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Pour un 1er mai révolutionnaire anticarcéral !

Pour un 1er mai révolutionnaire anticarcéral !

La nuit du 29 avril, des activistes ont placardé les façades du SPF Justice et de la Régie des bâtiments* pour dénoncer l’exploitation des travailleur·euse·s en prison ! En effet, en cette journée internationale pour les droits des travailleur·euse·s, nous devons aussi visibiliser le travail fait en prison par les détenu·e·s.

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Nous dénonçons le SPF Justice qui via son label « cellmade », littéralement « fait en cellule » organise le travail en prison. Les soi-disant bien fait de « cellmade » sont mis en avant comme on brandirait une étiquette « bio/local/de saison » en achetant un brocoli. Pourtant, derrière « cellmade » et l’« entreprenariat social » qui formerait les détenu·e·s pour leur permettre une réinsertion sociale, c’est littéralement l’exploitation qui s’opère.

Cellmade organise le lien entre d’une part : les entreprises qui cherchent une main d’œuvre bon marché et flexible et d’autre part : les personnes incarcérées, qui manquent de moyens (n’oublions pas que la prison coûte cher !**) et cherchent à sortir plus souvent de cellule. En organisant cet échange, cellmade s’accapare 2/3 de l’argent versé par les entreprises.
Quoi d’autre ?
Les travailleur·euse·s incarcérées ne sont pas soumis·e·s au droit du travail. En pratique, ça veut dire qu’iels n’ont pas de contrat de travail, pas de salaire mais une « gratification » qui tourne autour de 0,75 à 4€ de l’heure. S’ajoute parfois à cette misérable gratification un plafond mensuel de revenus. C’est le cas par exemple à Haren où les détenu·e·s ne peuvent pas gagner plus de 250€ par mois.
Ne pas être soumis·e aux droits du travail ça veut aussi dire : ne pas avoir le droit de faire grève, ne pas pouvoir s’organiser entre travailleur·euse·s, ne pas pouvoir cotiser pour sa pension ou pour le chômage, ne pas avoir droit à des congés payés ou des congés maladies. De plus, le travail proposé aux détenu.e.s est en général un travail non-qualifiant et à la chaîne.
… la liste est encore longue. Alors, cellmade, vraiment vecteur de réinsertion sociale ?

Il faut mettre fin à cette idée qu’exploiter des personnes précaires peut les aider à se « réinsérer ». On ne peut pas réinsérer des personnes qu’on isole de la société et qu’on prive de leurs droits. Incarcérer des personnes les rend encore plus précaires : tant socialement que financièrement.

Cellmade, en utilisant les détenu·e·s en prison, en permettant aux entreprises de faire appel à une main d’œuvre peu chère « made in belgium » (en plus d’être « cellmade ») exemplifie parfaitement l’imbrication du capitalisme et du système carcéral. Il s’agit bien sûr d’un exemple parmi d’autres.

Évidemment, nous dénonçons ces conditions d’exploitation des travailleur·euse·s en prison. Nous exigeons des meilleures conditions de travail pour les personnes incarcérées, qu’elles puissent jouir de contrats de travail donnant accès aux mêmes droits que tou·te·s les travailleur·euse·s en Belgique et soient rémunéré·e·s de manière digne.

Tant que le capitalisme et le système carcéral sont en place, les personnes précaires continueront à se faire exploiter. Nous voulons l’abolition du système pénal et du capitalisme, ainsi que tous les systèmes d’oppressions qui se soutiennent et sont liés entre eux !

FEU AUX PRISONS
FEU AU CAPITALISME !

* Le siège social de cellmade est situé à la Régie des bâtiments.
** Tous les produits achetés en prison coûtent plus cher qu’à l’extérieur (souvent autour d’un tiers du prix en plus), en plus des frais pour des services (téléphone, télévision…) et de l’argent que doivent souvent payer les personnes incarcérées à des victimes.

