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PALESTINEGUILLAUME MEURICE CENSURÉ À UCCLE

PALESTINEGUILLAUME MEURICE CENSURÉ À UCCLE

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La commune d’Uccle qui prévoyait d’accueillir dans son centre culturel le spectacle de l’humoriste français Guillaume Meurice, l’a finalement écarté de sa programmation. Cette décision a suscité de vives réactions dénonçant « Une ingérence politique inacceptable« .

Guillaume Meurice, explique : « C’est le directeur du centre culturel qui nous avait contactés il y a des mois pour nous programmer. Ce sont eux qui avaient fait la démarche. Ce spectacle n’a rien à voir avec les polémiques qui m’ont touché. D’ailleurs, c’est loin d’être le premier spectacle que je joue. Mais c’est par contre la première fois de ma carrière que je me retrouve déprogrammé. Ce n’est jamais arrivé en France, ni en Belgique. Avec Uccle, c’est une première« .

La commune d’Uccle tente de nier la censure, mais les faits sont là : il s’agit d’un choix partisan et pro-israélien.

La commune d’Uccle et son bourgmestre, Boris Dilliès (MR), justifient cette décision en expliquant vouloir éviter « des troubles à l’ordre public » : un motif vague et sans fondement qui, dans le cadre d’un spectacle humoristique, parait peu convaincant pour ne pas dire complètement démesuré. Olivia Bodson (MR), présidente du Conseil d’Administration (CA) du Centre Culturelle et élue sur la liste du Bourgmestre, justifie maladroitement la décision politique « Puisque la situation géopolitique pour l’instant est compliquée avec Israël. Or, monsieur Meurice a fait une blague à l’époque qui a fait polémique, sur Netanyahou. Blague qui lui a d’ailleurs valu son renvoi de la radio France Inter. On ne veut prendre aucun risque. Au centre culturel, est-ce qu’on va prendre le risque de se retrouver avec une étiquette qui pourrait éventuellement être vue comme ayant pris un parti dans ce conflit ?« 

Pour rappel, un tribunal du travail français s’était prononcé à la suite de licenciement de France Inter de Guillaume Meurice en juin 2024, et avait estimé que ce licenciement avait eu lieu “sans cause sérieuse”.

Le centre culturel prétend ne vouloir prendre « aucun risque » et ne pas vouloir « [d’] étiquette« . Pourtant, sa décision de censurer Guillaume Meurice est plutôt radicale, et lui colle, de fait, une étiquette pro-israélienne, et ce après 600 jours de génocide. De quoi et de quelles étiquettes le MR et la commune d’Uccle ont-ils peur ? D’inviter un humoriste qui s’est exprimé publiquement contre un génocide en cours ?

Cette décision, de la part d’un représentant du MR, est dans la continuité des déclarations et prises de position des membres du MR et de ses représentant·es par rapport au génocide en cours en Palestine. En particulier Georges-Louis Bouchez ou encore les adhérent·es du centre « Jean Gol » prétendent mieux comprendre et connaitre la situation à Gaza que des institutions internationales, comme l’ONU, Amnesty, et la Cour Pénale Internationale. Or, les études de ce prétendu centre de recherche ont déjà été disqualifiées, notamment par le politologue Pascal Delwit qui dénonce “des analyses qui ne seraient même pas acceptées en tant que travaux d’étudiants”.

Guillaume Meurice a répondu aux explications de la commune : « Ah oui, d’accord. Ok. Bon, dans les deux cas c’est de la lâcheté, qui est plus ou moins assumée dans les deux arguments. Troubles à l’ordre public ? Non, je pense qu’il n’y avait vraiment aucun risque. Il n’y a jamais eu aucune manifestation devant aucun de mes spectacles. Et que le théâtre se coupe d’une partie du public ? Ben, de toute façon, une programmation artistique, c’est des choix. Oui, il y aura des gens qui auraient bien aimé, d’autres moins. Enfin, voilà. On ne force personne à aller au théâtre.« 

Il poursuit : « C’est inquiétant. C’est toujours un peu inquiétant quand le politique se mêle du culturel. Moi, je ne suis pas un adversaire politique. Je suis juste un clown. Donc, s’ils en sont à avoir peur des clowns, c’est cela qui est inquiétant en fait. C’est à quel moment le climat politique retombe sur les artistes, en fait. »

Dans un communiqué, la section uccloise du Parti Socialiste dénonce une “ingérence politique inacceptable” du bourgmestre Boris Dilliès (MR) dans une programmation censée être indépendante.

L’an dernier, la commune d’Uccle avait déjà été pointée du doigt pour sa répression inappropriée et abusive de rassemblements pro-palestiniens devant l’ambassade israélienne. Le bourgmestre MR, Boris Dilliès, qui peu après le 7 octobre 2023, avait hissé un drapeau israélien sur sa commune, pour marquer sa solidarité avec l’Etat colonial israélien, avait ordonné l’usage de canon à eau sur une foule pourtant calme. Sa décision avait provoqué deux blessures nécessitant une hospitalisation, avec notamment un oeuil blessé. Cet événement avait été dénoncé par Amnesty qui avait souligné le caractère illégal de cette répression. Boris Dilliès avait ensuite fait campagne en reprenant ces images de violences policières.

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En réaction à la décision de la commune d’Uccle, le centre culturel le Jacques Franck situé à Saint-Gilles, a exprimé son souhait d’accueillir l’humoriste dans un communniqué. L’échevin de la Culture St-Gillois, Francesco Iammarino, a ajouté au sujet de la proposition du Jacques Franck : “C’est l’un des principes fondamentaux du pluralisme et du respect des valeurs démocratiques que nous avons à cœur de défendre dans notre politique culturelle à Saint-Gilles.

Plusieurs humoristes belges ont également exprimé leur mécontentement et leur solidarité avec Guillaume Meurice. Un humoriste belge (Pierre-Emmanuel, alias PE) a annulé sa future venue au centre culturel d’Uccle pour un futur spectacle en expliquant « C’est complètement con de la part du CCU. Je devais participer à un plateau d’humoristes en septembre, mais j’ai prévenu l’organisateur que je refusais d’y aller. Je ne me prêterai pas au jeu de soutenir une salle qui déprogramme quelqu’un pour des raisons débiles« .

Alex Vizorek et Charline Vanhoenacker ont également dénoncé cette décision. Charline Vanhoenacker a quant à elle expliqué : « Quand un théâtre déprogramme un artiste ou un spectacle de cette manière, pour de sombres raisons politiques, c’est très alarmant. Ça devrait tous nous alarmer. C’est d’autant plus stupide de faire ça que le spectacle en question relève de l’éducation populaire et de l’humour, deux choses joyeuses et positives que les populistes détestent, parce que ça les fait flipper. Alors ils préfèrent en priver leurs administrés. J’espère que ça donnera envie à d’autres communes de programmer ce spectacle !« 

Vincent Taloche, président de la Fédération belge des professionnels de l’humour (FBPH) a lui aussi réagi et condamné la décision du centre culturel d’Uccle « Mon avis, il est global et pas contre lui. Mais, pour moi, non on n’annule pas des spectacles. L’annulation, ça me gêne, il y a un truc qui ne va pas.« 

Si la commune d’Uccle prétend protéger la communauté juive par ses choix pro-israéliens, notons que plusieurs collectifs Juifs en Belgique se battent activement contre l’assimilation des personnes juives à Israël, notamment l’AJAB et Een Andere Joodse Stem (Une autre voix Juive).

Sources :

Voir en ligne : BXl Dévie

Notes

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