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Mémoires de lutte des Forges de Clabecq

Mémoires de lutte des Forges de Clabecq

Wallonie | Belgique | sur https://stuut.info

En 1997, les Forges de Clabecq, usine sidérurgique située à Tubize (Wallonie), sont déclarées en faillite. Après la crise de l’acier de 1974 qui frappe durement la Belgique, les cas de restructuration et de faillite sont nombreux dans l’industrie Wallonne et beaucoup de travailleur·ses perdent leur emploi. Les ouvriers de Clabecq s’opposent à cette faillite au nom de leur droit au travail. Une perte d’emploi signifie une perte de salaire et l’exclusion socio-professionnelle. La délégation syndicale des Forges, forte d’une solidarité construite sur 25 ans, lance alors une série d’actions visant à établir un rapport de force dans le cadre de la négociation d’un plan de relance pour l’usine. Solidaires avec tous·tes les travailleur·ses de Belgique, « Ceux de Clabecq » portent également des revendications dépassant leurs intérêts spécifiques. Ils et elles militent contre les licenciements, les fermetures, le chômage, la misère et pour une justice sociale générale. Leur lutte ne se borne pas au conflit autour de la faillite. A Clabecq, la culture syndicale et ouvrière puise ses racines dans une pratique quotidienne de l’engagement pour des conditions d’existence meilleures. Démocratie ouvrière, éducation, formation, réflexions autour de l’amélioration des conditions de travail, anti-racisme, anti-fascisme, convergence générale des luttes et réflexions anti-capitalistes sont les fondements de « L’esprit de Clabecq ». En 1997, deux actions marquent les esprits : la marche pour l’emploi du 2 février – qui réunit 70 000 personnes – et le blocage de l’autoroute Paris – Bruxelles qui verront se confronter l’énergie amorcée par Ceux de Clabecq et la répression policière. Cet article tente de donner un aperçu de cette lutte historique et les raisons de celle-ci.

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En 1977, alors que la crise de l’acier frappe la Belgique depuis presque 3 ans, le cabinet de conseil étasunien McKinsey préconise un plan de restructuration drastique de la sidérurgie belgo-luxembourgeoise. Pour améliorer la compétitivité de la sidérurgie belge, dont les Forges de Clabecq font partie, ce plan prévoit des baisses de salaires et la fermeture des installations vétustes1. Si ce plan prévoit également la modernisation de certaines infrastructures, il exclut néanmoins toute augmentation des capacités de production2. Au nom de la compétitivité de la sidérurgie belge sur le marché international, cette restructuration va entraîner la mise au chômage de nombreux ouvriers : 600 emplois disparaissent entre 1979 et 1983, puis 1200 entre 1984 et 1987, sans compter la baisse des salaires de ceux qui conservent leur emploi.

Cette restructuration prévoit également de larges investissements publics. Tant les patrons que les actionnaires continuent à tirer profit des usines d’acier. C’est aux pouvoirs publics d’investir notamment pour moderniser les outils de production qui doivent l’être3. Bien que les pouvoirs publics participent financièrement aux forges de Clabecq, ils ne participent pas à la prise de décision4. Ce sont donc les patrons et les actionnaires qui décident la manière par laquelle l’usine est gérée, que l’argent public a permis de redresser.

Les travailleurs s’organisent pour lutter contre cette restructuration. Ils insistent sur la nécessité de se lier avec les autres bassins sidérurgiques de Belgique, de refuser les licenciements, de faire des investissements dans l’usine et de porter des revendications salariales5. Ces luttes syndicales s’inscrivent dans “l’esprit de Clabecq” qui considère que les intérêts des travailleurs de Clabecq ne sont pas différents “de tous les travailleurs de Belgique et du monde”6. Dans cet esprit, ils bloquent notamment la gare de Tubize en soutien aux travailleurs de Caterpillar à Charleroi ou se tiennent devant les portes de l’usine Volkswagen pour soutenir une importante grève.

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Les travailleurs de Clabecq sont alors également engagés dans une lutte contre le racisme dans une perspective anti-fasciste, dans l’usine et en dehors de l’usine. Dans l’usine, contre les pratiques de discrimination raciale ; ils font en sorte que les promotions aux postes de contremaître se fassent sur bases des compétences pratiques des travailleurs et s’opposent à la discrimination à l’embauche. Cette lutte au sein de l’usine passe également par les discussions et l’éducation entre collègues. Si certains restent ouvertement racistes, la majorité des ouvriers ne leur permettent pas d’exprimer ces opinions xénophobes au sein de l’usine.

