stuut.info

Attaque terroriste au Liban : le président du MR applaudit « un coup de génie »

Attaque terroriste au Liban : le président du MR applaudit « un coup de génie »

Racisme et double standard du MR : Applaudir le terrorisme quand il est blanc ou occidental

Belgique | sur https://stuut.info

Je trouve que cette attaque au contraire, est plutôt un coup de génie. C’est extrêmement intelligent comme méthode

déclarait Georges Louis-Bouchez le 24 septembre aux ondes de Radio Judaica, le président du MR, au sujet de l’attaque israélienne aux méthodes que l’on pourrait qualifier de « terroristes »*, ayant fait plus de 3 000 blessés et près de 40 morts, parmi lesquelles une grande proportion de civil·es. Un président de parti qui banalise le meurtre et méprise le droit international.

Le 17 septembre, une attaque indiscriminée a été menée par les services secrets israéliens et probablement avec l’aide de services de renseignement occidentaux. Des bipeurs supposés être utilisés par les membres du H3zbo//ah, ont été piégé avec des explosifs avant leur livraison au Liban. 42 personnes ont été tuées à l’issue de cette attaque terroriste, parmi lesquelles bon nombre de civils et des enfants. Près de 3 000 autres ont été blessées, mutilées aux mains, aux hanches et au visage. Cette terrible attaque, a laissé place à une seconde le lendemain, cette fois faisant exploser des talkies-walkies, donnant lieu elle aussi à un lourd bilan.

L’État colonial israélien, qui depuis bientôt un an, mène un génocide en Palestine, menace militairement l’ensemble de la région du Proche et Moyen-Orient. Le 30 septembre, l’armée israélienne a annoncé lancer une invasion militaire au Liban. A l’heure actuelle, plus de 2 000 personnes libanaises ont été tuées. Près de 10 000 ont également été blessées et plus d’un million de personnes ont été déplacées.

Dans ce contexte, le MR et sa présidence estiment bon de faire l’apologie du terrorisme et de crimes de guerre à la radio. Un parti qui tient des positions contraires au droit international, qui glorifie des crimes de guerre contre les civils et qui… représente la Belgique ? Effectivement, c’est le MR qui est aux commandes des relations étrangères diplomatiques pour la Belgique, au travers de la ministre Hadja Lahbib. Depuis le 8 octobre, un large mouvement social dénonce le soutien du gouvernement belge à Israël dans le cadre du génocide en cours et à la colonisation de la Palestine.

Outre la dénonciation de la complicité de l’État belge avec Israël, le MR est tout particulièrement visé pour sa politique et son soutien inconditionnel à l’État colonial israélien. Le MR s’oppose aux ruptures des relations diplomatiques et économiques avec Israël. En faisant un argument électoraliste, le parti de GLB recrache à l’identique le narratif raciste israélien dans la presse.

Mais le MR doit réaliser d’importantes figures acrobatiques pour mettre en place ce double standard au sujet du génocide à Gaza. Car c’est le même MR si touché par ce qu’il qualifie comme « les attaques terroristes du 7 octobre », qui appelle a « aucune compassion à avoir pour les terroristes », tout en félicitant dans la même phrase les actes terroristes Israël.

En réalité, ce comportement grotesque du président de parti de droite illustre très bien les choix idéologiques et politiques opérés à la tête du MR. Ceux d’une « extrême-droitisation », mobilisant avec toujours moins de complexes, des arguments racistes, réactionnaires et sécuritaires. Le choix d’investir des militant·es du parti néo-fasciste « Chez Nous » dans le cadre des élections communales est un exemple criant.

Les propos du président du MR ont tellement choqué que la section locale jeune MR d’Evere, s’est longuement distancée de ses propos. Une plainte pour « apologie du terrorisme » (ce qui n’existe pas tel quel dans le droit belge) a été portée contre Bouchez, par un conseiller communal de la liste indépendante Team Fouad Ahidar, à la Ville de Bruxelles.

