Contrôle social / Répression

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Le silence assourdissant après la mort d’un détenu : stade ultime de la banalisation de l’enfermement ?

La nuit du 26 au 27 novembre 2021, C.Z. est mort à la prison de Nivelles. Il venait d’arriver à la prison deux jours plus tôt et avait été placé au cachot… par manque de place ailleurs. C.Z.était malade et, le 25 novembre, un médecin l’a « vu » via le guichet, sans ouvrir la porte. Plusieurs fois, son codétenu a appelé à l’aide car C.Z.était de plus en plus mal, il vomissait du sang. C.Z. ne sera jamais ausculté ni sorti de la cellule pour un examen et des soins. Le 27 novembre 2021 en matinée, son codétenu a constaté son décès. Le médecin légiste a alors été appelé et a conclu à une mort naturelle. Le Conseil central de surveillance pénitentiaire (CCSP) a déposé plainte au Parquet mais aucune suite n’a encore été réservée à cette plainte. Le Directeur général des établissements pénitentiaires n’a pas réagi à ce décès et n’a pas répondu au CCSP plus de quatre mois après avoir été interpellé par cet organe de surveillance des prisons. Le Ministre a été interpellé au Parlement et n’a pas réagi. Aujourd’hui, cinq mois plus tard, force est de constater que ce décès n’a entraîné aucune réaction. A la prison de Nivelles, le cadre médical n’est toujours pas rempli ; il n’y a pas de médecin disponible le lundi. A partir de 15h30, il n’y a plus personne à l’infirmerie et aucun médecin ni infirmier n’est disponible par téléphone. Il ne faut donc pas attendre 20h pour que la continuité des soins ne soit plus assurée ! Les généralistes de la ville de Nivelles refusent de se rendre dans la prison de jour comme de nuit. Dans ces conditions, il revient donc aux agents sans aucune formation médicale de juger de la nécessité de faire appel au 112/SMUR. S’il s’agit d’une urgence nocturne, la procédure est très lourde puisqu’il faut l’avis de l’agent responsable sur place puis de la direction pour ouvrir une cellule… Si le détenu est emmené à l’hôpital, il devra le plus souvent être accompagné par deux agents, car la police ne se déplace pas systématiquement. La prison reste alors avec une permanence insuffisante. Ces procédures sont si lourdes qu’il est à craindre qu’elles ne soient pas initiées et qu’un détenu en danger doive attendre le lendemain matin pour être vu par l’équipe médicale… parfois trop tard. Ce manque de soins et manque de continuité dans les soins est banal et banalisé en prison. Dans nos prisons bruxelloises aussi on constate des mises en danger régulières de la santé des personnes détenues ; ainsi, la commission de surveillance de Forest-Berkendael constatait notamment pour 2021 : Les rendez-vous pris chez des médecins spécialistes au CMC ou à l’extérieur sont régulièrement annulés en dernière minute par la police qui a la charge des transferts des personnes détenues ; Les soins dentaires ont été suspendus entre le mois d’août et le mois d’octobre faute de local salubre et de dentiste ; La norme minimale prévue par le service de la santé d’une heure de consultation d’un médecin généraliste par an et par...

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Un micro de flics trouvé à la bibliothèque anarchiste parisienne Libertad

Un micro de flics a été retrouvé dans une imprimante-photocopieuse de la bibliothèque anarchiste Libertad à Paris. Bien que mes concepteurs m’aient pompeusement baptisée « RISO comcolor 7050 » en sortie d’usine, je suis plus connue sous le nom d’imprimante-photocopieuse de la bibliothèque anarchiste Libertad. (...) Mardi 29 mars 2022, après avoir retiré une quinzaine de vis pour enlever plusieurs carters et accéder enfin à mes entrailles, des esprits curieux se sont en effet soudain retrouvés nez à nez avec un petit voyant rouge. Alors qu’ils tentaient pour la énième fois de résoudre une panne récurrente, c’est sur un dispositif d’écoute bien planqué qu’ils sont tombés. J’ignore depuis combien de temps il se trouvait là, mais toujours est-il que les larbins policiers ont au moins dû entrer dans la bibliothèque quand il n’y avait personne, avant de choisir mon bide pour le dissimuler et y faire un peu de bricolage. Pour cela, ils ont directement soudé deux câbles à ma prise d’alimentation, qu’ils ont ensuite relié à un transformateur (220v/12v), lui-même connecté à un petit boîtier contenant une carte routeur RB800 modifiée, une batterie, une carte micro SD de 64 Go, une carte sim Orange… d’où dépassaient une antenne et deux micros (gauche et droite), fixés au plus proche des fentes donnant vers l’extérieur. L’imposante stature de ma carcasse l’empêchant de partir en vadrouille, ils n’ont par contre pas jugé nécessaire de me rajouter un GPS, bien que la connectique soit présente à l’intérieur du boîtier. Enfin, suite à une petite autopsie, il s’avère que ce dispositif a été fabriqué par l’un des fournisseurs de différents services de renseignement : Innova, implanté à Trieste (Italie). (...) Lire la suite sur le site de la bibliothèque Libertad

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Filmer la police est un droit : deux policiers jugés coupables de vol d’usage.

