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Esperanzah 2022 & lutte palestinienne

Esperanzah 2022 & lutte palestinienne

Clarification des actions organisées par des militant.e.s de la lutte palestinienne lors de cette édition 2022

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Cette année, le festival Esperanzah a vu des drapeaux palestiniens faire des apparitions si pas surprenantes, du moins imprévues. Peu avant le festival déjà, des militant.e.s avaient interpellé la direction du festival pour alerter de la présence problématique de plusieurs artistes. Interpellation tardive, face à laquelle le festival n’a pas pu réagir, faute de temps.

Quel.le.s artistes et quels problèmes ?

Samedi soir Rodrigo y Gabriela jouaient, le duo était ciblé par une campagne internationale leur demandant d’annuler leur concert prévu à Tel Aviv le 10 août. Tant qu’Israël ne respecte pas une série de conditions (fin de l’occupation, de la colonisation, démantèlement du mur, droit au retour des réfugiés,...) la campagne BDS demande aux artistes de ne pas aller se produire en Israël. Face à l’inertie des institutions internationales, cette campagne demeure une des dernières issues non-armées face à l’apartheid israélien. Pendant le concert : drapeaux et pancartes arrachés par certain.e.s mais soutien et remerciements par d’autres.

Les artistes ont finalement annulé leur concert,victoire pour la campagne BDS !

Dimanche jouaient deux artistes israélien.ne.s : Noga Erez et Asaf Avidan. Iels ne sont pas ciblé.e.s par la campagne BDS. Cependant, Asaf Avidan ne s’est jamais prononcé sur le sort qu’Israël fait subir aux palestinien.ne.s. Il s’est contenté d’aller jouer des concerts dans des colonies... Noga Erez, elle, a eu des propos allant dans le sens d’un soutien aux palestinien.ne.s. Malheureusement, elle s’est brusquement rétractée en tenant des propos anti-bds, en soutenant le service militaire obligatoire et en prévoyant elle aussi des concerts en territoires palestiniens occupés. Elle a également été envoyée par le ministère israélien des affaires étrangères pour représenter Israël aux JO de Rio en 2016.

Vu les lignes politiques d’Esperanzah et son soutien à la lutte palestinienne, la présence de ces 3 artistes est problématique. Les militant.e.s présent.e.s aux concerts ont souhaité transmettre plusieurs choses : demander aux artistes israélien.ne.s d’affirmer leur soutien aux palestinien.ne.s (banderole « Stand With Palestine or Resign » les 2 premières minutes du concert de Noga Erez), demander à Rodrigo y Gabriela d’annuler leur concert, et qu’Esperanzah réalise qu’une partie de son public n’est pas d’accord avec cette programmation.

Voici un extrait de la lettre envoyée à la direction avant le festival :

La présence de drapeaux palestiniens aux concerts de dimanche ne constitue pas un appel au boycott, aucun slogan dans ce sens n’a été crié. Il s’agissait de demander aux artistes de se prononcer clairement au lieu de souffler le chaud et le froid ou d’aller jouer en territoire occupé. Iels auraient pu, a minima, saisir l’opportunité de marquer (sans devoir le dire) leur soutien aux palestinien.ne.s. Ce, en laissant les drapeaux sans faire passer leur présence pour une attaque.

Force est de constater que la simple présence de drapeaux palestiniens provoque cela. La propagande israélienne bat donc son plein. Combattons-la.

