Le 22 avril dernier, le Maire Philippe Close acceptait la motion revendiquant « Bruxelles ville antifasciste »[1]. L’Appel de Philippe agite en nous un désir de renouer avec le passé de résistance au fascisme, de réactiver des affects antifascistes et de réouvrir le possible des actions directes antifascistes.
Ainsi, lorsque nous avons appris que la tournée de La Nuit du Bien Commun passait par Bruxelles, désormais haut-lieu de la lutte antifasciste, nous avons décidé de répondre à l’Appel de Philippe. Ce mercredi 4 juin, nous débarquions donc dans les très chics Galeries Royales à Bruxelles.
Après quelques coupes de champagnes offertes en échange de la modique somme de 1€ permettant de trier sur le volet les convives, la cérémonie s’ouvre sur un décompte projeté sur l’écran géant du Théatre. D’étonnants bourgeois sont remerciés. La famille le Hodey, multimilionaire propriétaire de médias (La libre et la DH) connus pour leur récente fascisation [2] est applaudie avec d’autres.
Entre deux remarques sexistes du présentateur à l’égard de son homologue féminine, il est expliqué que 45% des dons sont déduits fiscalement, que la générosité de l’État doit être une raison pour le parterre de bien-nés de donner d’autant plus. Mais soudain, une odeur acérée nous prend violemment le nez. Quelques penauds bourgeois se lèvent avec une mine dégoutée, la gerbe au bord des lèvres. Personne ne sait si la nauséabonde odeur du fascisme empreignant cette soirée avait été révélée spontanément, ou si notre bombe puante avait fonctionnée.
Dans les ruines de l’État social, la bourgeoisie danse avec le fascisme.
Ces évènements permettent aux classes dominantes de s’accaparer l’avenir, en définissant ce qui compte dans notre société, alors que pour nous, nos demains nous paraissent déjà hors de portée. A coup de pancartes à 500, 1 000 ou 5 000 euros, la bourgeoisie se rêve bienfaitrice. Pourtant, par son don, fiscalement pas si désintéressé, elle classe les causes et impose les modalités de survie à la misère qu’elle a elle-même créée. Remplir le trou béant laissé par l’État social est une aubaine pour celle qui, d’un seul signe de bras, lave sa conscience et met la sphère associative au pas.
Sous la coupe de Pierre-Edouard Stérin, habilement retiré du conseil d’administration le 31 mai dernier, la Nuit du Bien Commun est directement liée au Fonds du Bien Commun, partie intégrante du plan Périclès[3], projet identitaire, raciste, réactionnaire et libéral - en un mot : fasciste.
Des éléments de langages ont été envoyés aux associations lauréates en amont de la soirée, dans le but de déjouer les pièges tendus par des personnes assurément mal intentionnées qui chercheraient à comprendre les liens entre ce projet et l’organisation de la Nuit du Bien Commun. Il existait cependant une faille dans le document a priori exhaustif : quelle conduite adopter pour garder la face lorsque l’odeur nauséabonde de vos idées vous soulève l’estomac ? Comment faire pour que la soirée continue, que les bourgeois continuent de donner 55% de leur argent et 45% de l’argent des autres, lorsqu’on se vomit sur les chaussures ? Peut-être aurons-nous la réponse aux prochaines Nuits du Bien Commun, qui continuent partout en France et en Suisse.
D’ici-là, derrière notre ami Philippe Close, à l’avant-garde de l’antifascisme, continuons à zbeuler, diminuer, empêcher, empuanter, dynamiter tous les évènements et chaque seconde de la vie des fascistes qui s’organisent à Bruxelles et ailleurs. Continuons à nous organiser dans les brèches de ce monde et à y tisser nos solidarités populaires.
La S.C.A.S.
PS : Philippe, la prochaine fois, n’envoie pas autant de flics pour assurer le maintien de ces évènements, tu nous facilites pas la vie.
[1] https://www.bruxelles.be/rediffusions-du-conseil-communal-2025
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