De la collaboration avec l’occupant nazi jusqu’à leurs incarnations présentes dans la NVA et le Vlaams Belang, les mouvements nationalistes flamands ont structuré leur identité moderne autour de l’antisémitisme et du racisme plus globalement.

Photographie d’une manifestation du Vlaams Belang en 2020
A l’origine, le mouvement flamand ( Vlaamse Beweging ) est né au 19e siècle sous une forme démocratique et progressiste, visant à défendre les droits linguistiques de la moitié nord du pays contre une bourgeoisie belge adepte du français comme langue unique. Mais la première guerre mondiale divise le mouvement en deux. Les "minimalistes" rejettent la collaboration avec l’Allemagne, tandis que les "activistes" y voient une opportunité d’alliance avec ce pays également de langue germanique. Par conséquent, des mouvements nationalistes anti-allemands comme pro-allemands émergent, et l’antisémitisme devient un facteur d’unité des différentes tendances.
Responsabilité des nationalistes flamands dans la Shoah :
La ville d’Anvers est un centre idéologique de l’antisémitisme flamand. En 1930 s’y crée la Vlaamsche Militie, milice d’environ quarante hommes vêtus d’un uniforme kaki et d’une casquette et bottes de couleur noire. En Décembre 1931, la Milice Flamande deviendra le premier noyau de la Verdinaso, organisation fasciste dirigée par Joris Van Severen qui formera l’essentiel des futurs Vlaamse-SS pendant l’occupation. Proche de l’idéologie nazie et profondément antisémites, ils visent cependant une nation Thioise séparée de l’Allemagne, c’est-à-dire l’union des Flamands et Néerlandais. Pour éviter les tensions avec les nationalistes belges (comme le parti Rex francophone fondé en 1936 par Léon Degrelle ) ou les pan-germaniques, l’antisémitisme est mis en avant comme la priorité.
A l’époque, la Belgique et Anvers en particulier étaient une terre d’asile pour les juifves fuyant l’Europe de l’Est, ainsi qu’un port de départ vers le Royaume-Uni ou l’Amérique. Fabriquant une panique de submersion migratoire, les journaux et discours du parti affirment que « là où le Juif s’installe, l’air devient irrespirable » ou encore que « le danger juif croît chaque jour ». Cette xénophobie s’exprime aussi envers les autres immigrés de l’époque, tels que les italiens ou les polonais non-juifs. On retrouve également les complots classiques du judéobolchévisme et du contrôle, lorsqu’ils parlent des « juifs et marxistes » dans l’industrie du diamant, ou affirment que « aux Pays-Bas, les Juifs possèdent de par leur argent, influent sur et dirigent l’État, l’éducation, la médecine, la défense en justice, la publicité, les loisirs, le commerce et l’industrie ».

« Le leader parle à Gand », Hier Dinaso ! Décembre 1934 © boekdag.be
Encore aujourd’hui, il n’est pas rare d’entendre ces mêmes complots de contrôle des médias ou des gouvernements, présentés comme une explication de la censure et de la répression des mouvements de solidarité avec la Palestine. En réalité, si la lutte palestinienne est aussi dangereuse pour les institutions belges, c’est parce qu’elle représente un mouvement décolonial global qui remet en question l’enrichissement colonial de nos institutions. L’ULB détient encore les crânes de personnes congolaises, et le campus du Solbosch est fondé sur le site des zoos humains de l’exposition universelle de 1910. Les entreprises occidentales continuent à piller les ressources naturelles du sud global, en particulier du Congo pour ses minerais. Dans ces conditions, il n’est pas étonnant que nos institutions soient hostiles à tout discours anticolonial dont la Palestine est un symbole. Par ailleurs, des partis historiquement antisémites comme la NVA vont instrumentaliser les personnes juives pour justifier leur répression et leur racisme (en particulier islamophobe).
Revenons aux années 30. Pour s’exprimer aux élections, la version clairement antisémite du mouvement nationaliste flamand forme en 1933 le Vlaams Nationaal Verbond (VNV), dirigé par Staf Declerq. Aux élections de 1936, le parti obtient 7% des voix pour sa liste nommée Vlaams Nationaal Blok, tandis que le mouvement Rexiste (également fascistes et antisémites, mais nationalistes belges et francophones) obtient 11,5% des voix. Mais tandis que le mouvement Rexiste s’essouffle et son leader Léon Degrelle perd en popularité (et chute à 4% aux élections de 1939), le VNV s’implante de plus en plus fortement en Flandre.

