À Schaerbeek, lors de la proclamation du lycée Émile Max, trois étudiantes ont été interdites de monter sur scène. La raison ? Elles portaient le hijab. Leurs noms n’ont même pas été prononcés devant le public. Elles ont dû aller chercher leur diplôme à la réception, dans l’ombre, loin de leurs camarades célébré·es comme il est d’usage.

Pourtant, ces jeunes filles ont respecté le règlement toute l’année : comme demandé, elles retiraient leur voile en entrant dans l’école. Mais ce jour-là, devant leurs familles venues les applaudir, elles ont été publiquement exclues et ce qui devait être un moment de fierté s’est transformé en humiliation pour elles.
Une femme dans le public s’est ensuite levée pour dénoncer cette injustice, puis dans la salle, beaucoup ont exprimé leur colère face à une décision aussi absurde qu’humiliante et le public présent a largement soutenu les étudiantes.
Cette mesure discriminatoire, islamophobe et humiliante a été pleinement justifiée et soutenue par Audrey Henri, bourgmestre MR de Schaerbeek. Cette dernière a expliqué qu’il s’agissait selon elle d’« un temps scolaire » comparable à « une sortie ou une activité pédagogique » pour justifier le comportement de l’école. Audrey Henri et l’échevin Thomas Eraly (Ecolo), ont cependant tenté de temporiser en parlant « d’incident regrettables« .

Pourtant, à bien suivre les interventions politiques du MR, le soutien et la mise en place de politiques islamophobes et discriminatoires est devenu systématique au sein du parti de Georges-Louis Bouchez. Envieux du climat fascisant et raciste français, le Mouvement Réformateur, ses élus et membres multiplient les offensives islamophobes, en particulier dans l’enseignement.
Il y a quelques mois la ministre de l’Education Glatigny (MR) a manipulé des chiffres pour inventer un problème de « radicalisation » à l’école. Un peu après, elle a exprimé son souhait d’interdire le port du voile aux enseignant.es.
Des membres et élu.es du MR, comme Geerts, plaident systématiquement pour l’exclusion de la vie sociale et du travail, notamment dans le service public, des femmes portant le hijab, pour la simple et unique raison : qu’elles choisissent de le porter.
Fin avril, Vanessa Matz, ministre de l’Action et de la Modernisation publiques, cette fois Les Engagé·es, a adressé un courrier aux administrations fédérales leur demandant de recenser « les pratiques actuellement en vigueur […] en matière de port d’uniforme ou de code vestimentaire ». Dans le climat islamophobe actuel, ce langage codé ne trompe personne : il s’agit de cibler, de manière insidieuse, les femmes portant le hijab dans la fonction publique. Cette démarche s’inscrit dans une logique de fichage, de surveillance, et de mise à l’écart, danger typique d’un racisme institutionnel qui cible les personnes musulmanes ou assimilées comme telles.

Plus récemment, c’est à l’ULB qu’une nouvelle polémique raciste avait eu lieu. Un professeur, contre l’avis même de l’université, souhaitait imposer aux femmes portant le voile de montrer leurs oreilles sous prétexte de mesures anti-triche.

Plusieurs réactions politiques ont eu lieu à la suite de la polémique à Emile Max. Le député bruxellois Ibrahim Donmez (PS) a jugé cette exclusion « inadmissible » et annoncé qu’il interrogerait la ministre. La députée bruxelloise Margaux De Ré (Ecolo) a dénoncé une « humiliation publique qui marquera ces jeunes femmes pour la vie ».
Rappelons un principe fondamental : une proclamation est un événement public. À ce titre, la liberté religieuse doit y être pleinement respectée.
Il est interpellant de voir que cette obsession autour du voile, orchestrée notamment par le MR, gagne du terrain en Belgique. Elle devient le symbole d’une dérive inquiétante : celle d’un racisme et d’un sexisme qui s’installent dans nos écoles, nos institutions, et plus largement dans notre société de manière exponentielle et de plus en plus violente.

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