Nous attendions ce jugement depuis 5 ans, il a enfin été rendu. Les 2 policiers qui avaient saisi la caméra de notre équipe de reporters en octobre 2015 ont été jugés coupables de vol d’usage. Cette décision du tribunal correctionnel de Bruxelles est importante car elle confirme notre droit sans équivoque de filmer l’action policière. Le jugement de notre procès a enfin été rendu. Pour rappel, les faits se sont déroulés le 15 octobre 2015. En partenariat avec ATTAC, ZIN TV réalisait un reportage sur la manifestation paneuropéenne contre les traités de libre échange TTIP et CETA. Parmi nos reporters, Thomas Michel et Maxime Lehoux étaient en charge de couvrir l’encerclement du Conseil européen. Alors que les policiers nassent les manifestants et malgré s’être présentés aux policiers comme une équipe de tournage, ils se font embarquer et arrêter administrativement. Lorsqu’ils sont relâchés quelques heures plus tard, Thomas reprend le tournage immédiatement après être descendu du bus. C’est là, que leur caméra est saisie par un des policiers qui la transmet à son supérieur pour visionner les images. Ce dernier décide de les effacer. En saisissant cette caméra et en reformatant la carte mémoire, ces policiers policiers ont commis un acte illégal et ont détruit en quelques secondes une journée de travail. En janvier 2017, après une plainte déposée auprès du comité P, celui-ci avait réagi affirmant qu’un policier ne peut pas supprimer ou imposer la suppression d’images à une personne qui filme l’action policière (journaliste ou non) : “En ce qui concerne la saisie et la suppression des images de la caméra, l’enquête a permis de relever un dysfonctionnement tant organisationnel qu’individuel, qui a mené le chef de corps de la zone de police Bruxelles Capitale-Ixelles à diffuser à l’ensemble de son personnel une instruction générale relative à la gestion des personnes privées de liberté. Y figure notamment une fiche précisant qu’un policier ne peut pas supprimer lui-même ou imposer la suppression des images à la personne les ayant réalisées”, avait commenté le Comité P. La suite de l’article sur Zin TV ...

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Pour le droit fondamental de manifester - Procès à la pelle pour « rassemblements interdits » à Liège

Ce 28 mars des personnes accusées d’avoir participé à un cortège contre le couvre-feu dans le centre ville de Liège en novembre 2020, et d’autres d’avoir participé à un rassemblement devant la prison de Lantin à la même période, sont citées à comparaitre devant le tribunal de police de Liège pour « rassemblement interdit » (sur base de l’article 15 de l’Arrêté ministériel du 28 octobre 2020 ). Dans un mois, le 28 avril ce sera la même chose pour des persones accusées d’avoir participé à un rassemblement « Hurler à la Lune » et d’autres d’avoir participé à un rassemblement syndical place Saint-Lambert. Il y a déjà eu d’autres procès de ce type au tribunal de police de Liège et il y en aura d’autres. Si vous voulez soutenir les personnes concernées, vous pouvez vous rendre à l’audience publique (9h au Palais de Justice, 89 rue saint gilles, salle D). Des collectifs invitent aussi à une manifestation au départ du même endroit à 18h. Si vous voulez soutenir les personnes concernées, vous pouvez vous rendre à l’audience publique (9h au Palais de Justice, 89 rue saint gilles, salle D). Des procès à la pelle pour « rassemblements interdits » Ces procès font suite à une « amende covid », une « proposition » de transaction pénale de 250€, que les personnes citées à comparaitre n’ont pas pu ou voulu payer. Le procureur du roi a donc décidé de donner suite à cette procédure ridicule et veut que des manifestant-es soient réprimé-es sur base d’un arrêté ministériel considéré par beaucoup comme anticonstitutionnel. Pour rappel, la Cour européenne des droits de l’homme - saisie par les syndicats suisses - a statué ce 15 mars que l’interdiction indiscriminée de toutes les manifestations n’était pas justifiable dans un régime qui se prétend démocratique. Du côté des cortèges de braises cela concernerait potentiellement aussi les 400 personnes nassées et identifiées sur le pont de St Léonard lors du deuxième cortège. Il est très peu probable que toutes ces personnes soient citées à comparaitre devant le tribunal, et le juge décidera certainement une suspension du prononcé. C’est-à-dire qu’il juge qu’elles ont bel et bien commis un délit mais sans accompagner ce jugement d’une peine. Certaines personnes choisiront peut-être d’accepter ce jugement, pour tout un tas de raisons valables, d’autres choisiront de s’y opposer et d’aller en appel au tribunal correctionnel. Manifester est (et doit rester) un droit fondamental, qui ne se demande pas ni ne se quémande, mais s’exerce, sans craindre d’être criminalisé-e pour ce simple fait. Manifester est (et doit rester) un droit fondamental, qui ne se demande pas ni ne se quémande, mais s’exerce, sans craindre d’être criminalisé-e pour ce simple fait. Nous pensons que quel que soit le résultat final de ces procès, une justice cohérente devrait reconnaitre le risque de dangereux précédent de ces accusations, qui portent directement atteinte à l’exercice démocratique élémentaire de faire voir...

