
On n’arrête plus le MR dans son extrême-droitisation.
En effet, plusieurs membres du parti d’extrême droite ‘Chez Nous’ ont dernièrement adhéré au MR sous l’aval personnel de Georges Louis Bouchez.
Il s’agit principalement de Noa Pozzi, tête de liste de’ Chez Nous’ dans la circonscription de Liège pour les élections législatives de juin 2024. Adepte du blackface, Noa Pozzi a été jusqu’à l’été 2024 coordinateur belge du réseau néofasciste international « Patriots Network ». Un réseau soutenant entre autres le parti d’extrême droite allemand AFD ainsi que le Vlaams Belang et saluant récemment la carrière de Jean Marie Lepen.
Noa Pozzi n’a évidemment aucunement renié ses valeurs et son engagement depuis son passage au MR. Le 10 décembre, donc après son adhésion au MR qui date de novembre, le nouveau membre retweetait sur X un post du syndicat étudiant francais d’extrême droite l’UNI-Lille et appelait à une convergence entre les jeunes MR et ce mouvement.



En haut à gauche, Matheo Besson et GLB. En haut à droite, Noa Pozzi et GLB. En bas Raphaël Cormann et GLB.
D’autres individus comme Matteo Besson, l’un des premiers cadres de Chez Nous issu du Hainaut, ou encore Raphaël Cormann, militant actif (que l’on peut notamment apercevoir sur des vidéos tenant une banderole « Stop Immigration) ont également adhéré récemment au MR.

Raphaël Cormann, Noa Pozzi, Matheo Besson.
D’autres informations interpellantes, révélées par le journaliste Michel Henrion, indiquent que des membres du parti ‘Chez Nous’ sont aussi démarchés par des membres du MR pour rejoindre leurs rangs. C’est le cas notamment à Couvin, où un attaché parlementaire du MR a personnellement contacté Adrien Roger, ex-tête de liste du parti d’extrême-droite dans la région et connu pour ses propos racistes, pour qu’il rejoigne le Mouvement Réformateur.

Publication du journaliste Michel Henrion.

Publication du journaliste Michel Henrion.
Ces cas récents sont loins d’être isolés au MR. Ces dernières années plusieurs personnalités d’extrême droite ont tranquillement rejoint ce parti, comme l’ex-animateur radio Marc Isaye (partageant des posts aux contenus racistes sur les réseaux sociaux), Georges Pierre Tonnelier (ex-membre du FN belge, condamné à 6 mois ferme pour antisémitisme), ou encore Chantal Deltour et Gérald vanderlin (transfuges de l’ex-Parti Populaire).
Si ces personnalités rejoignent le MR, c’est parce qu’elles s’y sentent bien et en cohérence avec leurs convictions profondes.
Sous la conduite d’un Georges Louis Bouchez à droite toute, le fond de l’air est devenu bien rance dans ce parti.
Depuis des années, le président du MR multiplie les déclarations et positionnement chocs, poussant la fenêtre d’Overton toujours plus loin à droite en Belgique francophone. Par exemple, on notera son soutien indéfectible à la politique génocidaire d’Israël, son admiration pour la « constance d’un Eric Zemmour », son support envers les propos racistes de Pierre-Yves Jeholet, ses retweets de sites ou d’influenceur français d’extrême droite (‘fdesouche.fr, Damien Rieu, etc), ses déclarations sur l’immigration, ou encore son relativisme vis à vis du Vlaams Belang.
Au sein du MR, les adhésions de Noa Pozzi et de ses sbires ont timidement fait réagir. Sophie Wilmes, soit disant « modérée », a préféré évoquer la démocratie interne plutôt que le fond idéologique qui soutient dorénavant le MR, tandis qu’on note quelques interpellations de seconds couteaux promettant de « rester vigilant » face à ces d’adhésions et quelques démissions de militants. C’est tout. Qui ne dit mot consent donc, et c’est tout un parti de masse qui accepte donc docilement de s’extrême-droitier. Explicite dans ses propos – « quand la droite s’assume, il n’y a pas d’extrême droite » – , Bouchez est clair sur cette stratégie qui s’inscrit dans un mouvement européen de radicalisation des partis du centre et de la droite vers des doctrines d’extrême-droite.
Notant l’absence d’un parti réellement structuré à l’extrême droite du spectre politique belge francophone (grâce notamment à la solide résistance antifasciste et au cordon sanitaire médiatique) mais connaissant la demande d’une partie de l’électorat wallon pour ce type d’offre politique, Bouchez radicalise le MR pour s’attirer cet électorat, « dépasser les 30% aux prochaines élections » comme il l’entend et s’imposer durablement comme le nouveau parti hégémonique dans cette partie du pays. Les exemples de partis de droite classique participant au jeu de la démocratie libérale et se radicalisant tranquillement pour imposer un agenda politique d’extrême droite sont nombreux. On pense notamment au Fidesz hongrois de Viktor Orban ou encore au parti Républicain américain, sous l’influence interne du Tea Party et puis du Trumpisme. On en connait les résultats.
Qu’attendent donc les partis belges en coalitions avec le MR pour réagir de façon conséquente ? Quand va t’on appliquer le cordon sanitaire médiatique à Georges Louis Bouchez et sa famille politique ? Qu’attendent les soi-disant démocrates et autres « libéraux-sociaux » au sein du MR pour se mobiliser concrètement contre leur propre fascisation ? Les avancées du Mouvement Réformateur nécessitent une riposte antifasciste organisée et structurée.
Sources :
- revuepolitique.be
- rtbf.be
- Publication du Journal « Résistances » :
- facebook.com/ResistanceSwebmedia
- Publication du journaliste Michel Henrion : facebook.com/henrionmichel
- Publication du collectif « Vigilance Cordon Sanitaire » : instagram.com
complements article
Une question ou une remarque à faire passer au Stuut? Un complément d'information qui aurait sa place sous cet article? Clique ci-dessous!
Proposer un complément d'info