Mesdames Messieurs
Pour tout vous dire, l’existence des centres fermés en Belgique est l’expression d’une violation du droit à la liberté de circulation. L’excès de zèle de certains policiers au niveau de l’aéroport de Zaventem est mis à profit pour alimenter les centres fermés et la machine à expulser. Les migrants sont enfermés à la chaîne sans examiner, même de manière superficielle, la situation individuelle des personnes. Ce qui a conduit à des enfermements arbitraires des étudiants pourtant détenteurs de visa séjour étudiant.
Les personnes sans-papiers enfermées dans ces lieux sont à nos yeux des prisonniers politiques. Dans la mesure où, elles n’ont rien fait d’autre qu’exercé leurs droits à la liberté de circulation. Elles sont exposées à des violations des droits humains, puisqu’elles sont privées de moyens de se défendre correctement. Elles sont également confrontées au traumatisme psychologique de tout ce qu’ils endurent, de l’isolement dans lequel on les installe.
L’atmosphère dans ces prisons, loin de l’effervescence des rues, se résume à celle de l’angoisse, de la douleur et du désespoir. Le choc et le chagrin d’être privés de leurs familles, de leurs droits humains et de leur liberté constituent une torture mentale. A tout point de vu, cette forme de torture est un traitement cruel, inhumain et dégradant.
Personne n’a le droit faire endurer à son semblable ce genre des conditions de détention épouvantable.
Mesdames Messieurs,
Nous sommes éternellement choqués, non seulement pour ces personnes et l’injustice de leurs souffrances, mais aussi pour la plus grande injustice que représente leur détention dans ces lieux. S’ils ne sont pas libres, alors aucune personne sans-papier n’est libre. Les injustices et les humiliations subies par ces personnes, et tant d’autres, se sont méconnues des belges qui du restent se sont accommodés de l’existence de ces centres. De ce que nous savons, les conditions d’enfermement dans ces lieux se dégradent continuellement : locaux insalubres, parfois non chauffés ou sans eau courante, présence de rongeurs, quantité de nourriture insuffisante. Les violences et les mises à l’isolement répétées se multiplient.
Avec ce tableau, la Belgique est en manque des personnes qui peuvent contribuer à apporter le changement vers un avenir juste où les droits humains, et la liberté de circulation en particulier ne souffriront d’aucune entorse. Jusqu’à ce jour, aucune autorité politique ne nous a dit, en quoi l’existence des centres fermés a amélioré la vie des belge.
Face à l’aggravation de la situation, à l’indignité et à l’illégalité des pratiques d’enfermement et d’expulsion, il est urgent de remettre de la raison et du débat démocratique dans le traitement des questions de migration.
En tout cas, la Coordination des sans-papiers de Belgique réaffirme son positionnement pour la fermeture de tous les centres fermés et plus largement la suppression de toutes les formes d’enfermement spécifiques aux personnes étrangères. Nous militons pour la libération et la délivrance d’un titre de séjour pour les personnes inexpulsables et pour les personnes en danger dans leur pays d’origine. Nous continuerons à nous battre pour le respect du droit à la liberté de circulation.
Le Comité des Femmes Sans Papiers
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