Affiche de propagande du VNV © Encyclopedie Vlaamse Beweging
À partir d’avril 1937, le VNV reçoit du ministère allemand de la Propagande (dirigé par un certain Joseph Goebbels) une allocation mensuelle d’une valeur actuelle d’environ 5 000 €, augmenté à 15 000 € en 1939. Quand les allemands envahissent en 1940, Staf Declercq fait savoir dans un discours radiophonique que le VNV était à disposition de l’Allemagne et plaçait sa confiance en Hitler.
« La Flandre doit permettre l’Ordre Nouveau, né de la révolution nationale-socialiste. Entretemps, nous avons d’autres devoirs à remplir : a) combat contre les campagnes de dénigrement ; b) lutte contre les usuriers ; c) lutte contre les Juifs »
Le VNV obtint le droit d’être le seul parti politique à pouvoir organiser des manifestations, recrute des Waffen-SS flamands, et participe directement à la déportation et l’extermination des juifves de Belgique dans la Shoah. Le 14 Avril 1941, la communauté juive d’Anvers subit un pogrom organisé par les milices liées au VNV. La police anversoise participe pleinement aux rafles, dépassant même les quotas des allemands ; 65% de la communauté juive d’Anvers sera déportée. En 1942, le journal du parti écrit ;
« Les opérations de nettoyage contre les juifs se succèdent de plus en plus et deviennent chaque jour plus importantes. Il semble que nous pourrons progressivement respirer avec plus d’espace autour de notre bureau rédactionnel et que maintenant, semaine après semaine, maisons et appartements dans le quartier sont libérés et que nous pouvons tranquillement nous promener de la maison au bureau et du bureau à la maison. »

Ligue Antijuive d’Anvers, le 14 avril 1941 © Wikimedia
Du 4 août 1942 au 31 juillet 1944, 27 convois amènent plus de 25 000 personnes de la Belgique vers Auschwitz. A la fin de la guerre, il ne reste qu’un millier de survivants et survivantes.
Citons également le groupe nazi et pangermanique DeVlag, qui concurrence le VNV jusqu’à devenir le parti préféré de l’occupant (car le VNV demeurait opposé à l’annexion par l’Allemagne, et demandait un état néerlandophone). L’histoire de la collaboration demeure peu connue en Belgique, et certains nationalistes flamands utilisent aujourd’hui la comparaison avec DeVlag pour minimiser le rôle très actif du VNV dans la Shoah.
A la libération, les responsables se cachent, fuient le pays, ou sont arrêtés et jugés. C’est pourquoi les organisations nationalistes flamandes demanderont l’amnistie des collaborateurs pendant des décennies. En 1949, un ancien de la VNV (Bob Maes) fonde l’organisation paramilitaire Vlaamse Militanten Orde (VMO) qui sert de service d’ordre pour « protéger » les nationalistes flamands des antifascistes. Cette sécurité permet aux nationalistes flamands de se regrouper au sein de la Volksunie en 1954, qui fera élire Bob Maes comme sénateur.
La Volksunie tente de se distancer de ses origines fascistes, et se présente comme un parti modéré. Cela conduira à une scission en 1979 : l’aile la plus droitière du parti fonde le Vlaams Blok, qui se renommera Vlaams Belang en 2004 afin d’échapper à ses condamnations pour racisme et xénophobie. La Volksunie continuera jusqu’en 2001, où la majorité de ses membres fondent la NVA, avec une minorité qui partira vers les ancêtres de Vooruit, Groen, ou l’Open Vld. La NVA et le Vlaams Belang sont donc tous deux les héritiers directs de la collaboration avec l’occupant nazi. Mais ont-ils changé depuis ?
Négation historique :
« Anvers n’a pas organisé la déportation des Juifs, elle fut victime de l’occupation nazie. […] Ceux qui dirigeaient à l’époque ont dû prendre des décisions délicates dans des circonstances difficiles. Je ne trouve pas très courageux de les stigmatiser maintenant »
Voilà ce que déclarait en 2007 Bart De Wever, devenu ensuite bourgmestre d’Anvers, resté président éternel de la NVA, et actuel premier ministre belge. Mentionnons au passage que son grand-père était membre du VNV, et son père membre de l’organisation fasciste VMO.

