Cette offensive s’ajoute à la longue liste des agressions israéliennes commises contre ce bastion de la résistance palestinienne, dont la dernière, le 19 juin, avait déjà coûté la vie à 6 Palestiniens, dont deux enfants, et fait une centaine de blessés. En six mois, plus de 180 Palestiniens, dont la moitié de civils, ont déjà été assassinés, soit autant que durant toute l’année 2022. De par leur ampleur, ces deux attaques témoignent toutefois d’un changement d’échelle dans la répression, à un niveau que l’on n’avait plus vu en Cisjordanie depuis deux décennies et la fin de la deuxième Intifada. Il y a tout lieu de penser que l’attaque israélienne actuellement en cours est appelée à se poursuivre et à s’amplifier à brève échéance. Le Premier ministre Benjamin Netanyahou s’est en effet aligné sur l’agenda radical anti-palestinien de l’aile la plus fanatique de son gouvernement d’extrême droite, laquelle multiplie les appels haineux à la violence contre les Palestiniens, y compris de la part de colons dont elle encourage les expéditions punitives contre les Palestiniens.
En sus de ces violences, la colonisation israélienne du territoire palestinien occupé se déploie également à un rythme effréné. 13082 logements ont en effet été programmés dans les colonies ces six derniers mois, contre 4427 en 2022 et 12 159 en 2020, dernière année record en la matière. Le nouveau gouverneur officieux de la Cisjordanie, le ministre des Finances Bezalel Smotrich, a de surcroît obtenu la suppression de tous les obstacles administratifs aux constructions dans les colonies, qui seront désormais aussi rapidement autorisées que sur le territoire israélien. Là encore, les suprémacistes raciaux ne font pas office d’aiguillon du gouvernement israélien comme Netanyahou cherche à le faire croire, mais bien de boussole.
Dès l’annonce de la formation de ce gouvernement, l’ABP, et avec elle l’ensemble du mouvement de solidarité avec la Palestine, tirait la sonnette d’alarme et appelait déjà à des sanctions pour stopper l’agenda colonial, raciste et annexioniste contenu dans l’accord de coalition. Au contraire, le processus de normalisation des relations avec Israël s’est poursuivi et a été encouragé par la Belgique et l’Union européenne.
” En abandonnant les Palestiniens à leur sort, l’UE perd sa crédibilité en matière de défense des droits humains et du droit international.”, souligne Pierre Galand, président de l’Association belgo-palestinienne. “Israël persécute le peuple palestinien en toute impunité. Il est temps que la Belgique et l’Union européenne le sanctionne en lui en faisant payer le prix symbolique, diplomatique et commercial du maintien de son régime colonial d’apartheid.”
L’Association belgo-palestinienne demande au gouvernement belge :
- d’interdire tout commerce avec les colonies israéliennes et de refuser ainsi d’être complice d’un crime de guerre ;
- de décréter un boycott diplomatique du gouvernement israélien d’extrême droite ;
- de défendre au niveau européen la suspension de l’Accord d’association UE-Israël au titre de son article 2 sur le respect des droits de l’Homme ;
- de contribuer à toutes les initiatives internationales qui visent à demander des comptes à Israël quant à sa responsabilité en tant que puissance occupante et à assurer protection et justice au peuple palestinien, via notamment la relance du comité de lutte contre l’apartheid à l’Assemblée générale de l’ONU.
Un rassemblement contre l’impunité du régime colonial d’apartheid israélien sera organisé ce jeudi 6 juillet à 16h devant le ministère des Affaires étrangères (rue des Petits Carmes, 15, 1000 Bruxelles). Plus d’informations à venir.
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