Par la suite, Georges Louis s’est également emporté à la Chambre lors de critiques émises par les partis Ecolo et PTB. Ne supportant pas qu’on lui reproche ses propos et qu’on dénote leur gravité, GLB a essayé d’interrompre les prises de parole, s’excitant en criant sans son micro et finalement, après avoir été réprimandé, s’est levé pour aller parler au président de la Chambre. Un comportement pour le moins étonnant, et qui nous laisse présager le subtil personnage qu’est Bouchez : la parfaite alchimie entre le ridicule de Donald Trump, l’autoritarisme de Macron, « l’anti-wokisme » de Darmanin.

Légende :

  • Note sur l’usage du mot « terrorisme » : La rédaction de Bruxelles Dévie a tendance à éviter d’utiliser le mot terrorisme, et ce, pour plusieurs raisons. Premièrement, il n’y a pas de définition du mot terrorisme qui fasse consensus. Secondement, ses définitions changent toujours en fonction du contexte géographique, politique et social dans lesquels elles sont exprimées. Le mot terrorisme est presque systématiquement utilisé par les pouvoirs et régimes pour décrédibiliser leurs ennemis politiques peu importe leur orientation politique. Finalement, nous refusons son usage, car la dénomination terroriste ou non terroriste, revêt le plus souvent un caractère racial et raciste. Le mot terrorisme porte donc selon nous essentiellement un usage de décrédibilisation politique, de repoussoir. Cependant, il est ici utilisé pour mettre en avant le double standard de GLB face à ce genre d’attaques.

Sources :

Voir en ligne : BXL Dévie

Notes

Une question ou une remarque à faire passer au Stuut? Un complément d'information qui aurait sa place sous cet article? Clique ci-dessous!

Proposer un complément d'info

modération a priori

Ce forum est modéré a priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par un administrateur du site.

Texte du message
  • Ce formulaire accepte les raccourcis SPIP [->url] {{gras}} {italique} <quote> <code> et le code HTML <q> <del> <ins>. Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.

DANS LES MÊMES THÉMATIQUES

Extrême-droite / Antifascisme

En uniforme contre la justice : quand la police manifeste pour l’un des siens

En uniforme contre la justice : quand la police manifeste pour l’un des siens Ce vendredi 13 juin, au pied du Palais de justice de Bruxelles, un spectacle surréaliste s’est déroulé sous les yeux de manifestant·es venu·es réclamer justice pour Sourour Abouda, morte dans un contexte policier. Face à elles et eux, environ 200 policiers, en uniforme pour la plupart, sont venus soutenir l’un des leurs, inculpé pour la mort de Fabian, 11 ans. Une scène qui dit beaucoup de l’impunité policière en Belgique et du deux poids, deux mesures dans la gestion des mobilisations. Un enfant tué, un agent soutenu en uniforme Fabian, 11 ans, est mort le 4 juin à Ganshoren, renversé par un véhicule de police lancé dans une course-poursuite. Le policier au volant, âgé de 26 ans, a été inculpé pour entrave méchante à la circulation ayant entraîné la mort et placé en détention provisoire à domicile avec bracelet électronique. Cette décision a été prise car l’individu aurait menti lors de l’écriture de son PV, affirmant avoir les gyrophares et sirènes allumés, éléments démentis par l’analyse du véhicule de police. Il roulait également, toujours d’après les premiers éléments de l’enquête, à une vitesse supérieure à 40km/h dans un parc. Et pourtant cette décision a déclenché l’ire des syndicats policiers, qui dénoncent un « acharnement » judiciaire et médiatique. Le ton est donné dans l’appel à mobilisation rédigé par les collègues de l’agent, issus du service Trafic de la zone Bruxelles-Ouest : « Cela aurait pu être n’importe lequel d’entre nous. (…) Allons montrer que nous ne formons qu’un, le corps de police belge. » C’est donc à 13h, qu’environ 200 agents se sont rassemblés place Poelaert, en plein centre de Bruxelles, en uniforme, en contradiction flagrante avec la circulaire ministérielle GPI 65 de 2009 qui interdit le port de l’équipement fonctionnel lors de toute manifestation. Venir en uniforme, en tant que force publique, pour protester contre une décision judiciaire, celle d’un juge d’instruction, est un acte politique lourd de sens. Une manière de dire que la police, au-delà des procédures, reste juge de ses propres actes. « C’est un réel danger pour la démocratie que des policiers contredisent ouvertement une décision de justice, en tenue », s’indigne une manifestante. Une contre-manifestation… réprimée En face de cette manifestation en soutien au policier inculpé, quelques dizaines de citoyen·nes, venu·es dénoncer cette posture d’impunité, sont encerclé·es, nassé·es par la police. Une nasse, pourtant illégale, pratiquée ici à l’encontre de militant·es pacifiques, dont la majorité étaient présents pour soutenir la famille de Sourour. « C’est une démonstration en direct de ce que nous dénonçons : l’usage arbitraire de la force, le mépris des libertés fondamentales, la répression de toute opposition », témoigne une personne présente sur place. Une tentative de brouillage de la mobilisation pour Sourour Mais ce n’est pas...

