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Conférence transphobe au Café Laïque

Conférence transphobe au Café Laïque

Bruxelles | sur https://stuut.info

Le mardi 22 octobre à Bruxelles, le Café Laïque accueille Dora Moutot et Marguerite Stern, autrices du livre transphobe Transmania, pour une conférence intitulée « Les dérives de l’idéologie transgenre ». Ce café, situé dans le quartier européen, est connu pour organiser régulièrement des débats et conférences politiques défendant des valeurs d’extrême droite, avec des thématiques tournant autour d’obsessions réactionnaires, notamment contre les musulman·es et le « wokisme ».

L’invitation de Dora Moutot et Marguerite Stern s’inscrit dans une montée de la transphobie, un phénomène préoccupant en Europe qui n’épargne pas la Belgique. Ces derniers mois ont été marqués par plusieurs propos transphobes émanant de personnalités publiques. En septembre 2024, Magali Cornelissen, échevine à Ganshoren, avait tweeté : « La transphobie tue ? Des chiffres ? La mysoginie, elle, tue tous les jours ». L’émission Le Grand Cactus de la RTBF, diffusée le 19 septembre, a suscité l’indignation en parodiant la chanson « 3e sexe » d’Indochine, ridiculisant les identités de genre. Le Conseil supérieur de l’audiovisuel a ouvert une enquête en réponse à cette parodie jugée offensante. En aout 2024, David Clarinval, vice-premier ministre belge, a encouragé la lecture de Transmania, félicitant les autrices pour leur « enquête sur les dérives de l’idéologie transgenre ».

Ce livre Transmania contient pourtant des propos transphobes non fondés scientifiquement, et a fait l’objet d’une plainte déposée en avril 2024 par SOS Homophobie.

Il a également été condamné par une tribune signée par 800 personnalités publiques en France. La maison d’édition Magnus, qui a publié cet ouvrage, est connue pour sa proximité avec les milieux d’extrême droite, ayant également édité des livres du youtubeur Papacito, figure de la « fachosphère ».

Si nombreux et nombreuses se cachent derrière la liberté d’expression, la transphobie n’est pas une opinion mais un délit. La loi anti-discrimination du 10 mai 2007, élargie en 2014, interdit toute discrimination fondée sur l’identité de genre, l’expression de genre ou les caractéristiques sexuelles. Malgré une faible représentation — en 2023, seulement 607 personnes ont officiellement changé la mention de leur sexe sur leur carte d’identité en Belgique — les personnes transgenres subissent des violences, agressions et discriminations au quotidien. En France, elles représentent moins de 0,01% de la population. Selon les sociologues, 85 % des personnes trans sont agressées au cours de leur vie, contribuant à un taux alarmant de pensées suicidaires.

Tandis que ces débats prennent de la place dans l’opinion publique, les personnes trans, elles, peinent à accéder aux soins, au logement et à un emploi stable. Les chiffres précités montrent bien que celles-ci sont victimes de discriminations ciblées, qui ne doivent pas être minimisées mais fermement combattues. Les conférences comme celle qu’organise le Café Laïque alimentent un débat dangereux pour les personnes trans et autres minorités.

Sources :

Voir en ligne : BXL Dévie

Notes

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Santé / Soins

[Brochure] Mortel

Tu tiens dans tes mains un ensemble de contributions et de témoignages autour de la mort et du deuil. Le sujet n’étant pas hyper léger, j’imagine que si tu as ouvert cette brochure et commencé la lecture c’est qu’à priori t’es ok avec tout ce que cela peut soulever en toi. L’idée d’une brochure sur le sujet ne date pas d’hier. Mais c’est grâce aux discussions organisées au Placard Brûle fin 2024, à Toulouse, que j’ai eu la motivation nécessaire pour lancer un appel à contributions, accompagnée d’une personne qui s’est rendue dispo pour faire une partie de la mise en page. Merci à elle. Merci à toutes les personnes qui ont participé, de près ou de loin. On l’a finie en avril 2025. On a eu envie de compiler des récits de cérémonies, d’accompagnement de proches à mourir. Dedans on aimerait y parler de nos vécus d’obsèques et cérémonies. Que ces moments aient été pleins de force et de choses incroyables ou au contraire hardcore. On a envie d’ouvrir un espace de discussion sur le sujet, pour briser les tabous et nourrir des imaginaires, ne pas laisser à l’état et au capitalisme cet ultime moment. Pour comprendre comment se défendre aussi. Mais surtout pour imaginer des obsèques queers/punks/anars, ou en tout cas à l’image de ce que nous sommes, ce dont on rêverait... et pour, jusqu’à la mort, ne pas leur laisser le dernier mot ! On espère que lire cette brochure te fera autant de bien que ça nous en a fait de la réaliser. Obscènes obsèques En racontant cette cérémonie l’autre jour à la discussion au placard brûle, j’en gardais un bon souvenir. En relisant ce que j’en avais écrit à l’époque dans mon carnet, et dont je me disais peut être en faire une contrib’, c’est un peu bresson en fait, ça donne des choses comme ça : « Nos tenues obscènes rompent avec le balai des costards et des robes respectables. La couleur est la même, certes, mais notre noir est des ténèbres de tous les jours, de vengeance. Il n’a rien de convenable et de solennel. Il transpire le manque, l’ivresse, les overdoses. Il connaît les viols et les coups, la haine de soi, le mépris et les insultes ; les nuits blanches, le néon des hôpitaux, la froideur des cellules. « Tant que y a du noir y a de l’espoir » Des gueules de punk, des tronches de fatigué.es. Queers of despair. » Alors j’écris un truc plus à l’arrache pour ce zine parce que y avait des choses chouettes dans cette cérémonie. Déjà, le croque-mort sapé en costard qui nous dit « Bonjour mesdames et monsieurs les schalgs », ça tuait. Puis le fait qu’on soit beaucoup là, à se parler ou pas, avec nos pires dégaines de punk, de scandales. Franchement, les gens savaient pas trop si y avait un concert de hardcore dans une cave ou la réouverture d’une maison close pas loin. Ça cassait bien le décor. Entre deux mif’ friquées qui venaient enterrer leur arrière grande tante. Le fait que l’adelphe ait pu causer avec les darons avant, et que les daron.nes aient respecté ses demandes, a permis que ça se...

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