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2 ans de pandémie : au sujet du « monde d’après »

2 ans de pandémie : au sujet du « monde d’après »

Deux ans déjà. Deux ans qu’une pandémie s’est abattue sur nos quotidiens, provoquant des morts par centaines de milliers. Deux ans qu’on nous a confiné pour la première fois. Bruxelles entièrement verouillée. Le couvre-feu comme motif de contrôle arbitraire. Les amendes qui ciblent toujours les mêmes populations. Les applaudissements pour les soignant.e.s.

Belgique | sur https://stuut.info | Collectif : Bruxelles Dévie

Article de Bruxelles Dévie

Il y a deux ans, on parlait du « monde d’après ». On disait qu’on allait tout réinventer. Que le covid remettait en question notre manière d’habiter la terre et de vivre ensemble. Même Macron se permettait de glisser : « Il nous faudra interroger le modèle de développement dans lequel s’est engagé notre monde depuis des décennies » et de dire que « le jour d’après ne sera pas le jour d’avant ». [1]

Et entre-temps. Entre-temps, un autre confinement, doublé d’un couvre-feu. Entre-temps, les morts d’Adil, d’Ibrahima, et de tant d’autres. L’explosion des violences conjugales. Les interdictions de manifester. Le refus outrageux du refinancement du système de santé. La montée du fascisme, partout. L’explosion du prix de l’énergie et de l’essence.

« Le monde d’après », c’est une des plus grande supercherie du 21e siècle. C’est une des promesses qui a permis de garantir l’obéissance d’une partie de la population. Elle l’aura aussi empêchée de réfléchir à ce qui se passait, ici et maintenant.

Pourtant, il existe bien un avant et un après covid. Les deux années écoulées ont été un laboratoire formidable pour la répression. On a vu surgir, pêle-mêle, des drônes qui ordonnent aux gens de se disperser, des murs anti-émeute mobiles, des interdictions de manifester qui n’avaient aucune légitimité scientifique, des politicien.ne.s en roue-libre dont les mesures sont contredites par les épidémiologistes, ...

Tout est clair maintenant. Nous savons que le gouvernement peut se donner le droit de légiférer sans passer par le parlement. Nous savons que lorsque ce même gouvernement est condamné par la justice belge, rien ne change véritablement. Nous savons qu’il est possible de nous demander un QR code pour rentrer dans un bar, un cinéma, et même un train.

Nous savons qu’il est possible d’appeler à l’unité du pays, sans prendre aucune mesure réelle pour aider les personnes les plus durement touchées par la crise. Nous savons que, en temps de crise, les plus riches s’enrichissent et les pauvres s’appauvrissent. Nous savons avoir perdu du terrain de tous les côtés. Tout est clair maintenant. Nous disons : technofascisme.

Ce texte est un appel à ne plus se faire avoir. Un rappel des deux années que nous venons de vivre et de l’approfondissement des moyens de contrôle des corps qu’elles ont permis. Nous ne pouvons plus perdre, ni attendre, nous n’en avons simplement plus le temps. A bientôt dans la rue, camarades.

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Santé / Soins

[Palestine] Les liens entre la « Fondation Humanitaire de Gaza » et la barbouzerie

