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Holsbeek : Action de protestation contre les centres fermés et de soutien aux détenues

Holsbeek : Action de protestation contre les centres fermés et de soutien aux détenues

Ce samedi 26 novembre, une soixantaine de militant.e.s se sont réuni.e.s devant le centre fermé pour femmes de Holsbeek afin de montrer leur soutien et leur solidarité avec les détenues. Au lendemain du 25 novembre, journée internationale de lutte contre les violences patriarcales, les militant.e.s dénoncent par cette action les violences faites aux personnes incarcérées, ainsi que plus largement la politique migratoire sécuritaire, liberticide et mortifère de l’Union Européenne et de la Belgique.

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​​​​​​​​​​​​​​Le centre fermé de Holsbeek a ouvert ses portes en mai 2019 et est le premier né du fameux "Masterplan", un projet gouvernemental visant à porter la capacité d’enfermement belge à plus de 1066 places, via notamment la construction de deux centres supplémentaire, celui de Zandvliet dans la banlieue d’Anvers et celui de Jumet, vers Charleroi. Sa capacité d’accueil est d’une cinquantaine de places. Alors que les ministres se cachent derrière les arguments d’une politique "stricte mais humaine" et estiment "offrir" aux femmes "des installations séparées de qualité", dotées de "plus de confort et d’intimité", l’enfermement de personnes en centre fermé reste néanmoins une mesure privative de liberté qui empêche les femmes qui y sont enfermées d’accéder à leurs droits fondamentaux.

​​​​​​​​​​​​​​En effet, des témoignages, documentés et relayés par le collectif Getting The Voice Out, font état de violences et infractions graves aux droits humains :

"Dans le centre, les violences sont nombreuses, racistes, institutionnelles et médicales. Nous recevons actuellement des témoignages concernant les soins médicaux défaillants et des violences de la part du personnel du centre. La déshumanisation raciste est courante, notamment lorsque des travailleurs.euses s’adressent à une femme en lui disant : “Toi, la Noire !”."

Un autre témoignage d’une personne actuellement détenue vient corroborer les pratiques inhumaines et dégradantes dans la gestion du centre et des personnes détenues :

"Une fois, j’étais en train de m’habiller, et la sécurité a frappé à la porte. Mais quand il frappe à la porte, il n’attend pas qu’on lui dise d’entrer, automatiquement il ouvre. C’est vraiment gênant. Le lendemain, on m’a donné le règlement d’ordre intérieur pour me faire comprendre qu’il faut pas te plaindre quand les agents de sécurité passent dans les chambres, c’est quelque chose de normal. C’est les règles du centre. C’est comme ça ta vie dans le centre. (...) Vivre dans ces conditions, privée de liberté, c’est vraiment stressant. Le centre fermé, c’est la prison."

​​​​​​​​​​​​​​Dans le même article, Getting The Voice Out met en lumière le parcours des femmes qui sont détenues en centres fermés : "Au centre fermé de Holsbeek, une vingtaine de femmes sont actuellement détenues et en souffrance. Elles ont souvent des parcours très lourds : certaines fuient un mariage forcé, d’autres ont été victimes de violences conjugales, d’autres encore ont été victimes de traite d’êtres humains. Certaines femmes sont détenues après une demande de co-habitation ou de mariage, considéré par l’Office comme un mariage blanc dans le but d’avoir des papiers. Nous apprenons aussi régulièrement que des femmes fuyant leur pays pour échapper aux violences liées à leurs homosexualité sont enfermées suspectées par le CGRA et l’office de mentir et demandant des preuves de leur homosexualité."