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Santé / Soins

2 ans de pandémie : au sujet du « monde d’après »

Deux ans déjà. Deux ans qu’une pandémie s’est abattue sur nos quotidiens, provoquant des morts par centaines de milliers. Deux ans qu’on nous a confiné pour la première fois. Bruxelles entièrement verouillée. Le couvre-feu comme motif de contrôle arbitraire. Les amendes qui ciblent toujours les mêmes populations. Les applaudissements pour les soignant.e.s. Article de Bruxelles Dévie Il y a deux ans, on parlait du « monde d’après ». On disait qu’on allait tout réinventer. Que le covid remettait en question notre manière d’habiter la terre et de vivre ensemble. Même Macron se permettait de glisser : « Il nous faudra interroger le modèle de développement dans lequel s’est engagé notre monde depuis des décennies » et de dire que « le jour d’après ne sera pas le jour d’avant ». [1] Et entre-temps. Entre-temps, un autre confinement, doublé d’un couvre-feu. Entre-temps, les morts d’Adil, d’Ibrahima, et de tant d’autres. L’explosion des violences conjugales. Les interdictions de manifester. Le refus outrageux du refinancement du système de santé. La montée du fascisme, partout. L’explosion du prix de l’énergie et de l’essence. « Le monde d’après », c’est une des plus grande supercherie du 21e siècle. C’est une des promesses qui a permis de garantir l’obéissance d’une partie de la population. Elle l’aura aussi empêchée de réfléchir à ce qui se passait, ici et maintenant. Pourtant, il existe bien un avant et un après covid. Les deux années écoulées ont été un laboratoire formidable pour la répression. On a vu surgir, pêle-mêle, des drônes qui ordonnent aux gens de se disperser, des murs anti-émeute mobiles, des interdictions de manifester qui n’avaient aucune légitimité scientifique, des politicien.ne.s en roue-libre dont les mesures sont contredites par les épidémiologistes, ... Tout est clair maintenant. Nous savons que le gouvernement peut se donner le droit de légiférer sans passer par le parlement. Nous savons que lorsque ce même gouvernement est condamné par la justice belge, rien ne change véritablement. Nous savons qu’il est possible de nous demander un QR code pour rentrer dans un bar, un cinéma, et même un train. Nous savons qu’il est possible d’appeler à l’unité du pays, sans prendre aucune mesure réelle pour aider les personnes les plus durement touchées par la crise. Nous savons que, en temps de crise, les plus riches s’enrichissent et les pauvres s’appauvrissent. Nous savons avoir perdu du terrain de tous les côtés. Tout est clair maintenant. Nous disons : technofascisme. Ce texte est un appel à ne plus se faire avoir. Un rappel des deux années que nous venons de vivre et de l’approfondissement des moyens de contrôle des corps qu’elles ont permis. Nous ne pouvons plus perdre, ni attendre, nous n’en avons simplement plus le temps. A bientôt dans la rue, camarades.

