Dans un communiqué au sujet de l’ouverture du bâtiment, le Réseau-Ades, soutien de l’occupation, explique : « Cette ouverture s’inscrit dans une longue série d’actions lancées par le collectif La Voix Des Sans-Papiers (VSP), dont fait partie le Comité des femmes, et des militant·es soutenant la cause. Ces actions ont pour but de visibiliser la situation précaire dans laquelle vivent les sans-papiers et d’offrir des solutions concrètes. L’action se déroule dans un contexte politique de vulnérabilité croissante des conditions de vie des sans-papiers à Bruxelles, actuellement exacerbée par les rigueurs de l’hiver. »

Le propriétaire du bâtiment a cependant rapidement initié une procédure d’expulsion. Une décision prononcée par un juge de paix a ordonné l’expulsion de l’occupation politique ce lundi matin. Cette décision ne propose aucune solution de relogement pour la trentaine d’occupant·es femmes (parmi lesquelles des femmes enceintes) et enfants. Un recours a été déposé face à cette décision par le Comité avec l’aide d’une avocate. Cependant, la nouvelle décision prendra deux semaines à être prononcée, c’est-à-dire qu’elle tombera potentiellement après l’expulsion.

Pourtant, le Bourgmestre de la commune, Olivier Maingain (LB-Défi), avait promis qu’il ne laisserait pas l’occupation se faire expulser en plein hiver. Il revient maintenant sur sa promesse faite au Comité des Femmes Sans-papiers et ne fait rien pour retarder ou annuler l’expulsion, alors même que sa qualité de Bourgmestre lui en donne le pouvoir.

Le Bourgmestre de Woluwe-Saint-Lambert préfère laisser faire l’expulsion de l’occupation qui va mettre à la rue une trentaine de personnes vulnérables en plein hiver, plutôt que d’initier une recherche de relogement parmi les milliers de logements vides à Bruxelles, dont une partie se trouve dans sa commune. Les Bourgmestres ont le pouvoir de réquisitionner des bâtiments vides dans lesquels nous pourrions loger les personnes à la rue, sans logement, ou mal-logées. Monsieur Maingain fait donc un choix politique en laissant faire l’expulsion sans solution de relogement

Le Comité des Femmes Sans-papiers appelle donc à retarder la décision d’expulsion afin que le recours puisse être observé et à mettre la pression sur le Bourgmestre Olivier Mangain (LB-Défi) pour qu’il tienne sa promesse. « Nous appelons chacun·e à se rassembler devant l’occupation le 05 février matin à 07h45 […] dans un moment convivial et de résistance, pour empêcher l’expulsion et faire pression sur le Bourgmestre et la commune de Woluwe-Saint-Lambert. »