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Fabian, 11 ans, fauché par la police : pour une émotion collective qui lutte contre l’oubli des autres morts

Fabian, 11 ans, fauché par la police : pour une émotion collective qui lutte contre l’oubli des autres morts

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Fabian, 11 ans, fauché par la police : pour une émotion collective qui lutte contre l’oubli des autres morts

Samedi 02 juin 2025, à Bruxelles. Un enfant de 11 ans, Fabian, meurt percuté par une voiture de police alors qu’il se trouve sur sa trottinette. Les circonstances exactes restent floues, mais l’événement a bouleversé une partie importante de la population. Une émotion forte s’est exprimée dans les médias, sur les réseaux sociaux, dans les familles, dans la rue.

Et cette émotion est légitime. Elle est nécessaire. Un enfant meurt, et rien ne devrait jamais banaliser cela.

1. Un meurtre d’Etat à analyse à l’aulne raciale.

Pourtant, à Bruxelles Panthères, à et dans tous les milieux antiracistes de terrain, nous savons qu’il ne s’agit ni d’un fait divers isolé, ni d’un simple accident de la route. C’est un meurtre d’État. Un assassinat policier inscrit dans un système de domination raciale.

Dire cela n’est pas une provocation. C’est un impératif analytique. Il est impossible de comprendre la mort de Fabian sans adopter une lecture antiraciste, c’est-à-dire une lecture qui relie cette tragédie à un système plus large, celui de la suprématie blanche, et à ses manifestations concrètes dans les dispositifs policiers, judiciaires et médiatiques.

C’est pourquoi l’ensemble des questions doivent être posées, y compris celle des (in)sensibilités différenciées selon la race. Car au-delà de la tristesse, du choc, de la sidération, une question politique profonde se pose. Pourquoi certaines morts suscitent-elles l’émotion collective et d’autres non ? Pourquoi la mort de Fabian devient-elle un fait de société, alors que celle d’Adil, d’Ibrahima, de Mehdi, de Lamine, …— pour ne citer qu’eux — n’a pas provoqué une indignation aussi large, aussi partagée, aussi transversale ?

Soyons clairs : il ne s’agit pas d’opposer les douleurs. Il ne s’agit pas de dire que la mort de Fabian « mérite moins » de compassion. Au contraire : chaque vie compte, chaque deuil mérite d’être entendu, chaque injustice doit être dénoncée.

Ce que nous proposons ici, c’est un déplacement du regard. Un appel à élargir notre boussole morale. Une invitation à interroger nos sensibilités collectives : à qui s’adresse-t-on quand on parle de victime ? À partir de quand une mort devient-elle « intolérable » ? Mais nous proposons aussi de penser Fabian comme une victime du racisme d’Etat. Les deux doivent être pensées « en même temps ».

2. La mort de Fabian, 11 ans : un meurtre d’État, un meurtre raciste — lecture antiraciste d’une tragédie structurelle

2.1. Une police structurée par la race

Commençons par-là : la police belge est une structure d’État raciste, et elle ne peut être comprise autrement. Rappelons-le, le racisme n’est pas une attitude individuelle, mais, d’après la géographe abolitionniste Ruth Gilmore, la production et l’exploitation de différences groupales justifiant l’exposition différenciée à la mort. Or, que fait la police en Belgique sinon exposer les Noirs, les Arabes et les enfants des classes populaires racialisées à la violence, à l’humiliation, à la mort ? La mort de Fabian s’inscrit dans un continuum de crimes policiers : Adil, Ibrahima, Mehdi, Lamine, Mawda, Sabrina, Ouassim, — et tant d’autres.

À chaque fois, le même scénario : présomption de culpabilité, déshumanisation, criminalisation post-mortem des victimes et intimidation des familles. Leurs proches sont traités comme des suspects, perquisitionnés, réduits au silence, et contraints à faire le deuil dans l’isolement et le soupçon. Ce n’est pas une succession d’anomalies : c’est la norme.

Dans cette affaire, comme dans tant d’autres, c’est la police qui est en cause. Et comme souvent, une partie de l’appareil d’État semble vouloir refermer le débat rapidement : « accident », « circonstances tragiques », « pas d’intention ». Ces mots nous sont familiers.