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Contrôle social / Répression

Du brouillard de l’incertitude à l’assurance des nuages

Il fut un temps où on traçait les gens sur base des empreintes qu’ils et elles laissaient sur leur passage. Mais le réchauffement climatique et la bétonisation ne laissent que peu de neige ou de boue à examiner. On préfère donc aujourd’hui se tourner vers les nuages, ou plutôt vers le cloud, pour inspecter les traces laissées dans le cyberespace. D’ailleurs, à l’heure où nous vivons de plus en plus « en distanciel » et que nous ne sortons plus de chez nous sans notre smartphone, pouvons-nous encore distinguer le « réel » du « virtuel » ? Exploration du pistage à l’ère numérique… Instauration du passeport sanitaire, violation du secret médical par la transmission automatique d’informations personnelles concernant tests, quarantaines ou autres doses de vaccination, drones survolant les parcs pour inciter les gens à respecter la distanciation sociale, les pousser à rester chez eux voire évaluer le nombre de convives au réveillon de Noël : on peut dire que les technologies numériques ont apporté leur contribution à l’atmosphère détestable de flicage qui s’est installée dans le sillage de la pandémie de coronavirus. Néanmoins, il est une technologie de surveillance dont on a très peu entendu parler, à savoir le Wi-Fi. « Comment ça le Wi-Fi ? pourriez-vous demander. Google ? Facebook ? Les géants du Net ? — Oui certainement, vous répondrais-je. Mais le problème ne réside pas uniquement dans notre activité sur Internet. Il réside aussi dans les signaux que les smartphones envoient pour se connecter. — Ah, vous voulez parler de l’application Coronalert, pour prévenir les « cas contacts » ? Mais n’utilise-t-elle pas plutôt le Bluetooth ? — Si, en effet. Je l’ai oubliée dans mon introduction, peut-être parce que n’ayant pas rempli les promesses annoncées, les autorités l’ont discrètement enterrée… Mais non, je parle bien de la surveillance par Wi-Fi. — Alors je ne vois pas de quoi vous voulez parler ! — C’est bien le problème ! Voyons ça… » Il était une fois le smartphone. Couteau suisse numérique du XXIe siècle, ses atouts sont sa fabuleuse puissance de calcul, la formidable ergonomie de son écran tactile mais surtout la lucarne que celui-ci ouvre sur le monde. Pour que cette dernière fonction soit pleinement remplie, la connexion est de mise. Pas d’appel, de messagerie, de météo ou de likes et encore moins de challenge TikTok tant qu’il n’y a pas de signal. Tout téléphone portable envoie donc régulièrement un signal pour se faire connaitre de l’antenne télécom la plus proche . S’il s’agit d’un smartphone dont la fonction Wi-Fi est activée, il va de surcroit envoyer des requêtes pour tenter de repérer le boitier internet de votre maison, de votre lieu de travail ou de quelque lieu où vous vous seriez déjà connecté·e. Capter ces signaux est un jeu d’enfant. Pas besoin de matériel lourd réservé uniquement aux services de renseignement. Non, quelques lignes de code suffisent à convertir le premier ordinateur portable venu en mouchard. Les (...)

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Projection - Tous surveillés : 7 milliards de suspects (Festival CEMÉA)

De la Chine aux États-Unis, de Tel-Aviv à Washington en passant par Londres, Paris et San-Francisco, cette investigation internationale montre pour la première fois comment, sous couvert de lutte contre le terrorisme ou la criminalité, les grandes puissances se sont lancées dans une dangereuse course aux technologies de surveillance. Tous surveillés : 7 milliards suspects de Sylvain Louvet et Ludovic Gaillard Jeudi 17 mars à 18H30 Thématique : Numérique Durée : 89 minutes France, 2020 Caméras à reconnaissance faciale, détecteurs à émotions, système de notation des citoyens, drones tueurs autonomes…Cette enquête nous entraine dans les rouages de cette machine de surveillance mondiale et donne la parole aux premières victimes de ce flicage hors norme. Une obsession sécuritaire qui, dans certains pays, est en train de donner naissance à une nouvelle forme de régime : le totalitarisme numérique. Le cauchemar d’Orwell. La projection sera suivie d’un échange autour du documentaire. La séance se déroulera ainsi : 18H30 : présentation et lancement du documentaire 20H10 : Échanges animés par le groupe Numérique des CEMÉA avec la présence d’un-e membre de technopoliceBXL Il n’est pas nécessaire de réserver sa place pour le festival. Si toutefois vous souhaitez venir avec un groupe et désirez demander une réservation, il suffit de nous écrire à festival@cemea.be ou d’appeler au 02 543 05 98. Adresse : Le Petit théâtre Mercelis 13 rue Mercelis à 1050 Ixelles