Les femmes et toutes les personnes sexisées sont en première ligne face aux violences systémiques racistes et sexistes. L’état belge, qui se targue par ailleurs de lutter contre le sexisme, qui n’hésite pas à en faire un prétexte de propagation d’un discours raciste tout droit inspiré de la rhétorique coloniale, qui s’empresse de dénoncer les violences patriarcales dont sont victimes les femmes iraniennes ou afghanes, est pourtant le premier à les enfermer sur son propre territoire. La raison d’être de la mobilisation est fondé sur ce paradoxe, et appelle donc à résister aux politiques migratoires belges et européennes - produit d’un patriarcat, à refuser les détentions et les déportations, et à demander des comptes au gouvernement pour son rôle dans l’organisation de cette violence.

Ainsi, en cette semaine d’actions féministes contre les violences patriarcales, les militant.e.s présentes réaffirment leur solidarité envers toutes les détenues et toutes celles qui vivent au quotidien avec la peur des arrestations, enfermements et expulsions. Le féminisme ne peut être qu’intersectionnel. La demande d’une d’abolition pure et simple de tous les centres fermés.

À bas les centres fermés !
État raciste, État sexiste !

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4 décembre - 19h00 - Boom café

[Projo/rencontre]Les descendants d’Abraham (Israël/Palestine) 1989

Jeudi 4 décembre : 19h Projection/Discussion : Les descendants d’Abraham (Israël/ Palestine) 1989 en présence d’Ingrid Becker-Ross Pour la première fois diffusé avec des sous-titres francophones. Organisée avec la B.O.U.M (durant la permarmence de la bibliothèque) et en soutien avec la campagne Punk Against Apartheid : https://punksagainstapartheid.noblogs.org/ “J’ai découvert par hasard le travail de Charles Gordian Troeller & Marie-Claude Deffarge sur de vieilles copies VHS des épisodes de la série télévisée documentaire “Au Nom du Progrès”, et ce fut un choc politique et médiatique salvateur. Une esthétique brute et propre, une écriture claire et située, un regard politique matérialiste, anticolonial, radicalement écologiste et un travail qui s’inscrit, par les sujets et leur traitement, dans une perspective révolutionnaire et libertaire. Après plusieurs années à me rendre compte que personne autour de moi ne connaissait l’existence de ces films (car réalisés et diffusés en Allemagne et au Luxembourg), cela m’a poussé à entrer en contact avec Ingrid Becker-Ross pour avoir accès à d’autres films, et aider à leur diffusion. De ces échanges ont émergé la création des sous-titres francophones du film “ Les descendants d’Abraham” et l’organisation de cette projection, la première d’une série. Une discussion sera organisée autour du sujet du film en lui même, autour du contexte de sa réalisation, des sujets abordés, ou autour des choix journalistiques et artistiques (selon les personnes présentes et les volontés du public). C’est aussi l’occasion pour présenter les autres films existants ou disparus qui pourraient être sous-titrés et diffusés. Si vous souhaitez aider à la création de traduction et de sous-titres (en général depuis l’allemand) ou organiser une projection d’un film, n’hésitez pas à consulter le site et la liste des films disponibles. Malheureusement certains films sont encore introuvables comme « Un génocide oublié (Soudan du Sud, 1967) » ou Le Kurdistan à feu et à sang (1964) Le prochain film actuellement en cours de sous-titrage et de traduction est « Alger, capitale des révolutionnaires » (1972). Version originale (allemand et multilingue) Sous-titré Français Titre original : Die Nachkommen Abrahams Réalisation : Gordian Troeller Collaboration : Ingrid Becker-Ross Caméra : Gordian Troeller Son : Ingrid Becker-Ross, Brigitte Dahm-Bauchwitz Montage : Ingrid Härtel Couleur, 1989 43 minutes  Ce film est issu d’une autre série de reportages (de cette équipe de documentaristes : "Enfants de ce monde“ réalisé entre 1984 et 1999. Décembre 1987 marque, dans les territoires occupés par Israël, le début de la révolte des Palestiniens, l’Intifada. Ce sont surtout des jeunes gens et des enfants qui sont le moteur de cette révolte, car ils ne sont plus disposés à se faire une raison de l’occupation et de l’état de choses qu’elle a entraîné. Leur activité doit aussi pousser les adultes à...

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