Pourtant, des familles et des collectifs antiracistes dénoncent depuis des années un problème structurel dans la façon dont la police exerce son pouvoir, en particulier envers les jeunes Noirs, Arabes, Rroms, Migrants ou Sans papiers.

Et aujourd’hui, même si Fabian n’est pas Noir ni Arabe, il appartient à cette classe d’enfants exposés : enfants des rues, enfants pauvres, enfants de familles migrantes. Des enfants que l’on surveille, que l’on contrôle, que l’on suspecte parfois. Sa mort ne contredit pas les analyses antiracistes des violences policières — elle les confirme.

2.2. La déshumanisation de Fabian : la race comme perception.

Dans ce pays, dans cette Europe, dans cet empire colonial qui s’accroche à ses frontières, les enfants racialisés ne sont pas vus comme des enfants.

Nous, Bruxelles Panthères, avons toujours parlé de Noirs, d’Arabes, de Rroms – et, de manière plus large, des populations issues de l’Est de l’Europe – comme étant les cibles structurelles d’un racisme d’État.
Ce n’est pas un hasard si la police a poursuivi un enfant dans un parc, à cette vitesse, avec une telle brutalité. Ce n’est pas la trottinette qui a déclenché la violence, c’est ce qu’ils ont perçu de ce corps sur la trottinette, dans ce quartier.

Fabian, dans leurs yeux, dans leurs réflexes, dans leurs formations, dans leurs algorithmes racistes intégrés, ce n’était pas un enfant, c’était un petit Arabe ou un Rrom ?
Et donc : pas tout à fait un enfant. Pas tout à fait innocent. Pas tout à fait humain. De la mauvaise graine.

La question raciale ici se complique. Dans l’espace public, Fabian est immédiatement perçu comme un enfant blanc. Il s’appelle Fabian, il a 11 ans, il est sur une trottinette. Pourtant, pour beaucoup de militant·es de terrain, pour les collectifs antiracistes à Bruxelles, il est probable que les policiers l’aient perçu comme un « petit Arabe » ou Rrom. Parce que son origine moldave — et plus largement son origine de l’Europe de l’Est — le place dans une zone grise : il n’est pas un « bon blanc », il est un blanc périphérique, un blanc suspect, un blanc pauvre.

Les jeunes de l’Est perçus comme arabes ou assimilés à eux ne sont pas moins exposés au racisme d’État — ils partagent la rue de mêmes quartiers avec les autres enfants racialisés, en subissent les mêmes contrôles, et parfois, les mêmes morts. Le traitement de la famille de Fabian par la police après sa mort — menaces, perquisitions, mise sous pression — est une preuve de cette racialisation négative.

2.3. L’après n’est pas un dérapage : c’est une stratégie judiciaire d’étouffement.

Après avoir tué un enfant, que fait la police ? Elle ne panique pas. Elle ne pleure pas. Elle ne se rend pas. Non. Elle suit un script bien rodé : elle criminalise les proches, elle arrête les camarades, elle perquisitionne la famille, elle fait peur au quartier.

C’est une stratégie d’étouffement et d’intimidation. C’est la même dynamique à chaque meurtre policier : transformer la victime en suspect, et les proches en criminels potentiels.
C’est ce qui est arrivé après l’assassinat d’Adil ou d’Ibrahima. C’est ce qui est arrivé à la famille de Mehdi. C’est ce qui s’est passé pour Moïse Lamine Bangoura à Roulers.

Depuis plusieurs années, en Belgique, nous assistons à une série de morts aux mains ou à cause de la police : Sabrina et Ouassim – Mehdi Bouda – Adil- Mohamed Amine Berkane – Ilyes Abbedou – Ibrahima Barrie – Moïse Lamine Bangoura – …

À chaque fois, la même douleur, les mêmes zones d’ombre, les mêmes silences institutionnels. Un fil rouge se dessine : les jeunes issus de l’immigration postcoloniale — ou perçus comme tels — sont sur-exposés à la violence policière, sans que cela ne provoque de débat national.