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Santé / Soins

Action contre Pfizer - Le capitalisme nous rend malades

Ce 24 février, une manifestation a traversé le Campus de l’ULB et le Boulevard de la Plaine jusqu’au siège de Pfizer, dont l’accès a été enchainé et enfumé. Il s’agit d’une réponse à l’administration de la crise sanitaire par les gouvernements. Ceux-ci poursuivent leur destruction des services de santé et enterrent toute perspective de solution collective à la crise sanitaire, en particulier en n’exigeant pas de lever les brevets qui assurent les profits de l’industrie pharmaceutique, de Pfizer en particulier. Comme toute société capitaliste (de l’industrie pharmaceutique en particulier), Pfizer sacrifie tout au profit. Ses priorités ? Exploitation du travail, licenciements et délocalisation, pollution de l’air et de l’eau, trafic d’influences (400 millions €/an de lobbying rien que pour l’UE), rétention d’information, manipulation d’information sur la qualité de leurs ingrédients et produits. Ses tests sauvages au Nigeria (scandale Trovan) ont entrainé le décès d’enfants. Ces 20 dernières années, Pfizer a été condamné à plus de 10 milliards de dollars d’amende. Les brevets qui assurent leurs profits empêchent l’accès aux soins pour des centaines de millions de personnes. La recherche scientifique, largement financée avec des deniers publics, est soumise à la loi des actionnaires de sociétés telle Pfizer. Comment dès lors s’étonner de la défiance envers les vaccins ? La réponse du pouvoir est d’abord brutale : répression, couvre-feu, CST et, peut-être, pass vaccinal. Elle masque la destruction du système de soins qui a alimenté la crise sanitaire. La réponse du pouvoir est aussi arbitraire et soumise aux impératifs économiques : laisser les maisons de retraite se transformer en mouroirs pour retourner se contaminer au travail, faire tourner les agences de publicité et fermer les théâtres. Cette brutalité et cet arbitraire nourrissent les discours réactionnaires et fascistes, où la liberté individuelle est opposée à l’intérêt collectif. D’autre part, la propagation du COVID-19 est le résultat de la destruction de zones naturelles. Bruxelles connaît ce phénomène en divers endroits : malgré les oppositions, une zone naturelle du Campus de la Plaine a été sacrifiée pour du logement de luxe. Symboliquement, la manifestation a débuté en taguant ces immeubles et en dénonçant la collusion entre l’université et le capital, au profit de quelques un.e.s, au détriment des autres. Fichier vidéo en HD.

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Appel à solidarité pour les 4 condamné.e.s

Appel à solidarité pour les 4 condamné.e.s Durant l’été 2014, le terrain du Keelbeek à Haren, situé à la périphérie Nord de Bruxelles, est occupé par des opposant.e.s au projet de Maxi-Prison. Sur ces 18 hectares de terre agricole et de nature, l’Etat rêve en effet de construire la plus grande prison de Belgique.L’occupation, surnommée ZAD du Keelbeek , a pour but de défendre cet espace vert menacé par le béton et de stopper l’extension du parc carcéral prévue par le gouvernement fédéral. Car, sans même attendre les permis, la Régie des bâtiments tente de démarrer les travaux à plusieurs reprises. Mais à chaque fois, les engins de chantier sont repoussés par les opposant.e.s au projet. Entre les cabanes dans les arbres et le potager, les zadistes y expérimentent aussi un autre mode de vie, écologique, solidaire et auto-géré. Le 20 mai 2015 se déroule l’audience publique de la commission de concertation concernant le projet de maxi-prison. Le même jour, refusant de suivre les chemins balisés par le pouvoir, une quinzaine de zadistes décident d’exprimer leur opposition en manifestant à l’intérieur de la Régie des bâtiments. Dénouement imprévu : la maquette de la maxi-prison, exposée dans le hall d’entrée, est détruite durant l’action. Suite à cette manifestation, une enquête est ouverte par le parquet et 4 personnes, pourtant non-impliquées dans la destruction, se retrouvent devant les tribunaux. Le 19 février 2016, sans même avoir pu identifier les auteurs de la destruction et malgré les contradictions évidentes entre le témoignage du vigile et les images des caméras de surveillance, le tribunal correctionnel condamne les 4 personnes à 10 mois de prison avec 3 ans de sursis pour « destruction de bien mobilier en bande ». Le 18 avril 2018, le verdict est confirmé par la cour d’appel de Bruxelles Le 1er octobre 2021, le tribunal prononce le verdict pour le volet civil de l’affaire. Les 4 militant.e.s sont condamné.e.s à rembourser 43.000 euros à la Régie des bâtiments, propriétaire de la maquette détruite. Ce verdict arbitraire et douloureux conclut 6 années de procès et confirme la stratégie répressive de L’Etat : frapper lourdement quelques opposant.e.s pour faire peur à toustes les autres et tenter d’étouffer toute contestation. Car depuis le début du projet, la Maxi-Prison est vivement combattue de toutes parts. Entre la ZAD, les habitant.e.s de Haren, les collectifs anti-carcéraux et écolos, les actions contre le projet sont nombreuses. Alors les forces de l’ordre se permettent de surveiller les moindres faits et gestes des opposant.e.s.Alors la Justice n’hésite pas à balayer tous les arguments de la défense d’un revers de main et à finalement condamner 4 personnes, sur seule base de leur présence à une manifestation durant laquelle il y a eu des dégradations. Alors les juges accueillent avec bienveillance toutes les factures qui peuvent faire gonfler la note, allant jusqu’à comptabiliser 4 maquettes et 5000 euros pour le (...)