Ce mois-ci, Israël a encore mené une attaque meurtrière sur Gaza
Ce mois-ci, Israël continue à tuer et arrêter des palestinien.ne.s en Cisjordanie
Ce mois-ci, Noga Erez prévoit tranquillement de jouer un concert en territoire palestinien occupé
Ce mois-ci, l’Union Européenne donne son accord pour que reprennent les réunions du Conseil d’Association entre l’UE et Israël
Ce mois-ci, si nous ne nous soulevons pas, Israël pourra à nouveau conclure qu’elle n’a rien à craindre ni des lois, ni des droits, ni des individus

Voir en ligne : Annulation concert R&G

Notes

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Victoire de la campagne BDS

Rodrigo y Gabriela ont annulé leur concert prévu à Tel Aviv le 10 août ! Les guitaristes prévoyaient de se produire dans un auditorium financé par un des fondateurs du programme de colonisation (le centre culturel Charles Bronfman). Cet événement aurait contribué à banaliser le régime d’apartheid mis en place par Israël envers les palestinien.ne.s. Ce qui est inacceptable, particulièrement dans le contexte des récents bombardements de l’armée israélienne sur la bande de Gaza. Rodrigo et Gabriela ont reçu des messages d’artistes palestiniens (Trio Joubran) et irlandais (Steve Wall) ainsi que de militant.e.s des droits humains en Palestine, en Irlande et en Belgique. Parmi elleux, une poignée de militant.e.s présent.e.s lors de leur récent concert à Esperanzah. Si les artistes sont restés mutiques face aux militant.e.s (resté.e.s tout le concert malgré panneaux et pancartes arrachés) iels ont visiblement entendu le message et pris la bonne décision ! Refuser de se produire à Tel Aviv, c’est refuser que l’art serve de « cultural washing » à l’apartheid israélien et c’est soutenir les palestinien.ne.s dans leur lutte pour la liberté. Cette victoire est l’occasion de rappeler un autre défi : l’interdiction de la vente des produits des colonies dans l’Union Européenne. Pour cela pas besoin de banderole ni drapeau, mais d’un million de signatures. Plus d’infos ici : https://www.madeinillegality.org/-fr-#gsc.tab=0 Palestine vivra !

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Balkan Trafik rompt son partenariat avec Israël : victoire majeure du BDS en Belgique !

Depuis une vingtaine d’années, le festival Balkan Trafik, dont l’édition 2023 aura lieu du 27 au 30 avril à Bruxelles et à Namur, s’attache à faire découvrir les cultures, saveurs, rythmes et sonorités balkaniques. Au programme : rencontres interculturelles, performances artistiques variées et déconstruction des préjugés, le tout sous le signe de la durabilité. Cet alléchant programme risquait cette année d’être gâché par la présence d’un invité en décalage complet avec les valeurs véhiculées par ce festival : le gouvernement israélien. Le logo de l’ambassade en Belgique et au Luxembourg du régime colonial d’apartheid figurait en effet sur la liste des sponsors de l’événement. Le sponsoring d’événements culturels fait partie intégrante de la politique de blanchiment d’Israël de sa politique criminelle d’oppression systémique du peuple palestinien. Il doit par conséquent être dénoncé par quiconque considère que les droits humains ne s’arrêtent pas là où commencent la culture et le divertissement. Devant l’émotion suscitée par ce partenariat et après échanges, entre autre, avec l’Association belgo-palestinienne (ABP), le festival a finalement choisi d’y renoncer ! Il s’agit d’une victoire majeure de la campagne Boycott, Désinvestissement, Sanctions (BDS), qui promeut la fin de la complicité internationale avec Israël pour le contraindre à respecter le droit international et à mettre fin aux violations des droits des Palestiniens. Pour rappel, le boycott culturel ne cible pas de personnalités ou d’individus, à moins que leur déplacement soit financés par des institutions d’État israéliennes. « Le budget d’un festival comme le nôtre n’est pas facile à tenir en équilibre, d’autant moins ces dernières années. Toute aide est la bienvenue et il arrive qu’une ambassade prenne en charge 3 ou 4 billets d’avion, ce qui a été le cas via l’aide aux déplacements proposée par l’ambassade d’Israel. Nous n’avons pas dans un premier temps pris la mesure de l’impact que cela pouvait provoquer », explique à l’ABP le directeur du festival Nicolas Wieërs. « Nous avons depuis lors eu l’occasion d’échanger avec des représentants de la société civile, notamment à la lumière du récent rapport d’Amnesty International “L’apartheid israélien contre les Palestiniens : système cruel de domination et crime contre l’humanité" (Amnesty.org, 1er février 2022), et pris conscience des problèmes posés par l’association du logo d’une institution israélienne à notre événement, en particulier dans le présent contexte de recrudescence des tensions en Israël et en Palestine. Balkan Trafik vise à promouvoir l’interculturalité et nous ne souhaitons blesser personne ». Le logo de l’ambassade a dès lors été retiré des visuels de promotion et ses subsides seront refusés. Le festival prévoit de communiquer rapidement sur la rupture de ce partenariat. Il nous a, en outre, annoncé sa volonté d’organiser avec nous un débat en marge de Balkan Trafik sur la place des artistes dans...

