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Après la mort de Fabian, la répression policière s’abat sur les proches
Lundi 2 juin, dans le parc Élisabeth à Bruxelles, Fabian, un enfant de 11 ans, a été tué, percuté par une voiture de police qui roulait à plus de 40 km/h, sans sirène ni gyrophare, alors que des policiers poursuivaient l’enfant dans un parc. Aucune trace de freinage n’a été retrouvée sur place.
Le dimanche qui a suivi, une marche blanche en hommage à Fabian a rassemblé plus de 1000 personnes. Mais cette mobilisation solidaire s’est achevée par des violences policières. La police a dispersé les participant·es avec force : usage de flashballs, autopompes, présence de la brigade anti-banditisme (BAB).
Les témoignages rapportent une répression policière brutale tout au long de la semaine. Perquisitions, intimidations, passages à tabac, pression pour faire retirer une banderole. La douleur d’une communauté et l’indignation face aux meurtres policiers se sont trouvées face à une tentative d’étouffement par la violence institutionnelle. Retour sur la semaine qui a suivi le décès de Fabian.
Après la mort de Fabian, la police quadrille le lieu des faits. Alors que Fabian est encore là au sol dans le parc, 2 jeunes proches de Fabian veulent venir près de lui. Ils se font chasser : gazés et insultés.
Des habitant·es, des proches, viennent se recueillir au parc, et se rapprochent du lieu la scène pour essayer de comprendre, exprimer leur colère. Beaucoup sont choqué·es.
Dans une vidéo que nous avons pu consulter, on entend un agent dire : « Vous allez me chercher votre carte d’identité, madame ? » alors qu’il n’y a pas plus de 10 personnes, toutes non-violentes. Un autre policier tente alors de justifier la mort de l’enfant en déclarant : « Quand vos jeunes en trottinette tuent des petites vieilles sur les trottoirs ». Ce à quoi un habitant rétorque : « Donc, rouler sur un trottoir, ça mérite la mort ? » La police a ensuite ordonné aux personnes de circuler, alors même qu’elles se trouvaient dans la rue, un espace public où elles ont pleinement le droit de circuler ou de rester.
Dans la même journée, un policier lance à un habitant « Qu’est-ce que tu t’en fous, toi, t’es maghrébin ».
Ce dernier nous explique : « Il dit ça comme si on avait la haine, comme si on n’avait pas de cœur ! Je lui ai dit moi, qu’il soit juif noir blanc chinois, athée, chrétien, n’importe je m’en fous je l’aurais défendu parce qu’on est des humains avant d’avoir notre nationalité, nos cultures »
La police interdit de filmer ou de parler avec les témoins directs qui ont très vite été emmené·es au poste. Plusieurs personnes présentes ce soir-là affirment que c’est à cet instant que des personnes auraient été identifiées par les forces de l’ordre pour avoir exprimé leur colère en interpellant les policiers par rapport aux meurtres policiers. Dans les jours suivants, certain·es vont faire l’objet d’interpellations ciblées.
Vers 19h, une dizaine de jeunes, non-blancs pour la plupart, sont présents au parc Élisabeth. Ils sont calmes, posés sur un banc. Des...
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