Bruxelles Bruxelles |
Extrême-droite / Antifascisme

Los Angeles contre l’ICE : Un reportage à chaud sur les affrontement du 6 juin

Le 3 juin, une foule chassait des agents fédéraux qui procédaient à une descente dans une taqueria de Minneapolis. Le 4 juin, des affrontements éclataient contre des agents de l’ICE [Immigration and Customs Enforcement] lors de raids à Chicago et à Grand Rapids. Et c’est à Los Angeles deux jours plus tard, que la ville s’est embrasée en réaction à une énième rafle de sans-papiers. Les affrontements, d’abord sporadiques, se sont ensuite étendus au reste de la mégalopole californienne. Ils sont encore en cours . Dans le récit qui suit, des participants racontent comment les habitants se sont organisés pour empêcher autant qu’ils le peuvent la police fédérale de kidnapper des gens de leur communauté. Tom Homan, le « tsar des frontières » de Donald Trump, vient d’annoncer qu’il allait riposter en envoyant la Garde nationale à Los Angeles. Si la situation se propage dans le pays, nous pourrions assister à un mouvement qui s’annonce comme la suite directe du soulèvement suivant la mort de George Floyd en 2020 . En arrêtant David Huerta , président de la section californienne du syndicat des employés de service (SEIU) en marge d’une descente contre les habitants de Los Angeles, l’ICE et les diverses agences fédérales venues en renfort ont fortement attisé les tensions dans la ville au moment même où la révolte s’amorce. Bien que l’administration Trump ait commencé par s’attaquer aux immigrés - avec ou sans papiers – il ne s’agit que d’une première étape vers l’établissement d’une autocratie. Le pouvoir fédéral s’en prend d’abord aux immigrés, les considérant comme la cible la plus vulnérable , mais leur objectif global est d’habituer la population à la passivité face à la violence brutale de l’État, en brisant les liens fondamentaux de solidarité reliant les communautés humaines. Aussi, il doit être clair pour tout le monde, même pour les centristes les plus modérés, que l’issue du conflit qui s’intensifie actuellement déterminera les perspectives de toutes les autres cibles que Trump a alignées dans son programme, de l’université d’Harvard au pouvoir d’achat des américains. Premier Acte, midi Sur les réseaux sociaux, la nouvelle s’est rapidement répandue : l’ICE mène des descentes dans plusieurs endroits du centre-ville de Los Angeles, de Highland Park et de MacArthur Park. Les agents avaient commencé à perquisitionner un bâtiment dans le marché aux fleurs1 lorsqu’une foule les a spontanément piégés à l’intérieur. Toutes les entrées et sorties du bâtiment ont été bloquées par la foule, de manière à ce que les agents ne puissent plus en ressortir. Alors qu’ils avaient déjà interpelé de nombreuses personnes, les agents fédéraux ne s’attendaient pas à ce qu’une horde de 50 à 100 « angelinos » les prenne au piège. Les agents s’imaginaient pouvoir rafler des personnes au hasard en plein milieu de Los Angeles sans que les gens du quartier ne réagissent. De toute évidence, ils se sont trompés. Parmi les six lieux qu’ils ont visé ce (...)

Ailleurs Ailleurs |

Publiez !

Comment publier sur Stuut ?

Stuut est un média ouvert à la publication.
La proposition d'article se fait à travers l’interface privée du site.
Si vous rencontrez le moindre problème ou que vous avez des questions,
n’hésitez pas à nous le faire savoir par e-mail: contact@stuut.info