Le travail est un inépuisable objet de fantasmes. On annonce sa disparition prochaine sous l’effet d’un « grand remplacement technologique », on prophétise la fin imminente du salariat, on rêve d’une existence définitivement débarrassée de cette servitude...

Le travail est-il amené à disparaître, remplacé par les machines et les nouvelles technologies ? Ou, au contraire, l’essor du numérique, l’ubérisation, vont-ils asservir encore plus les travailleurs/euses ?

C’est ce dont nous discuterons avec Juan Sebastián Carbonell, sociologue du travail et des relations professionnelles. Il est auteur de plusieurs articles scientifiques sur le changement sociotechnique dans l’industrie automobile française. Il a aussi participé à la traduction de « Conversations avec Bourdieu » de Michael Burawoy (Amsterdam, 2019).

À chaque révolution technologique ses mirages... Pourtant, le travail humain conserve une place centrale dans nos sociétés. Simplement, ses frontières et le périmètre des populations qu’il concerne se déplacent : ce n’est donc pas à une précarisation généralisée que l’on assiste, mais à l’émergence d’un nouveau prolétariat du numérique et de la logistique, dans des économies bouleversées par l’essor des géants de la Big tech.

Dans son essai, Juan Sebastián Carbonell montre que le discours sur la « crise du travail » fait obstacle à la compréhension de ses enjeux politiques. Et que sa mise en avant empêche, parfois à dessein, la nécessaire ouverture d’un débat sur les voies de son émancipation.

Quels sont donc l’impact et les spécificités de l’essor du numérique et de la logistique ? De même, quel est le rapport entre travail humain et machines aujourd’hui ? À quelle réorganisation, recomposition du travail et du monde du travail assiste-t-on ? (fragmentation des tissus productifs, renouvellement de la conflictualité, possibilités de résistances). Revenu universel, abolition du travail : face à mirages, quelle perspective pour le monde du travail et ses organisations ?

Venez en discuter avec nous et notre invité.

Le Futur du travail (Éditions Amsterdam, 2022)
Une soirée organisée par la Gauche anticapitaliste et la Formation Léon Lesoil.