Ce mardi 20 février, la chambre du conseil rendait sa décision concernant l’implication des policiers dans le décès d’Adil Charrot. Elle a décidé qu’aucun des policiers ne serait poursuivi. Ainsi, la chambre du conseil empêche même le procès de l’inspecteur T., dont la voiture est entrée en collision avec le scooter d’Adil. Il s’était vanté d’en « avoir sorti un de la rue ». Chronique d’une décision de justice qui a fermé les yeux sur les faits qui accablent l’inspecteur.
Dans sa décision, la chambre du conseil estime que l’intervention des policiers était proportionnelle. Elle se base sur une première expertise, rendue rapidement après les faits, qui disculpe complètement les policiers. Cette expertise a pourtant été largement contestée : d’abord par une enquête du journal « De Morgen » et, ensuite, par une contre-expertise réalisée par Clerens, un bureau d’expertise accrédité auprès des tribunaux bruxellois. Cette contre-expertise, commandée par la famille, avait montré toutes les failles de la première expertise [1].
Selon la contre-expertise, l’inspecteur T. se serait déporté volontairement pour entrer en collision avec Adil. Il aurait notamment déclaré « on a essayé de faire barrage », peu après le choc. La contre-expertise avance de nombreux autres arguments, notamment liés aux vidéos des caméras de surveillance. Tous ces arguments ont été balayés par la chambre du conseil, qui estime qu’il n’y a pas lieu de douter de la première expertise … qui n’avait pourtant utilisé ni les caméras de surveillance, ni les enregistrements des communications entre l’inspecteur et le dispatching.
La justice a donc décidé de conserver les éléments qui lui permettait de prononcer un non-lieu, et de fermer les yeux sur les informations qui accablent l’inspecteur T. La chambre du conseil refuse à la famille d’Adil d’obtenir un procès équitable, qui pourrait faire la lumière sur les faits, une fois pour toutes. Mais ce n’est pas uniquement de la famille dont il est question, c’est de tout un quartier, qui a manifesté de nombreuses fois pour obtenir « Justice pour Adil ». En refusant le procès, la justice écarte cette possibilité.
La famille d’Adil, bouleversée par la nouvelle après près de 4 ans de combat juridique, a décidé de faire appel. Il existe donc une dernière chance pour que le procès ait lieu, si la chambre des mises en accusation le décide. C’est une énième séquence juridique qui s’ouvre pour la famille, déjà épuisée, pour obtenir un simple procès. Rappelons que la contre-expertise de Clerens a été financé par la famille d’Adil et par ses soutiens. Pour ne pas la laisser seule face aux coûts juridiques, une cagnotte de solidarité a été lancée :
POUR FAIRE UN DON
IBAN : BE65 5230 8110 3896
Banque : Triodos Bank
Nom : Fondation Marius jacob
Communication : Justice pour Adil
Sources :
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