La mort de Fabian nous rappelle que ce système ne tue pas seulement les Noirs et les Arabes — mais il tue surtout ceux qui sont perçus comme indésirables, superflus, non-blancs, pauvres. Ce décès, encore une fois, suscite de graves préoccupations quant à la violence policière systémique et au racisme institutionnel qui persistent en Belgique.

Pour que cette réalité systémique soit prise au sérieux, encore faut-il qu’elle puisse être reconnue dans et par les procédures judiciaires elles-mêmes.

 

Or, dans les affaires de violence policière, la dimension raciste est presque toujours passée sous silence dans les procédures judiciaires. Lors des instructions, elle est rarement nommée, encore moins instruite, comme si elle relevait de l’interprétation subjective et non d’un fait social et politique. L’enjeu aujourd’hui, est d’arriver à faire reconnaitre dans la sphère du droit que le racisme constitue le motif central qui sous-tend les violences policières commises : il n’est pas seulement un facteur aggravant (un contexte raciste) mais la motivation qui cause, inspire et constitue la violence. Il faut aller contre ce refus de qualification qui occulte le caractère systémique des violences policières, en particulier lorsqu’elles sont commises par des agents de l’Etat. En individualisant les faits, on ne peut qu’arriver à un résultat qui déplace l’attention vers le comportement supposé de la victime vers sa prétendue désobéissance, résistance ou dangerosité.

 

Mettre en œuvre une instruction capable de reconnaître les violences policières racistes suppose de rompre avec le cadre habituel, qui confère d’emblée un caractère justifiée à l’intervention policière. Le point de départ de l’instruction repose sur une présomption de bien-fondé de l’action poliicère, ce qui rend pratiquement impossible l’instruction du mobile raciste. L’enquête se limite alors à déterminer s’il y a eu excès ou défaut de maitrise ou de prévoyance, sans jamais interroger la possibilité d’une violence gratuite tournée vers la provocation, l’humiliation ou la volonté de nuire. N’est jamais interrogée la structuration raciale de l’acte, c’est-à-dire les affects, les perceptions et les rapports de domination préalables qui orientent l’intervention policière. Une véritable instruction devrait donc élargir le périmètre d’analyse : interroger les affects policiers qui prévalaient en amont de l’opération, les représentations racialisées mobilisées, mais aussi les antécédents de la brigade en matière de harcèlement ou de contrôle ciblés dans la zone concernée. Il faut également examiner les gestes posés après les faits  : les modalités de communication avec les secours, la qualité des soins facilités ou entravés. Sans ce déplacement du regard et de la méthode, aucune justice réelle ne peut advenir pour les victimes de violences policières. Il revient aux avocats ainsi qu’aux organisations qui peuvent se constituer partie civile de faire valoir cette approche élargie. Ce n’est qu’à cette condition qu’une justice structurée pour reconnaître les logiques raciales à l’œuvre pourra émerger.

2.4. Une mort qui bouleverse… mais pourquoi cette émotion sélective ? Racialisation de l’enfance et (in)humanités ?

Pourquoi la mort de Fabian a-t-elle suscité tant d’émotion, et pas celles de Mehdi, d’Ibrahima ou de Mawda ?

Posons cette question frontalement. Elle dérange, mais elle est fondamentale.
Pourquoi la mort de Fabian touche-t-elle davantage de gens ? Pourquoi les médias en parlent-ils autrement ? Pourquoi les politiques sont-ils plus prudents ?

Parce qu’il s’appelle Fabian ?
Parce qu’il a la tête d’un « petit Blanc » ?
Parce que son prénom et son phénotype lui donnent, dans le regard public blanc, le droit d’être considéré comme un enfant ?

Un enfant qui meurt, c’est tragique.
Mais un petit Arabe qui meurt, c’est suspect.
Un petit Noir qui meurt, c’est ambigu.
Une petite migrante kurde de 2 ans, comme Mawda, tuée par une balle policière, n’est pas perçue comme une victime.

