“Dégoûtée par la marche de la haine autorisée aujourd’hui à Bruxelles. Affiches de terroristes meurtriers, appels à l’anéantissement d’Israël, appels contre l’Autorité palestinienne. » “Israël ne doit pas exister, les tueurs d’enfants israéliens sont des héros […]. » [1] Celle-ci avait d’ailleurs tenté de faire interdire la manifestation (sans succès) la semaine précédente comme elle le déclarait sur Radio Judaica [2] sous prétexte qu’elle allait donner lieu à des attaques antisémites et créait un climat de haine envers la communauté juive.
De l’aveu même du bourgmestre d’Ixelles (commune où se tenait la manifestation) il n’y avait pas de raison d’interdire la manifestation et, au vu des images récoltées par les autorités, la manifestation n’a pas dérapé et il n’y a donc pas de raison jusqu’ici d’entamer des poursuites [3]. Pourquoi GLB fait il preuve d’un tel acharnement contre cette manifestation ? Il y a la mise en place d’une stratégie politique depuis qu’il a pris le contrôle du MR : celle de se lancer dans une droitisation extrême de son parti. Cette droitisation passe souvent par des prises de position opposées à la gauche, au sens large.
Dans ce cas-ci, cette obsession est surtout une tentative d’allumer un contre-feu médiatique pour faire oublier l’énième scandale qui vient d’éclabousser son parti : une conférence tenue dans les locaux de son parti par la branche internationale du MR, le MRI, qui a relativisé les crimes du régime fasciste de Mussolini.
Un ancien député du parti ayant déclaré : « Mussolini a fait des conneries, s’allier avec Hitler, adopter sur instance de Hitler des lois à propos de la communauté juive et la guerre en Éthiopie, qui a été particulièrement meurtrière et catastrophique […] mais par ailleurs, il faut aussi savoir que Mussolini a redonné de la fierté à l’Italie, qui était dans une situation économique catastrophique ». « Il y a effectivement toutes les erreurs et les drames qu’il a effectués, mais les Italiens conservent encore pour certains tout un souvenir qui n’est pas si négatif. » [4] ».
Face à ces déclarations, une partie de la gauche et du monde associatif a durement critiqué le MR. Il s’agit ici donc pour GLB, d’agir en bon politicien et de tenter d’attaquer la gauche alors que les gens qu’il vise n’ont aucunement participé à cette manifestation (notons l’absence de la gauche institutionnelle lors de la marche du 29 octobre) et de relayer les mensonges de l’ambassadrice d’Israël ainsi que de diverses personnalités d’extrême-droite comme le président du VB* ou Théo Francken. A côté de ce martelage de fake news sur Twitter, il a également réalisé un entretien avec la presse sur Sudinfo pour amplifier la fausse polémique.
Au sujet des fake news relayées sur les médias : la manifestation était à l’appel de Masar Badil, non pas du Hamas, et aucun slogan antisémite n’a été scandé par les manifestant.e.s. Lors de sa prise de parole, Masar Badil a par ailleurs réaffirmé l’importance de l’opposition de la lutte palestinienne pour la libération à toute forme de racisme et de fascisme, y compris l’antisémitisme. Les prétendues images « célébrant des terroristes » sont en réalité des portraits d’héro.ine.s de la résistance palestinienne : Shadia Abu Ghazaleh, Georges Habache et El Houssine Benyahia.
*Vlaams Belang
Image : Michaël Harvie
complements article
Une question ou une remarque à faire passer au Stuut? Un complément d'information qui aurait sa place sous cet article? Clique ci-dessous!
Proposer un complément d'info