Le 6 février 2014, environ 200 personnes parties des côtes marocaines tentèrent de rejoindre à la nage Ceuta, enclave espagnole dans le nord du Maroc. La police espagnole, avec pour objectif de les repousser à tout prix, se servit d’une pluie de lacrymogènes et de projectiles en caoutchouc, causant la mort d’au moins 14 personnes. Nous connaissons le nom de treize d’entre elles : Yves, Samba, Daouda, Armand, Luc, Roger Chimie, Larios, Youssouf, Ousmane, Keita, Jeannot, Oumarou, Blaise. Une victime décédée n’a pas été identifiée, et les disparu.e.s sont bien plus nombreux.ses. Leurs familles attendent toujours que justice leur soit rendue.
Ni « accident » ni « tragédie », le massacre de Tarajal (du nom d’une plage de Ceuta) est commémoré chaque année, depuis cette date, dans de nombreux pays. Beaucoup d’événements similaires ont eu lieu avant et après celui-ci, et sont le résultat de politiques délibérement meurtrières et ouvertement racistes menées par les gouvernements européens.
Ces politiques n’ont fait que se renforcer. Ce qui change, c’est l’ampleur des moyens mis à leur disposition et la désinvolture croissante avec laquelle l’UE externalise le contrôle de ses frontières. Récemment, l’Espagne a encore une fois payé le Maroc pour qu’il freine « l’immigration irrégulière » (2,5 millions d’euros débloqués début janvier 2025). Et les massacres se poursuivent quotidiennement. Certains plus visibles, comme celui du 22 juin 2022 à Melilla, dont l’Espagne n’a pas eu honte d’attribuer toute la responsabilité au Maroc. La plupart de ces horreurs demeurent invisibles : selon l’organisation Caminando Fronteras, en 2024, 10.457 personnes victimes des politiques migratoires européennes sont décédées en tentant d’atteindre l’Espagne, soit en moyenne près de 30 personnes par jour.
Et ces données ne concernent que l’Espagne. De la mer Égée à la Méditerranée, de la Manche à la Pologne, pour ne citer que quelques routes, l’UE déploie un arsenal militaire toujours plus aberrant contre des civils en quête de protection.
Nous dénonçons ces persécutions, comme toutes les formes d’intimidation terrifiantes ciblant des personnes considérées comme indésirables.
Ce 6 février 2025, de 16h00 à 18h00, Abolish Frontex Belgium et Alarm Phone Bruxelles vous donnent rendez-vous à la Place de la Monnaie à Bruxelles pour une lecture publique des noms des personnes mortes aux frontières.
Contact : abolishfrontexbelgium@riseup.net
Website Abolish Frontex
Page des Commemor’Actions internationales
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