Oui, il est normal d’être bouleversé par la mort de Fabian. Un enfant de 11 ans meurt, tué par une voiture de police. Mais ce que nous demandons, ce que nous exigeons, c’est la constance dans l’indignation. Où était la compassion pour Ibrahima, mort dans un commissariat ?
Pourquoi Mehdi, 17 ans, n’a-t-il pas suscité un élan national ?
Pourquoi les morts arabes et noires ne bénéficient-elles jamais du bénéfice du doute, de l’innocence, du chagrin collectif ?

La réponse est crue, mais elle est nécessaire : être Noir, Arabe, ou perçu comme tel en Belgique, c’est être présumé coupable, même mort. C’est n’avoir jamais été pleinement un enfant, un citoyen, un sujet digne d’empathie. Achille Mbembe parle de « nécropolitique » : le pouvoir de l’État de décider qui peut vivre et qui peut mourir dans l’indifférence, sans que cela n’émeuve.

On le sait grâce aux travaux d’anthropologie et de sociologie critique : les enfants noirs et arabes sont déshumanisés dès l’enfance, surtout dans les espaces publics. Ils ne sont pas vus comme des enfants, mais comme des menaces potentielles. Ils sont plus souvent interpellés, fouillés, humiliés, violents, et leurs comportements sont lus à travers le prisme du soupçon. Le traitement policier différentiel commence dès le plus jeune âge.

C’est la leçon politique la plus dure, mais aussi la plus urgente à affronter : l’État racial hiérarchise les émotions collectives. Il y a des morts qui suscitent des larmes, et d’autres qui déclenchent des procédures. Il y a des cadavres qui deviennent des symboles, et d’autres qui deviennent des casiers judiciaires. Il y a des enfants qui ont droit au deuil national, et d’autres à l’oubli structuré.

C’est ce que Frantz Fanon appelait la zone du non-être, là où les colonisés, les racialisés, les indésirables, ne sont pas reconnus comme porteurs d’une existence humaine intégrale.
C’est aussi la manière dont le chagrin, la douleur, la compassion sont filtrés selon la race. Il faut donc bien étendre ces analyses aux traitements que l’on réserve à nos morts.

3. Ne pas opposer Fabian aux autres : relier les morts, tisser les solidarités

Il serait tentant — mais dangereux — d’opposer la mort de Fabian à celle de Mehdi, de Mawda ou de Lamine. Nous ne faisons pas cela. Ce que nous disons, c’est que la mort de Fabian révèle la même logique : celle d’un appareil policier autorisé à tuer en toute impunité, dans l’indifférence ou le soutien de la majorité blanche, jusqu’au jour où cette violence touche un enfant « des leurs ».

Mais l’indignation sélective révèle surtout une vérité politique : le deuil est racialisé. Ce sont les corps blancs que l’on pleure publiquement. Ce sont les familles blanches que l’on respecte. Les autres sont criminalisées, désignées comme responsables de leur propre douleur.

Cette affaire nous donne l’occasion de nous interroger collectivement.

  • Pourquoi est-ce que la mort de Fabian émeut si fortement, là où celles d’autres enfants Arabes et Noirs n’ont pas créé le même type de réaction ?
  • Est-ce parce qu’il a 11 ans, qu’il était en trottinette, qu’il était « innocent » ?
  • Les autres n’étaient-ils pas aussi des enfants, ou des jeunes, ou des personnes en quête de vie ?
  • Qu’est-ce qui fait que l’on reconnaît une mort comme « injuste », et que l’on en minimise d’autres ?

Ce n’est pas une accusation. Ce sont des questions politiques, humaines, éthiques, que nous devons tous nous poser. Blancs, citoyens, agents publics, journalistes, éducateurs, parents.

3.1. Et si cette mort devenait un point de bascule ? Relier les morts, faire confiance aux familles.

Nous avons un choix à faire : rester dans l’émotion à court terme, ou décider de penser ensemble une réponse politique et antiraciste. Développer des méthodologies d’instruction qui permettent de qualifier juridiquement le racisme comme motif central de la violence policière envers les personnes non blanches – une violence niée juridiquement car l‘usage de la force y est présenté comme justifié et la responsabilité de la victime présumée, y compris dans les catégories mêmes du droit – constitue un chantier de réflexion absolument nécessaires à mener. Il s’agit de pouvoir faire apparaître le motif raciste de la violence – a fortiori lorsqu’elle conduit à la mort et que l’usage de la force n’est pas remis en cause – de le qualifier et de l’articuler à la violence d’Etat. C’est à partir de cette tragédie qu’il faut ouvrir les yeux sur les logiques d’impunité policière, pour demander la transparence, pour exiger une refonte des pratiques policières, pour repenser le traitement judiciaire de ces affaires et, surtout, pour construire des ponts entre les morts, entre les colères, entre les luttes.