Bart De Wever avec Jean-Marie Le Pen en 1996 © D.R.
Toujours dans la NVA, c’est Jan Tollenaere (cadre du parti à Turnhout) qui déclarait en 2017 que les juifs sont « un peuple vilain » de « profiteurs et parasites » ou encore qu’il avait un souci avec « la diabolisation de Hitler » et qu’il ne pouvait pas « voir Hitler comme étant un criminel ». Notre actuel ministre NVA Theo Francken, connu pour sa xénophobie maladive, assiste en 2014 au 90e anniversaire de Bob Maes, le fondateur de la milice fasciste VMO. L’antisémitisme, qui considère les juifves comme un "élément étranger" à éliminer, est aussi une forme de xénophobie ; ce qui explique sûrement pourquoi il ne dérange pas Francken.
La NVA entretient toujours les tombes de collaborateurs tels que August Borms, et sa section jeune dépose des fleurs sur les tombes des nationalistes flamands ayant rejoint les SS pendant l’occupation. Sans jamais mentionner leur rôle actif dans la Shoah, évidemment.

Les jeunes N-VA de Beveren déposent des fleurs sur la tombe du collaborateur Gérard de Paep le 22 novembre 2020 © Apache
Ce négationnisme est porté par une sphère importante de la bourgeoisie flamande, souvent pour cacher l’implication directe de leurs parents et grands-parents. Il n’est donc pas étonnant que l’histoire de la collaboration des nationalistes flamands soit peu enseignée ou discutée.
Christian Van Thillo, PDG de DPG Media(qui possède VTM, Het Laatste Nieuws, De Morgen, ou encore AD, de Volkskrant, ou Trouw aux Pays-Bas), se garde bien de mentionner son grand-oncle Renaat Van Thillo, haut responsable sous l’occupation nazie et proche de Heinrich Himmler. Lorsque Renaat fuit en Argentine pour échapper à la peine de mort, son frère Bill (lui-même responsable d’atrocités coloniales) reprend la maison d’édition collaborationiste qui finira dans les mains de son petit-fils Christian. C’est ainsi que l’argent des nazis, volé aux juifves d’Anvers, permit in fine la fondation du DPG group qui dirige aujourd’hui une part conséquente de la presse néerlandophone. Mais peut-être que Christian Van Thillo est différent de ses grands-parents collaborationnistes ? Raté. En 1998, il déclarait « si j’étais vivant à l’époque, j’aurais probablement fait exactement la même chose ».
La NVA et la bourgeoisie flamande maintiennent cependant une image de respectabilité, et préfèrent cacher leur antisémitisme. Lorsque les scandales racistes font surface, De Wever ou Francken sont rapides pour condamner publiquement, quand bien même ils n’ont pas de souci avec le racisme en privé. Mais d’autres groupes n’ont pas cette pudeur.
NSV, Schild & Vrienden, Vlaams Belang :
Le Nationalistische Studentenvereniging (NSV, association des étudiants nationalistes) est une fraternité étudiante fasciste fondée en 1976 par les éléments les plus radicaux du groupe étudiant catholique KVHV. Ce groupe utilise des symboles nazis (comme la croix celtique ou la rune Tyr), organise des manifestations appelant à la "remigration" (comprenez à des déportations massives), et s’est illustrée par des passages à tabac ou attaques au poignard contre des militants de gauche et personnes racisées. Son service de "sécurité" Voorpost est basé sur le modèle de la milice VMO. Pratiquement tous les cadres du Vlaams Belang sont passés par le NSV et ont participé à ces actes de violence ; Tom Van Grieken (président actuel du parti), Filip Dewinter, les anciens présidents Bruno Valkeniers et Frank Vanhecke…
Le NSV organise une manifestation fasciste à Gand le soir du 27/03/2025. Nous relayons ici l’appel des organisations antifascistes qui organisent une contre-manifestation à 19h. Il y aura des départs collectifs depuis toutes les grandes villes de Belgique.