Notes

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DANS LES MÊMES THÉMATIQUES

4 décembre - 18h30 - cinéma Vendôme

[projection] À NOTRE SANTÉ

À NOTRE SANTÉ Tama­ra Pier­no, Veró­ni­ca Ortiz, Mari­nette Mor­mont, Soraya Soussi Face aux vio­lences médi­cales, Vic­to­riae, Sarah et Sophie s’évertuent à faire bou­ger les lignes. Actions com­mu­nau­taires, ate­liers d’autodéfense ou dénon­cia­tion des dis­cri­mi­na­tions : elles explorent d’autres manières de prendre soin et luttent en faveur d’une san­té glo­bale, res­pec­tueuse et inclu­sive pour toutes les femmes*. Dans le sillage de Pas sans elles, pre­mier film de ce groupe de réa­li­sa­trices, A notre san­té (54 minutes) pro­pose d’accueillir les récits de ces femmes qui subissent ces vio­lences de plein fouet en rai­son de leur poids, leur cou­leur de peau, leur iden­ti­té de genre ou encore des stig­mates asso­ciés aux per­sonnes sans chez-soi ou usa­gères de sub­stances psy­cho-actives. Ce film est une invi­ta­tion à nous unir dans le com­bat pour le droit à la san­té pour toutes* et à par­ti­ci­per à la quête de pra­tiques de soins alternatives. Le film est dis­po­nible en fran­çais avec sous-titres sourds et mal­en­ten­dants (SME) Avant pre­mière : Jeu­di 4 décembre 2025 à 18h30 au ciné­ma Ven­dôme — chaus­sée de Wavre 18, 1050 Bruxelles (réser­va­tion souhaitée) Entrée prix libre le film sera éga­le­ment pro­je­té au Centre Cultu­rel de Jette le 30/01/26 à 13h30 et à 19h, sui­vi d’un échange avec les pro­ta­go­nistes du film. Pour orga­ni­ser une pro­jec­tion, vous pou­vez adres­ser une demande à l’a­dresse diffusion@zintv.org Réa­li­sa­trices : Tama­ra Pier­no, Veró­ni­ca Ortiz, Mari­nette Mor­mont, Soraya Soussi Avec la par­ti­ci­pa­tion de : Sarah Tshin­gu­ta Mus­senge, Sophie Godenne, Vic­to­riæ Pildaer Image : Tama­ra Pier­no, Veró­ni­ca Ortiz Son : Tama­ra Pier­no, Veró­ni­ca Ortiz, Mari­nette Mor­mont, Soraya Soussi Mon­tage : Nina Alexan­dra­ki, Valen­tin Fayet Mon­tage son et Mixage : Lola Ciosek Musique : Tho­mas Michel Eta­lon­nage : Arshia Davari Une pro­duc­tion ZIN TV Avec le sou­tien du Centre du Ciné­ma et de l’Audiovisuel de la Fédé­ra­tion Wallonie-Bruxelles

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CULTURELE GOUVERNEMENTFINANCE LADIATHÈQUE NOUVELLES APRÈS 69 ANS D’ACTIVITÉS