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Féminismes / Antipatriarcat

EXPOSITION : DÉTENTION ET SANTÉ, sous le prisme du genre.

Le 7 mai 2019, le centre fermé pour femmes de Holsbeek est inauguré. Officiellement, il s’agit de « poursuivre l’humanisation des centres fermés à l’égard des groupes cibles vulnérables ». Mais les détenues, isolées, y vivent au rythme de l’univers carcéral sous la menace d’être expulsées à tout moment. À travers des photographies, des témoignages de détenues et un recueil d’entretiens réalisés par Pauline Fonsny et Anais Carton, l’exposition se penche sur les conditions d’enfermement des femmes migrantes en Belgique. Elle accueillera également les maquettes des centres fermés à Steenokkerzel, réalisées par Céline de Vos à l’initiative du collectif Getting The Voice Out qui soutient les luttes à l’intérieur des centres en faisant sortir la voix des personnes détenues. Modalités pour visiter l’exposition : Où ? à la Maison du Livre de Saint-Gilles, situé à 28, rue de Rome - 1060 Bruxelles. Quand ? Mardi : 12h – 14h Mercredi : 14h – 19h Samedi : 11h – 13h Dimanche : 14h – 18h Ou sur rendez-vous Comment ? Accès gratuit à l’expo. Plus d’infos : sur le site de la Maison du Livre ou de Femmes et Santé Évènements liés à l’exposition : 15.03.2022 : De la confusion des rôles entre soin et sécurité, conférence-débat 31.03.2022 : Soirée de clôture avec l’écoute du documentaire radio "à leur corps défendant" Inscription / Plus d’infos : j.robert@lamaisondulivre.be Jauge limitée à 49 personnes

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Racismes / Colonialismes

Vérité Et Justice Pour Sabrina Et Wassim

Soyons-présents Place Poelaert à Bruxelles pour soutenir les familles et exiger justice ! Le 26 janvier 2022 à 9h00 l’affaire de la mort de Sabrina et Ouassim passe devant la Cour d’appel. Soyons-présents Place Poelaert à Bruxelles pour soutenir les familles et exiger justice ! Pour rappel, le 9 mai 2017, Ouassim roulait à moto. Sabrina était passagère. Trois voitures de police les ont poursuivis parce qu’ils n’auraient pas respecté la limite de vitesse et qu’ils n’auraient pas porté de chaussures adéquates. Une quatrième voiture s’est placée en travers de la route juste à la sortie d’un tunnel. Ouassim n’a donc pas pu voir cette voiture en sortant de ce tunnel. La collision inévitable a entrainé la mort des deux jeunes. La course-poursuite était illégale. Les policiers n’ont pas le droit d’entamer des poursuites dangereuses, mettant la vie de plusieurs personnes en danger, pour des infractions au code de la route qui peuvent être sanctionnées par des amendes. Le 13 août, la Chambre du Conseil de Bruxelles a estimé que les policiers impliqués dans la course-poursuite doivent être inculpés du chef d’homicide involontaire. Suite à cette décision, les policiers devaient enfin rendre des comptes. La mort des deux jeunes ne peut pas rester impunie. Mais le Procureur a interjeté appel. Seule une mobilisation peut garantir que cette affaire ne soit pas enterrée ou oubliée.