En dehors de l’usine, la cokerie de Vilvoorde (rattachée aux Forges de Clabecq, il y est produit la coke, un dérivé du charbon essentiel à la production de fonte, grâce à la synthèse de différents gaz) emploie principalement des personnes originaires d’Afrique du Nord. L’insalubrité et la pénibilité du travail dans les fours à coke traduisent d’une « application pratique du racisme” 7. Bien que les délégations syndicales soient distinctes, quand la cokerie ferme, ceux de Clabecq défendent et soutiennent la lutte de ceux de Vilvoorde. Les travailleurs se mobilisent également contre le PFN, parti fasciste d’extrême droite. Suite à une diffusion de tracts racistes à Tubize, un procès est intenté à l’encontre des responsables du PFN. Les travailleurs de Clabecq sont présents en nombre aux audiences. « Ceux de Clabecq » participent également à un blocage anti-fasciste qui aboutit le 28 septembre 1984 à l’expulsion de Jean-Marie Lepen de Bruxelles alors qu’il s’apprêtait à tenir un meeting au côté de Roger Nols, maire de Scharbeek à l’époque et xénophobe notoire. Plus généralement, les travailleurs se mobilisent en nombre aux manifestations anti-racistes et participent à une campagne de signatures qui revendique l’attribution automatique de la nationalité belge à tous les étrangers résidant en Belgique depuis 5 ans.

Cet esprit de solidarité nationale et internationale est entretenu par une culture syndicale axée sur la formation et la démocratie ouvrière. En effet, la gauche syndicale des Forges fait en sorte que les ouvriers s’emparent des problèmes qui les concernent. A Clabecq, les ouvriers ne s’en remettent pas aveuglément à des délégués élus. Les délégués organisent des assemblées où le débat et la discussion permettent aux travailleurs d’investir les problèmes qui les touchent et d’établir des revendications. Si les délégués interviennent, c’est pour “tracer les lignes sur lesquelles le débat va se mener”8. Combiner le centralisme de la structure syndicale à la participation de tous, renvoyer les problèmes à la base avant de les porter devant la direction, dialoguer entre délégués et travailleurs ; comme base constitutive de ce mouvement ouvrier.

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Ce mode de fonctionnement associé à l’institution d’un rapport de force entre les travailleurs et le patron a notamment permis la mise en place d’un système de remplacement où les travailleurs, au lieu d’être nommés par la direction, se portaient volontaires quand un poste de contremaître se libérait. Après discussion avec les candidats, les délégués prenaient une décision sur la base de différents critères comme l’ancienneté, les capacités et les motivations9. Contrairement au patron qui nommait à ces postes à responsabilité des diplômés et des blancs, ce système de nomination permet à des personnes illettrées et/ou racisées d’accéder à la fonction de contremaître.

A Clabecq, la démocratie ouvrière basée sur l’appel à la responsabilité de chacun passe par l’éducation et la formation de tous. Dans le comité d’usine, une assemblée existe, où la seule condition de participation est l’assiduité, un travail pédagogique y est mené par l’aile gauche de la délégation. Les travailleurs récemment embauchés y sont invités et formés sur le syndicalisme de Clabecq et son histoire10. Plus généralement, des cours et formations y sont donnés sur des sujets d’actualité ou de fond comme la négociation d’une convention collective, le fonctionnement de l’Etat, le rôle de la police et de l’armée ou encore l’économie capitaliste11. Le comité d’usine cristallise l’esprit de Clabecq : lieu de discussion, de décision, de formation ; il est parfois ouvert au public dans une perspective de convergence des luttes.

Avant d’aborder la faillite, il faut préciser que la lutte syndicale a notablement amélioré les conditions de travail aux Forges. L’industrie sidérurgique comprend de nombreux risques pour ceux qui y travaillent comme l’électrocution, l’utilisation de produits toxiques, les chutes, l’écrasement, l’intoxication au gaz, le chaud, le froid… Les accidents de travail étaient nombreux aux Forges. En obligeant les patrons à investir dans les infrastructures alors que la sidérurgie est en crise depuis les années septante, les travailleurs ont permis une amélioration de la sécurité au fil des années12. Cependant, de nombreux travailleurs sont décédés de cancers dus aux grandes quantités d’amiantes présentes dans l’usine. D’autres ont longtemps souffert des conditions insalubres de la sidérurgie.