"Marche de solidarité" "Nous disons non au NSV !" © Parti Socialiste de Lutte/Linkse Socialistische Partij
Un nouveau groupe étudiant fasciste appelé Schild & Vrienden est fondé en 2017 par Dries Van Langenhoven, jeune nationaliste qui veut défendre le ministre Théo Francken des antifascistes mobilisés contre lui. A peine un an plus tard, la VRT révèle des discussions internes racistes, négationnistes (niant la Shoah), sexistes, homophobes, transphobes, xénophobes… Le Vlaams Belang voit alors du potentiel dans ce jeune fasciste qui parle de « guerre des races » et blague sur les chambres à gaz, et le fait élire député en 2019. Lorsqu’il est finalement condamné par la justice à 1 an de prison ferme, 10 ans d’inéligibilité et 16 000 euros d’amende, Tom Van Grieken dénonce un procès politique. Son avocat, déjà connu pour être venu au procès pour négationnisme coiffé d’une kippa (alors qu’il n’est pas juif) a fait appel.
Le Vlaams Belang est clairement un parti fasciste, qui porte et soutien encore des discours et actes nazis. Quand Schild & Vrienden parle des « Juifs globalistes » (évoquant la figure nazie du "juif cosmopolite")ou que Van Grieken parle des « marxistes culturels » ce sont les mêmes complots judéobolchéviques des années 1920. Le complot du grand remplacement, souvent évoqué par Dewinter ou Van Grieken, affirme à la base que ce groupe judéo-marxiste organiserait une migration pour détruire la "race blanche". Pourtant, ce parti structurellement antisémite considère que le danger antisémite en Belgique aujourd’hui vient des musulmans et du mouvement pour la Palestine. Un cadre du Vlaams Belang à Anvers déclarait même que « le Coran contient davantage d’antisémitisme que Mein Kampf » et que les populations arabes s’opposent à Israël non pas par solidarité avec la Palestine, mais car ils veulent détruire « le seul état dans lequel « sale juif » veut simplement dire que tu dois aller te laver ».
Clarifions ; l’antisémitisme est structurel dans l’ensemble de la société, tout comme les autres formes de racisme et de discriminations. La confusion entre antisionisme et antisémitisme, entretenue par les soutiens d’Israël, ne facilite pas notre tâche de combattre l’antisémitisme qui reste présent au sein du mouvement de solidarité avec la Palestine, comme il reste présent au sein de toute la société.
Quand l’auteur Herman Brusselmans écrivait en Août 2024 qu’il voulait « enfoncer un couteau pointu dans la gorge de chaque juif [qu’il] rencontre » en voyant les images venant de Gaza, il relie les actions d’Israël et les juifves de Belgique. Ces propos violents et antisémites n’ont pas subi de condamnation légale, car le tribunal correctionnel de Gand a considéré que cela relevait de la liberté d’expression. L’affaire Brusselmans nous montre deux choses.