Cela demande du courage. Cela demande d’écouter celles et ceux qui depuis longtemps alertent, parfois dans le silence ou le mépris. Cela demande de déconstruire certains privilèges, certains réflexes, y compris dans le monde activiste. C’est un changement de méthode : faire confiance aux familles et aux collectifs qui les entourent ; ne pas se laisser embarquer par la méfiance judiciaire et policière. C’est difficile, mais c’est possible.

Et la première des démarches consiste à cultiver

Une mémoire collective des morts des mains de la police.

Fabian ne doit pas être un cas isolé. Ni dans la mémoire, ni dans la lutte. Il doit, devenir un nom parmi les autres, pas pour diluer sa mort, mais pour la relier, pour la comprendre, pour en faire un point d’entrée vers une conscience politique partagée.

Il est temps de nommer les morts, toutes les morts. De créer une mémoire collective de ce que produit la violence d’État quand elle s’exerce sans contrôle, sans justice, sans limite. Au moins nos morts seront seuls, au plus nous serons forts, politiquement, pour lutter avec les vivants contre le racisme d’Etat.

Et pour cela, nous avons besoin de toutes les personnes sincèrement choquées par la mort de Fabian. Non pas pour leur faire la leçon. Mais pour leur dire : vous ressentez quelque chose de juste. Rejoignez-nous. Élargissons ensemble cette indignation. Construisons un monde où aucun enfant, quel que soit son nom, sa couleur de peau ou son quartier, ne puisse mourir dans l’indifférence.

3.2. Ensemble contre le racisme d’État. Par tous les moyens nécessaires.

Nous aussi devons accepter que la colère est aussi une méthode de savoir de l’antiracisme politique.

Oui, nous sommes en colère.
Et cette colère n’est pas un débordement émotionnel « irrationnel ». C’est une réaction politique légitime à la gestion raciste des morts. Notre colère est un instrument de lecture, une boussole morale, une exigence politique.
Elle nous permet d’identifier la déshumanisation en marche, de comprendre les mécanismes de criminalisation post-mortem, de refuser la hiérarchisation des victimes.

Fabian est mort.
Et nous ne laisserons pas ce meurtre être digéré par l’appareil judiciaire, médiatique et politique.
Nous disons non à l’oubli.
Nous disons non à l’invisibilisation des meurtres policiers.
Nous disons non à la hiérarchisation des morts.

Nous appelons toutes les forces antiracistes, toutes les mères, tous les jeunes, tous les syndicats, toutes les associations à se lever ensemble contre la suprématie blanche, contre la machine policière, contre la déshumanisation des enfants Noirs, Arabes, Rroms, Musulmans, Migrants, Sans Papiers.

La lutte ne fait que commencer.

4. Pour une solidarité antiraciste radicale

Le racisme d’État tue. Il tue dans les commissariats, il tue à Schaerbeek, à Anderlecht, à Liège, à Charleroi, à Bruges. Et aujourd’hui, il a tué à nouveau à travers le corps de Fabian. Si cette mort émeut, alors que cette émotion devienne action, que cette colère devienne lutte, que ce deuil devienne rupture.

Nous ne voulons plus de morts de trop. Nous voulons la justice, la vérité, la mémoire. Et nous appelons les Blancs qui pleurent Fabian à rejoindre la lutte, non pas en se mettant au centre, mais en rejoignant les marges. En écoutant. En apprenant. En combattant, par tous les moyens nécessaires.

Nordine Saïdi
Bruxelles Panthères

« La liberté, la justice et l’égalité, par tous les moyens nécessaires ! » Malcolm X

Voir en ligne : Bruxelles Panthères

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