Au début des années 1990, l’entreprise connait des difficultés face à la concurrence sur le marché international. L’actionnariat privé se retire petit à petit des Forges en investissant dans le secteur financier et cède sa place à la Région Wallonne. Une dynamique de “Socialisation des pertes et de privatisation des profits” se dessine1. En 1996, le patron et sa direction abandonnent l’usine ; la Région prend la direction des Forges2. A la fin de l’année 1996, la Région Wallonne propose un plan d’investissement afin d’assurer la poursuite de l’activité industrielle à Clabecq. Ce plan est déclaré illégal par la Commission européenne en vertu de l’application de l’article 107 du Traité de Rome, qui interdit strictement les aides d’Etat aussi conséquentes. En effet, le projet se basait sur une capitalisation publique sans participation privée, et fausserait donc la concurrence sur le libre marché qui est de mise dans le Marché Intérieur européen. Il est important de noter que cette politique favorisant les acteurs privés créée des situations comme celle de Clabecq partout en Europe. La faillite des Forges de Clabecq n’est pas un accident de la libéralisation du marché européen, mais bien une étape dans le processus de socialisation des pertes et la reprise par l’Etat du désinvestissement industriel. Le lendemain de la déclaration de la Commission, les Forges déposent leur bilan. Le 3 janvier 1997, le tribunal déclare la faillite. D’après Michel Capron du Centre de recherche et d’informations socio-politiques (CRISP), la Région ne pouvait qu’être au courant que la commission interdirait ce plan d’investissement.

La faillite entraîne la mise au chômage de tous les travailleurs. Une fermeture définitive de l’usine menant à une perte d’emploi pour 2145 personnes. En réaction, les travailleurs s’organisent pour maintenir l’usine en bon état dans le but de permettre à de nouveaux investisseurs de reprendre les Forges. Ainsi, les travailleurs de Clabecq organisent une marche pour l’emploi et contre les exclusions. Le 2 février 1997, 70 000 personnes répondent à l’appel et marchent à Clabecq contre les fermetures d’usine, les licenciements, la misère et pour la justice sociale1. Les mois qui suivent sont très difficiles pour les travailleurs et leurs familles, car ils ne touchent plus leurs salaires. Alors que les partenaires sociaux négocient un plan de reprise, les dirigeants de la FGTB et la région wallonne concoctent un accord dans le dos de la délégation des Forges. Ils planifient la remise en route de l’usine pour en vendre les stocks et payer les banques. En réponse, le 28 mars 1997, les travailleurs prévoient de bloquer l’autoroute Paris-Bruxelles mais sont arrêtés par les gendarmes. Les images des affrontements entre ceux de Clabecq et les policiers font alors la une des journaux. 24 véhicules de police sont mis hors service par des travailleurs au volant de bulldozers.

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Finalement, l’essoufflement du mouvement social pousse les ouvriers à accepter un plan social élaboré par le repreneur italo-suisse Duferco, et sans la délégation syndicale des Forges. Malgré les appels au boycott du référendum sur le protocole social, le « oui » l’emporte à 95%. Le 06 août 1997, Duferco reprend l’entreprise. Le plan prévoit l’embauche de 824 personnes sur les 1245, une baisse des salaires de 30 à 40%, une paix sociale sur cinq ans. Aucun des militants qui se sont battus pour la reprise des activités ne sera repris. Nombreux d’entre eux sont mis sur une liste noire comme militants syndicaux ; ils auront du mal à retrouver un emploi.

Par la suite, 13 militants de Clabecq seront inquiétés par la justice pour leur participation dans les actions contre la faillite, notamment le blocage de l’autoroute. Pour l’occasion, le procureur a déterré une vieille loi existant depuis 1887 permettant d’inculper, pour toute infraction commise lors du mouvement social, les syndicalistes qui auraient encouragé les travailleurs par leurs paroles ou leurs actes. Suite à de longues procédures, et à une mobilisation sans failles, ils seront finalement acquittés. Aujourd’hui, la lutte n’est pas finie. En effet, les Forges doivent toujours 20 millions de salaires aux travailleurs et à leur famille. L’Etat qui s’était porté garant pour les banques est également créancier des Forges et s’interpose comme créancier prioritaire. Depuis la faillite, une lutte judiciaire est engagée pour faire valoir les actifs restants au profit des travailleurs. Les anciens travailleurs qui continuent de lutter demandent à ce que la richesse revienne à ceux qui l’ont produite et non à l’Etat qui a remboursé les banques.

Sources :

Voir en ligne : BXL Dévie

Notes

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