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Racismes / Colonialismes

Des nouvelles des ex-grévistes de la faim de l’église du Béguinage

On est le 21 juillet 2021 quand l’une des grandes affaires de l’été s’achève. Les 470 personnes sans-papiers de l’église du Béguinage, de la VUB et de l’ULB à Bruxelles stoppent la grève de la soif. La grève de la faim est quant à elle suspendue. C’est un accord avec le cabinet du secrétaire d’État à l’Asile et la Migration, Sammy Mahdi (CD&V), qui met fin à huit semaines d’action politique radicale. En attendant que les dossiers des personnes concernées avancent et que celles-ci puissent enfin sortir de la clandestinité, les occupations sont alors maintenues. Près de trois mois plus tard, les ex-grévistes disent se sentir trahi·es. Malgré des dossiers solides qui prouvent leur bonne intégration dans la société belge, la plupart des personnes ont vu leur demande de régularisation refusée. Que reste-t-il aujourd’hui de ce mouvement de contestation ? VICE est allé place du Béguinage pour parler à Tarik, porte-parole de l’Union des Sans-Papiers pour la Régularisation (USPR) et Nezha, l’une des occupant·es de l’église. La mère, les frères et les sœurs de Tarik ont la nationalité belge et pourtant, après huit ans passés en Belgique, lui attend toujours. Quand il vient à ma rencontre devant l’église, on dirait qu’il n’a pas dormi depuis deux semaines, il a les traits tirés et on le sent tendu. Il me demande de le suivre et m’invite à rentrer dans un bâtiment qui se trouve juste en face de l’église. À l’intérieur, une petite pièce leur sert de bureau, c’est là que sont constitués leurs dossiers avec l’aide des avocat·es. On s’installe et il retrace avec moi tout ce qui s’est passé depuis le printemps dernier : « La grève de la faim a commencé le 23 mai et on l’a suspendue le 21 juillet suite à des négociations avec le gouvernement. Il y avait 4 personnes pour négocier : le père Daniel, Mehdi Kassou, Marie-Pierre de Buisseret et Alexis Deswaef*. Dès le lendemain, on a commencé à constituer les dossiers et on les a déposés. Puis, aucune nouvelle jusqu’au mois dernier, où on a reçu la première note administrative d’une occupantes. Malheureusement, cette note était négative. » « Même si la personne remplit toutes les conditions, ça n’aboutit malheureusement à rien », regrette Tarik. On sent de la lassitude dans ses propos. Après des mois à dormir dans une église et une grève de la faim épuisante, il pensait enfin obtenir les mêmes droits que n’importe quel autre citoyen mais il n’en est rien. Retour à la case départ pour la plupart. « C’est le chaos, le stress, l’angoisse, poursuit-il. Surtout par rapport aux décisions suivantes qui sont tombées. Il n’y a presque que des refus : sur 20 décisions, 15 ou 16 dossiers sont négatifs. » Le problème, c’est que l’Office des Étrangers, qui attribue – ou pas – de titre de séjour, a un pouvoir discrétionnaire qu’on pourrait trouver assez arbitraire. Aucun critère officiel n’existe pour savoir qui a le droit d’être régularisé ou non ; il n’y a que des lignes directrices informelles. Et c’est plutôt...

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Extrême-droite / Antifascisme

Après la perquisition illégale, le KTS récupère ses scellés

Communiqué du 25 avril 2021 Il y a maintenant trois ans et demi, la police a fait une razzia au KTS. Le 25 août 2017, à 5:30 heures du matin, la police criminelle de Stuttgart a perquisitionné toutes les pièces du KTS et pris tout ce qui avait de la valeur. Des documents, des ordinateurs et de l‘argent, beaucoup d‘argent. Ils défoncèrent les portes, arrachèrent des coffres-forts des murs et embarquèrent même les caisses à dons. La cour supérieure administrative du Bade-Wurtemberg décida en octobre 2020 : la perquisition était illégale. L’argent et les scellés ont finalement été restitués en avril 2021. L‘argent avait été déposé sur le compte de la banque fédérale à Trèves après la perquisition. Plus de trente-mille euros sont beaucoup d‘argent pour un espace autogéré dans lequel tout se passe de manière aussi peu commerciale que possible. Au lieu de ramasser des dons pour des projets politiques, le KTS devait d‘abord boucher les trous dans sa propre poche. Tout l‘argent avait été confisqué comme le soi-disant „capital associatif“ du site d‘information radical linksunten.indymedia.org. Bien sûr une telle association n‘a jamais existée. Un projet de média de la gauche radical est à peu près le contraire de la culture associative teutonne et le KTS est quelque chose comme une antithèse au siège d‘une asso. Pour être décryptés, les ordinateurs ont été remis à un groupe de travail commun des renseignements et de la police. Les polices régionales et fédérales ainsi que le département des renseignements intérieurs (office de la protection de la constitution/‘Verfassungsschutz‘) se sont cassé les dents sur un simple cryptage Linux trois ans durant. Le jour des perquisitions, la police régionale devait rapporter une liste des membres aux renseignements, afin que le ’Verfassungsschutz’ leur nomme de nouvelles cibles. Ce groupe de travail est une violation flagrante de la séparation obligatoire des renseignements et de la police, imposée après le troisième Reich. Les documents ont fait leur chemin jusqu‘à la centrale des renseignements fédéraux (BfV) à Cologne. Justement cette même institution qui, selon les dossiers d‘enquête, avait anvoyé l‘indic Reinhold Kapteina à plusieurs rencontres publiques d‘Indymedia Linksunten : „Le service du BfV dispose d‘informations renseignant aux propos de la douzième rencontre de ‚linksunten.indymedia.org‘ qui se tenait du 1 au 3 février 2013 à "l‘espace de rencontres culturelles en autogestion (KTS)" à Freiburg/Breisgau.“ Hans-Georg Maaßen, chef des renseignements à cette époque, a dû quitter son poste en novembre 2018, car il avait nié les attaques nazis de Chemnitz. Son service a pu fouiner trois années durant dans nos documents, alors que l‘acquisitions de ces derniers était illégale au préalable. Les renseignements ont tenté de recruter des personnes dans l‘entourage du KTS à plusieurs reprises depuis les perquisitions. Il est toujours scandaleux quand des institutions de l‘etat essaient de recruter...