Israël a bloqué en mars et durant plus de deux mois l’entrée de nourriture et d’autres produits essentiels dans la bande de Gaza. Ce n’est qu’à la fin du mois de mai que certaines livraisons ont été autorisées à passer, via des points de distribution gérés par la GHF, sécurisés par des agents armés américains de la société SRS, Safe Reach Solutions, (photo), avec l’appui, des troupes israéliennes. Loin de remédier à la famine, ces distributions extrêmement limitées et militarisées, sont l’occasion de nouveaux massacres (voir notre article ). Safe Reach Solutions (SRS), est dirigée par Philip Francis Reilly, un ancien responsable des opérations clandestines de la CIA, notamment spécialisé dans le soutien aux guérillas anticommunistes, comme les Contras au Nicaragua. SRS recrute d’anciens membres du renseignement américain et des forces spéciales. La FHG serait financée,, sous la pression de proche de Trump, un demi-milliard de dollars de fonds publics US, alors même que les budgets d’aide humanitaire étaient coupés. Le FHG est aussi soutenue financièrement par McNally Capital, qui investit massivement dans le secteur de la défense, qui a contribué à la création de SRS et qui y a des intérêts. Charles J. Africano, également lié à la GHF, est l’unique directeur américain de la branche israélienne de SRS. Il travaille depuis plusieurs années avec Philip Francis Reilly, qu’il a connu chez Constellis, une société de sécurité issue de l’ancienne armée privée Blackwater, connue pour son implication dans un massacre de civils irakiens à Bagdad en 2007. Charles J. Africano est lié à Quiet Professionals, une société de sécurité basée à Tampa, en Floride, spécialisée dans le soutien aux opérations spéciales et dirigée par un ancien membre des forces spéciales américaines. Cette dernière a été rachetée en mai par McNally Capital…

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Santé / Soins

Le plus ancien détenu de Belgique demande l’euthanasie

En mai 2025, Freddy Horion, âgé de 77 ans et détenu depuis 45 ans (ce qui en fait le plus ancien détenu de Belgique), a demandé l’euthanasie. Il avait été condamné à mort par le tribunal belge en 1981, une peine qui a été ensuite modifiée en emprisonnement à vie. Depuis 1993, Freddy Horion est éligible à une libération anticipée, mais toutes ses demandes lui ont été refusées. En 2023, la Cour européenne des droits de l’Homme a considéré qu’en refusant à Freddy Horion toute perspective de libération, la Belgique viole l’article 3 de la Convention européenne des droits de l’homme qui interdit la torture et les traitements dégradants. Malgré cela, la situation de Freddy Horion n’a pas changé. En mai 2025, il demande donc l’euthanasie. Son avocat déclare que sa situation « sans issue » lui cause des « souffrances psychiques insupportables ». En Belgique, l’euthanasie peut être demandée par un·​​​​​​​e patient·​​​​​​​e qui souffre d’une maladie incurable, entraînant une souffrance physique et/ou psychique constante, insupportable et sans issue. Entre 2013 et 2015, 17 demandes d’euthanasie ont été formulées par des personnes détenues en Belgique pour cause de « souffrance psychique insupportable »1. Ces personnes purgent toutes de longues peines (ou des peines à perpétuité) et/ou sont en prison depuis de nombreuses années. Dans les 17 cas, les aménagements de peine, la libération conditionnelle ou l’accueil dans des hôpitaux civils avaient été refusés. Au moins une demande sur les 17 a été acceptée par la justice. La souffrance psychique incurable invoquée par les personnes détenues est provoquée par l’enfermement et la violence du contexte pénitentiaire. La souffrance psychique invoquée est incurable non pas parce qu’aucune issue réelle n’existe mais parce le système pénal a choisi qu’il n’existerait aucune issue pour ces personnes détenues. Ce qui est déclaré « incurable » est donc le résultat d’une décision politique et judiciaire et donne au système pénal la possibilité de se déresponsabiliser de la mort des personnes détenues, dans ce régime où, certes, la peine de mort a été abolie, mais où la détention tue à petit feu, conduisant les individu·es à envisager le suicide ou l’euthanasie. Dans son numéro « Psychiatrie et Carcéral : l’enfermement du soin », la revue La Brèche rapportait une moyenne, de plus d’un suicide par mois dans les prisons belges. Le taux de suicide y est donc quatre fois plus élevé que dans le reste du pays. Freddy Horion avait été condamné à mort avant que sa peine ne soit modifiée en emprisonnement à perpétuité. On observe que la condamnation à mort initiale est, en quelque sorte, reconduite indirectement par la violence de l’institution carcérale, sur les plans administratifs, physiques, judiciaires et psychologiques. Ces violences se produisent entre autres à travers la production du désir de mort et les décisions judiciaires qui ne respectent pas le droit à l’espoir et à la libération. L’avocat...

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