Sommaire :
- Abandonné·es à leur sort
- Un « crime contre l’humanité »
- La traque des enfants métis
- Les « enfants du péché »
- Un accès aux archives refusé
- L’excuse de « l’époque »
Plus vaste que la basilique Saint-Pierre, le Palais de justice de Bruxelles, œuvre de l’architecte Joseph Poelaert, fut inauguré en 1883 par le roi Léopold II, soucieux de mener à bien l’œuvre de son prédécesseur, le premier roi des Belges. Ce bâtiment d’un autre âge est aujourd’hui défiguré par les travaux de restauration, les échafaudages eux-mêmes ayant dû être restaurés en 2010 à cause des risques d’écroulement.
Les 9 et 10 septembre 2024, c’est en haut des immenses escaliers de marbre blanc, dans la petite salle 31 abritant la cour d’appel, qu’a été rappelée une histoire qui, elle aussi, semble d’un autre âge : le sort que la Belgique coloniale, au Congo mais aussi au Rwanda et au Burundi [1], réserva aux métis, initialement appelés « mulâtres » [2]. Serrées au premier rang, cinq femmes, quasi octogénaires, immobiles et infiniment dignes, fixent du regard les avocats. Elles mènent ce qu’elles appellent « le dernier combat de [leur] vie ». Habillées avec soin, Monique Bintu Bingi, Léa Tavares Mujinga, Noëlle Verbeken, Marie-José Loshi et Simone Ngalula affichent un calme non dénué d’émotion.
Derrière elles, enfants et petits-enfants, amis métis et sympathisants belges serrés sur les bancs de bois suivent attentivement les plaidoiries. Durant la pause, un petit-fils qui a hérité de cheveux noirs et frisés nous interpelle : « Je ne savais pas que ma grand-mère avait tant souffert dans sa jeunesse, elle ne nous en parlait jamais... »
Suite de l’article disponible sur AfriqueXXI
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