LICENCIEMENT BRUTAL DE 55 PERSONNES À CAUSE DES COUPES DANS LE BUDGET Le 13 octobre 2025, le gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles a annoncé, sans concertation, son intention de ne pas renouveler le contrat-programme* de la Médiathèque Nouvelle (anciennement Point Culture). Autrement dit : le gouvernement ne financera plus cet acteur de la culture à Bruxelles : plus de 50 personnes vont être licenciées, les projets en cours suspendus, et un héritage culturel, constitué depuis 70 ans est menacé de disparaître. UN ACTEUR CULTUREL ET UN SERVICE PUBLIC MIS À L’ARRÊT PAR LE GOUVERNEMENT : Pour le gouvernement, la médiathèque serait désuète car les personnes n’empruntent plus de CD ou DVD. Or, non seulement l’ensemble des supports de la Médiathèque Nouvelle est un patrimoine précieux qui menace de disparaître, mais la Médiathèque fait par ailleurs bien plus qu’un simple service d’emprunt. Elle mène des actions de médiation culturelle, d’éducation aux médias et de transmission des savoirs : concerts, ateliers d’écoute musicale pour des seniors, des personnes précarisées, ou encore en prison. Elle propose également des formations destinées aux bibliothécaires, aux enseignant·es, aux médiateur·rices culturel·les afin de leur donner des outils pour s’autonomiser, adapter leurs pratiques et à leur tour transmettre. Parmi ses nombreuses initiatives, on retrouve des animations sur les stéréotypes dans les jeux vidéo, ou encore des salons d’écoute thématiques, comme celui consacré aux compositrices invisibilisées dans l’histoire de la musique, accompagnés d’explications. La Médiathèque propose par ailleurs des activité récurrentes. Par exemple, deux fois par mois sont organisées des écoutes musicales avec des personnes sans-abri, en partenariat avec DoucheFlux. L’équipe conçoit également des dossiers pédagogiques pour les écoles et les associations, afin de relier la musique, le cinéma, l’histoire, les jeux vidéos et/ou les grands enjeux contemporains. « On a vraiment développé nos activités ces dernières années. Médiathèque nouvelle a aujourd’hui un rôle d’opérateur d’appui pour le secteur de la lecture publique, les ASBL, centres culturels etc., ce qui la rend moins visible par le grand public, mais elle a un rôle essentiel de médiation de seconde ligne. On est vraiment au service des partenaires. » « On nous traite de passéiste, mais on n’a pas arrêté d’évoluer. Y a eu les vinyles puis les CDs, les DVDs, les jeux vidéos et de plus en plus d’activités culturelles pour sans cesse se diversifier. » La Médiathèque a un véritable rôle d’éducation populaire, en abordant des enjeux sociétaux : l’environnement, l’histoire, les luttes sociales, la mémoire, à travers la fiction, le cinéma ou encore la musique. Elle sort des personnes de l’isolement, permet un accès à la culture gratuit pour toutes et tous et permet à différents publics de se rencontrer, autour d’activités culturelles : « La fiction et la musique sont au...

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Logement / Squat

Du lien entre squatteureuses et le secteur psyco-médico-social ?

Les meilleures rencontres se font dans les périodes de luttes ! Cela fait longtemps que les liens entre le secteur psyco-médico-social et squatteureuses nous manque, serait-ce l’occasion de le créer ? Salut à vous camarades squattereuses et autres militant.e.s ! Depuis longtemps, il apparait clairement que le milieu squat est bien souvent en première ligne d’une aide social bien souvent trop peu développé. Cependant nous sommes clairement trop peu outillé.e.s pour faire face aux différents traumas et trouble psychologique qui accompagne bien souvent les personnes en grande précarité. Nous sommes trop peu formées, trop peu organisé.e.s et mis à mal dans le juste investissement émotionnel que nous sommes capables de donner dans ces situations. Combien de camarades ont fait des burn-out, n’ont plus su prendre soin de leurs propre santé mentale ou ont créé des rapports de dépendance vis-à-vis de personnes que l’on voulait aider ? Ce constat est assez commun, mais nous sommes souvent coincés. Les liens avec les institutions qui sont en première lignes est compliquée. Nous avons un grand problème avec les institutions de manière générale, et bien souvent une idéologie de charité chrétienne dans les fondations de ces dites institutions est problématique. Et c’est assez normal que la fusion ne soit pas total. Cependant il serait temps pour nous de réussir à créer/renforcer ces ponts avec le secteur psycho/médico/social. Et un cadre magnifique pour créer des rencontres, c’est bien évidemment les moments de luttes et d’organisation ! Ce secteur se joint d’ailleurs à la riposte contre l’Arizona en s’organisant, a travers des assemblées et des volontés d’actions collectives ! Le tout dans un cadre d’auto-organisation et portant des valeurs anti-autoritaires ! Nous avons des pratiques et des fonctionnement différents mais essayons de s’écouter mutuellement et d’agir de manière coordonner face à l’urgence du drame social qui est déjà là et ne vas faire que s’empirer sans une réponse à la hauteur de la situation ! Qu’attendons-nous pour faire le lien !? Tu veux me faire un retour ou en discuter, envoie un mail : cidricole@riseup.net

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