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[Ecologie] scandale aux billes de plastique, un opposant à TotalEnergies perquisitionné

[Ecologie] scandale aux billes de plastique, un opposant à TotalEnergies perquisitionné

Bruxelles | sur https://stuut.info | Collectif : Bruxelles Dévie
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TotalEnergies a un site industriel à Feluy dans la commune d’Écaussinnes. Ce site est un des plus grands constructeurs de microbilles de plastique (constituées de « polymères ») de Belgique. Ces polymères, quand ils sont reversés dans l’environnement, représentent un risque écologique majeur à la fois pour l’être humain, la faune et la flore. Depuis des années, des études alertent les autorités politiques locales sur l’éparpillement de millions de ces billes de plastique dans la nature des villages autour du site industriel. Jeudi 13 mars dernier, un des principaux lanceurs d’alerte à ce sujet a été perquisitionné par les forces de l’ordre parce qu’il documentait les exactions commises par TotalEnergies. Une énième façon de réprimer celles et ceux qui entravent l’impunité de telles multinationales ?

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Ces billes de plastique sont fabriquées via un processus de transformation du pétrole et servent ensuite à la fabrication d’objets en plastique en tous genres. Sans intervention extérieure, elles peuvent prendre jusqu’à plusieurs centaines d’années avant de totalement disparaître de l’environnement. De plus, de nombreux additifs chimiques, présent sur ces microbilles, polluent fortement les sols dans lesquels elles se trouvent.

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Code Rouge, action contre TotalEnergies.

Des traces de ces microplastiques ont été retrouvées dans le cœur d’êtres humains, mais aussi dans le sang et dans les poumons. Leur toxicité pour l’être humain n’est plus à démontrer.

Ces polymères sont éparpillés dans la nature à cause de transports mal pris en charge ou de mauvais stockages par la société TotalEnergies. Ces millions de billes se retrouvent alors chaque année « accidentellement » coincées dans la nature et sont ensuite transportées au gré du vent et des cours d’eau. Des images montrent que ces microbilles de plastique sont présentes par dizaines de milliers à plusieurs kilomètres du site industriel dans des champs ou dans des cours d’eau.

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Code Rouge, action contre TotalEnergies.

Arnaud Guérard, échevin à la commune d’Écaussinnes, se bat quotidiennement depuis des années pour faire connaître le phénomène et pour sanctionner Total de ces exactions écologiques.

C’est après avoir une nouvelle fois dénoncé la présence de ces billes de plastique sur les abords du site de TotalEnergies, que Arnaud Guérard a été perquisitionné à son domicile par les forces de l’ordre le 13 mars dernier. Cette perquisition a été effectuée par la police à la demande de TotalEnergies qui dit avoir observé un véhicule suspect aux abords du site industriel.

Cette perquisition, qui a eu lieu au domicile d’Arnaud Guirrard, consiste en une nouvelle menace de la part de TotalEnergies et de la police. Le message semble simple : quiconque voudrait enquêter de trop près sur ces exactions sera poursuivi et réprimé. Cela montre que chaque personne qui tente de documenter les exactions sociales et environnementales de certaines multinationales aussi polluantes que TotalEnergies se met en danger.

Ce sujet est pourtant ancré depuis des années, et de nombreuses enquêtes ont montré par le passé qu’il s’agissait bien d’un problème à la fois de santé publique et environnementale. Nous le soulignons d’ailleurs dans un article datant de 2023 (1).

À la suite de sa perquisition, le lanceur d’alerte a tenu à souligner : « Ils ont obtenu une descente de police en un jour, alors que ça fait trois ans que j’attends d’être auditionné par rapport à cette pollution. Ce n’est pas normal qu’un acteur comme Total ne prenne pas ses responsabilités alors qu’il y a des risques pour la santé, des risques pour l’environnement et une atteinte au droit des habitant.es à vivre dans un environnement sain. ».

Arnaud Guirrard rappelle aussi qu’un acteur comme Total a pour devoir d’assumer le préjudice environnemental qu’il engendre. Comme tant d’autres multinationationales extrêmement polluantes, TotalEnergies continue de ravager les terres des pays où elle se trouve et d’y imposer son ordre social tout en restant impuni.

Pour rappel, la première et la quatrième édition de l’action environnementale de masse « Code rouge » ont visé ce site de TotalEnergies afin de dénoncer l’ensemble des ces exactions sociales et environnementales. À l’époque, le sujet de ces polymères était déjà revenu à de nombreuses reprises tant dans les communiqués que dans les discours sur place.

Sources :

Voir en ligne : BXL Dévie

Notes

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