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Le MR ouvre la voie à l’extrême-droite, Bouchez en première ligne

Le MR ouvre la voie à l’extrême-droite, Bouchez en première ligne

Georges-Louis Bouchez, sénateur et président du MR, s’est fait connaître par ses sorties dénigrantes envers les classes populaires et les personnes racisées. Il est aussi en train de pousser son parti à ouvrir la voie à l’extrême-droite, en forçant le débat avec le Vlaams Belang et en se réappropriant ses termes et ses idées.

Belgique | sur https://stuut.info | Collectif : Bruxelles Dévie

Cet article est de Bruxelles Dévie

Le président du MR fait partie de la frange du MR qui a défendu corps et âme le gouvernement MR NV-A (2014-2018) qui s’est effondré parce que le parti de droite extrême avait refusé de signer un pacte international sur la migration qui n’engageait à aucune action concrète (pacte de Marrakech). Il avait donc lutté pour l’alliance entre son parti et un parti connu pour être ouvertement raciste et homophobe.

Il fait maintenant parti de la droite qui utilise à outrance le vocabulaire de l’extrême-droite dans les médias. Il a par exemple plusieurs fois attaqué les « wokistes », nom utilisé par l’extrême-droite pour dénoncer notamment les antiracistes et les féministes. Il est aussi de ceux qui manipulent le concept de laïcité pour justifier des politiques islamophobes (comme l’interdiction du port du voile dans certains lieux publics).

Reprendre le vocabulaire et la rhétorique de l’extrême-droite est dangereux. Cela donne du crédit à son discours, et cela participe au processus de fascisation en cours en Belgique et ailleurs. En France, le gouvernement a utilisé à outrance le discours de l’extrême-droite les cinq dernières années. Le résultat est clair : les organisations fascistes ou fascisantes se sont renforcées dans tout le pays et Le Pen a obtenu le plus gros score de l’histoire de l’extrême-droite en France.

Cette comparaison avec la France n’est pas hasardeuse. Bouchez semble s’inspirer énormément de Macron et de sa politique fascisante ultra-libérale. Il a aussi expliqué avoir « plus de respect pour Zemmour que pour Valérie Pécresse » (candidate de droite à l’élection française) [1]. Pour lui, il est donc tout à fait légitime de respecter un fasciste, malgré le danger qu’il représente et les idées nauséabondes qu’il porte.

Autre ressemblance, Bouchez a récemment été débattre avec Van Crieken, président du Vlaams Belang sur la chaîne flamande VRT. Cela faisait pourtant plus de vingt ans que les partis francophones avaient signé et respecté un code de bonne conduite interdisant tout débat dans les médias avec l’extrême-droite. Quelques jours plus tard, Bouchez appelait à « adapter [ce code] à l’époque moderne ». A l’heure où le fascisme monte, il appelle donc à ouvrir le dialogue …

(Par ailleurs, Bouchez n’hésite pas à magner l’art du mensonge, comme de nombreux.ses dangereux.ses politicien.ne.s à l’heure actuelle. Dans un tweet du 5 février, il expliquait avoir vécu chez sa grand-mère pour des raisons économiques et ne pas avoir besoin de leçon de misérabilisme. Le 14 mai, il déclarait pourtant « je n’ai pas connu mes grands-parents » à Sudinfo [2].)

La dangerosité de Georges-Louis Bouchez est indéniable. Il est prêt à jouer la carte de l’extrême-droite comme Macron l’a fait en France pour espérer se maintenir au pouvoir.

Malgré le désaccord de plusieurs cadres du MR (Ducarme, Crucke, …), il emmène son parti dans son sillage. Il devient de plus en plus urgent de l’arrêter.

Ce n’est pas nouveau, le politicien aime les paroles dénigrantes. Début mars, des Gilets Jaunes s’étaient rassemblés pour « dénoncer les inégalités et les privilèges ». Ils expliquaient notamment que « sauter un repas ou deux est devenu courant par contrainte financière ». Après un début de réponse, Bouchez s’était fait légèrement enfariné par un Gilet Jaune. Il avait ensuite déclaré « si vous mourrez vraiment de faim, la farine, vous ferez mieux de ne pas la gaspiller » [3].

Sources : [4] ; [5] ; [6] ; [7] ; [8] ; [9]

Voir en ligne : Bruxelles Dévie

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