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PROCES POLITIQUE - VERDICT LE 26 MAI 2021

INVITATION PROCES DE LA SOLIDARITE ET DE LA MIGRATION : VERDICT26 mai à 12h Le mercredi 26 mai 2021 en matinée, sera prononcé le verdict du Procès de la solidarité en appel, ainsi que celui du procès concernant des migrants.Les mesures Covid ne permettront pas d’accueillir beaucoup de monde dans le Palais. Nous vous invitons donc à 12h sur la Place Jean Jacobs, à côté du Palais de Justice de Bruxelles, pour marquer notre solidarité avec les personnes concernées, faire le bilan de ces procès et tous les autres qui pèsent sur les migrant.e.s et les solidarités en Belgique. Interventions des inculpé.es, des avocat.es et d’artistes prévues. Rassemblement autorisé, avec masque obligatoire et gestes barrières. RAPPEL/Les 23, 24 mars et le 13 avril 2021 ont eu lieu deux procès en appel concernant respectivement onze et dix personnes poursuivies pour trafic d’êtres humains et participation à une organisation criminelle. Mercredi 26 mai, les tribunaux rendront leur verdict dans ces deux affaires au caractère hautement politique. Procès de la solidarité En 2018, à l’occasion du procès en première instance, les onze personnes du "procès de la solidarité", erronément appelé par certains médias "procès des hébergeurs", avaient fait la Une des journaux. Ce procès concerne pourtant sept migrants et quatre hébergeurs.es poursuivi.e.s pour avoir été solidaires dans une quête de vie meilleure. Certains pensaient trouver en Angleterre un accueil plus digne qu’en Belgique, d’autres trouvaient insupportables l’idée que des gens soient à la rue, sans ressource, traqués. Voilà les actions pour lesquelles neuf d’entre eux ont déjà subi de 2 à 13 mois de détention préventive. Le traitement différencié des personnes poursuivies a révélé le racisme structurel des systèmes policier et judiciaire. Le point commun des personnes enfermées était leur nationalité étrangère ou leur double-nationalité, un des inculpés emprisonné 8 mois et demi n’ayant même pas fait l’objet d’une demande de condamnation de la part du Parquet. Au total en première instance, quatre personnes ont été acquittées – dont deux pour lesquelles le Parquet avait lui-même requis l’acquittement – mais les autres ont été condamnées à des peines de 12 à 40 mois de prison, avec sursis pour certains. De manière incompréhensible, le Parquet général de Bruxelles a fait appel contre « tout le jugement » rendu. Ce nouveau procès fait donc encourir aux onze prévenus un risque allant jusqu’à 5 ans de prison. Lors de son réquisitoire du 23 mars 2021, le ministère public a requis des peines plus lourdes pour les migrants (allant de 1 à 5 ans). Quant aux hébergeurs.ses, le Ministère public a tenté d’expliquer la différence entre un « bon hébergeur » et un « mauvais hébergeur », répétant de manière affligeante « L’humanitaire c’est bien. Le tout humanitaire ce n’est pas possible ». Pour deux personnes, la suspension du prononcé pendant un an a été requise, pour deux autres c’est l’acquittement qui a...

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