centre Jean Gol, think tank du MR, qui comptait parmi ses intervenants Georges Louis Bouchez et Louis Sarkozy. Récemment, le collectif.ve du 8 mars a vu sa banderole arrachée et jetée. De nombreux cercles et associations étudiantes s’inquiètent de cette dérive autoritaire et d’un climat de répression qui s’intensifie.
Cette censure imposée à Amnesty ULB s’inscrit dans un contexte plus large de restriction des mobilisations pro-palestiniennes sur le campus. Loin d’être un cas isolé, des procédures similaires s’observent dans de nombreuses universités occidentales où les prises de parole pro-palestiniennes font l’objet d’une censure systématique. Aux États-Unis, en France, au Royaume-Uni ou encore en Allemagne, des étudiant·es et des enseignant·es ont été suspendus, sanctionnés ou empêchés de s’exprimer publiquement sur la situation à Gaza.

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