Herman Brusselmans et son article dans Humo © Geenstijl
Premièrement, on y voit la normalisation de l’antisémitisme au sein de la société flamande. Allant des stéréotypes de richesse ou de contrôle jusqu’au négationnisme complotiste et la défense des criminels de la Shoah, cet antisémitisme est le résultat d’une longue histoire bien flamande. L’histoire de la Shoah est si mal enseignée en Flandre que certain-es parmi nous ont déjà entendu, notamment à Anvers, des personnes affirmer que les juifves se "victimisent" ou "se plaignent trop" du génocide subi par nos grands-parents. Ou encore qu’il ne faudrait pas se plaindre des blagues autour des chambres à gaz, car ce serait être hypersensible. Sans chercher à comprendre à quel point c’est déshumanisant pour les personnes concernées, qui grandissent dans une société glorifiant les bourreaux d’antan et refusant de faire son examen de conscience. Les actes de violence antisémite demeurent une réalité aujourd’hui qu’il faut dénoncer et éradiquer, comme toutes les autres formes de violence raciste (et ce qu’elle s’exprime à l’échelle interpersonnelle, civile, policière, institutionnelle…).
Il est porté de façon structurelle par des Brusselmans, Dewinter, Van Grieken, De Wever, Van Lagenhove, qui n’ont jamais cherché à comprendre ce qu’est le judaïsme et instrumentalisent les juifves en fonction de leurs intérêts politiques. Rejeter l’antisémitisme sur les personnes arabes et/ou musulmanes est non seulement une stigmatisation islamophobe et xénophobe, mais cela empêche la remise en question des antisémites blancs qui peuvent laver leur image en affichant leur soutien à Israël (un état colonial et suprémaciste, qui rappelle de beaux souvenirs aux nostalgiques de l’apartheid sud-africain) ou en plaidant le second degré.
Deuxièmement, cela prouve à quel point l’association entre sionisme et judaïsme est dangereuse. Israël est un état colonial fondé sur le nettoyage ethnique des palestiniens, de la Nakba jusqu’au génocide que nous voyons sur nos écrans aujourd’hui. Au nom de quoi faudrait-il considérer que ces crimes contre l’humanité représenteraient la population juive à travers le monde ?
C’est pour cela qu’AJAB, l’UPJB, Een Andere Joodse Stem, Jewish Voice For Peace, Tsedek !, et tant d’autres collectifs juifs se lèvent contre le génocide commis soi-disant en leur nom. Et ces groupes ne sont pas des « bons juifs » qui s’opposeraient aux « mauvais juifs » sionistes, comme on entend parfois. Vouloir trier un groupe ethnique ou religieux comme bon ou mauvais selon ses opinions, c’est du racisme. Chaque personne a sa propre histoire et ses propres motivations, et mérite d’être écoutée sans ces généralisations plus que douteuses.

Bloc juif dans une manifestation pour la Palestine en Octobre 2024 à Bruxelles © AJAB (instagram)
Pourtant, certaines figures pro-Israël (y compris les antisémites notoires comme Steve Bannon) disent que les juifves antisionistes seraient toustes des « self-hating jews » (c’est-à-dire ayant une haine envers soi-même) qui trahissent l’ensemble de la communauté juive. Mais qui manque de cohérence et alimente l’antisémitisme ? Les personnes juifves qui participent au mouvement de solidarité contre un génocide, et éduquent leurs camarades de lutte pour déconstruire les préjugés antisémites qui traversent l’ensemble de la société ? Ou celles qui, aveuglées par la propagande nationaliste d’Israël, acceptent d’être instrumentalisées par les héritiers des nazis pour servir leur projet structurellement raciste et xénophobe actualisé ?
L’Université Populaire de Bruxelles lutte pour une Palestine libre de la mer au Jourdain, dans laquelle toute personne pourra vivre en paix et à égalité, peu importe sa religion, son ethnie, ou son identité. Nous luttons pour exactement la même chose ici en Belgique, là où nous vivons. Contre l’antisémitisme, contre l’islamophobie, contre toutes les formes de racisme. La lutte pour la Palestine est structurellement décoloniale et antiraciste, et aucune forme de racisme ou d’oppression n’est cohérente avec la défense du peuple palestinien. Il est de notre devoir d’éduquer nos camarades, d’apprendre à déconstruire nos préjugés latents, et de toujours lutter pour l’égalité. Car il n’y a pas de libération possible pour nous sans la libération de toutes les personnes opprimées.

Banderole déployée devant le bâtiment Walid Daqqa par le mouvement étudiant © Université Populaire de Bruxelles
Cet article a été rédigé par les étudiant-es du mouvement de solidarité avec la Palestine « Université Populaire de Bruxelles », en collaboration avec plusieurs membres du collectif AJAB (Alliance Juive Antisioniste de Belgique). Il s’inscrit dans une série d’articles sur l’histoire de l’antisémitisme, en amont de conférences sur ce sujet dans l’année 2025, tel que le Shabbat Décolonial du 21 Mars. Car c’est en comprenant l’histoire de l’antisémitisme qu’on peut lutter efficacement contre l’antisémitisme aujourd’hui, et contre le racisme dans sa globalité.
complements article
Une question ou une remarque à faire passer au Stuut? Un complément d'information qui aurait sa place sous cet article? Clique ci-dessous!
Proposer un complément d'info