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16 novembre - 14h00 - Gare du Nord

MANIFESTATION NATIONALE LE 16/11 — FREE PALESTINE

Le fragile cessez-le-feu entré en vigueur au début du mois d’octobre est une bonne nouvelle, qui permet d’entrevoir la fin du cauchemar absolu en cours depuis plus de deux ans dans la bande de Gaza. Cependant, aucune paix durable ne sera possible tant que les droits du peuple palestinien ne seront pas garantis — en particulier ses droits à l’autodétermination, au retour et à une réparation complète. Aucune paix durable ne sera possible tant qu’Israël ne mettra pas fin à son régime colonial d’apartheid. Le plan Trump, salué par la communauté internationale, y compris par des pays occidentaux tels que la Belgique, ne répond à aucune de ces conditions. Au contraire, il prévoit le maintien sous tutelle coloniale des Palestiniens. Par ailleurs, les violations par Israël des termes de l’accord, comme la poursuite des bombardements et du chantage humanitaire comme arme de guerre, ne sont pas de nature à stopper le génocide en cours. Nous poursuivons donc notre mobilisation pour la justice pour le peuple palestinien, ce tant que continueront l’occupation illégale, l’apartheid et le colonialisme israélien, et tant que les responsables du génocide à Gaza et leurs complices n’auront pas répondu de leurs crimes. La déstabilisation de la région et la souffrance de ses peuples ne prendront pas fin avec la signature de plans d’inspiration coloniale, mais par des mesures concrètes pour forcer Israël à se plier à ses obligations : – mettre fin à la colonisation et démanteler toutes ses colonies ; – mettre fin au blocus illégal de Gaza et permettre l’accès sans entrave à l’aide humanitaire pour ses habitants ; – se retirer du Territoire palestinien occupé ; – démanteler le système d’apartheid des deux côtés de la ligne verte ; – garantir le droit au retour des réfugiés ; – libérer tous les prisonniers palestiniens détenus pour des raisons politiques ; – indemniser les victimes palestiniennes. Rassemblons-nous pour la marche nationale le 16 novembre à 14h, à la Gare du Nord de Bruxelles, pour exiger du gouvernement belge : L’imposition, conjointement avec les gouvernements régionaux, d’un embargo militaire complet sur Israël, incluant l’interdiction de toute exportation, transfert, transit ou réexportation d’armes, de munitions, de technologies et d’équipements militaires — qu’ils soient directs ou indirects — ainsi que de tout service lié (recherche, etc.) ; L’interdiction de toute relation commerciale ou d’investissement contribuant au maintien de l’occupation illégale de la Palestine par Israël, comme stipulé par la Cour internationale de Justice, ainsi que de tout partenariat — y compris les marchés publics — avec des entreprises complices de violations des droits humains et du droit international dans les territoires palestiniens occupés ; Le soutien à la suspension immédiate de l’Accord d’association entre l’Union européenne et Israël ; L’application de tous les mandats d’arrêt émis par la Cour pénale internationale et la...

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