Baudouin Pandikuziku s’était déchaussé pour pouvoir mieux supporter le vol à cause de la rétention d’eau dont il était sujet. Devant son incapacité immédiate à répondre à cette demande, la situation a rapidement dégénéré. Les hôtesses de l’air ont contacté la police. Baudouin Pandikuziku était calmement assis dans l’avion, quand la situation a rapidement dégénérée. L’intervention policière qui s’en est suivie a été d’une brutalité extrême et inouïe à son encontre.
Une vidéo témoigne de l’usage d’une force démesurée contre Baudouin Pandikuziku, alors même qu’il ne montrait aucune résistance et exprimait clairement son absence d’intention d’opposer la moindre obstruction. Plaqué à son siège, immobilisé avec violence, il a subi un traumatisme physique (double fracture du bras, ecchymose dans la région de l’œil et douleurs aux épaules et au dos) et psychologique ( qui a entrainé une prise en charge par un psychologue) d’une gravité telle qu’il ne s’en est jamais remis. Moins de deux mois après ces événements, dans la nuit du 1er au 2 février, Baudouin Pandikuziku est décédé. Il ne souffrait d’aucune pathologie connue auparavant.
Loin de se limiter à des blessures physiques, les violences subies ont profondément traumatisé Baudouin Pandikuziku sur le plan psychologique. Depuis son agression, il vivait dans un état de stress intense, hanté par le souvenir de son interpellation brutale. Il souffrait de terreurs nocturnes, de crises d’angoisse et de douleurs persistantes qui l’empêchaient de retrouver une vie normale. Il confiait à ses proches qu’il ne se sentait plus en sécurité et qu’il revivait sans cesse l’horreur de ce 4 décembre 2024. L’humiliation et l’injustice qu’il a subies ont encore aggravé son état. Alors qu’il tentait de dénoncer les violences dont il avait été victime, il a découvert qu’il était lui-même visé par une plainte des policiers l’ayant agressé. Ceux-ci l’accusaient de « rébellion non armée, violations du droit aérien, racisme et discrimination » dans un procès-verbal mensonger visant à inverser la responsabilité.
Cette pratique, connue et documentée, vise à criminaliser les victimes pour les empêcher de réclamer justice. Mais l’acharnement ne s’est pas arrêté là. Convoqué en tant que suspect par la police, Baudouin Pandikuziku s’est retrouvé face à l’un de ses agresseurs, chargé de mener son audition. Déjà profondément traumatisé, il a dû affronter un climat oppressant et une pression psychologique insoutenable, sans aucun soutien ni garantie d’une procédure impartiale.
Des séquelles physiques et psychologiques irréversibles
L’agression subie par Baudouin Pandikuziku a laissé des traces indélébiles. Il souffrait de plusieurs fractures et avait perdu une partie de ses facultés visuelles à l’œil gauche, incapable de l’ouvrir complètement. Il se plaignait quotidiennement de douleurs intenses à la tête et ne pouvait plus dormir sans l’aide de médicaments. Dans des témoignages accordés à La Diaspora Chuchote et Vews RTBF, il décrivait en détail la violence des techniques policières utilisées contre lui, notamment l’étouffement prolongé dont il a été victime, une méthode dangereuse qui a déjà causé de nombreux décès.
Baudouin Pandikuziku est mort. Il n’avait aucun antécédent médical pouvant expliquer une mort si soudaine. Son décès pose ainsi une question fondamentale : la brutalité de son interpellation a-t-elle directement contribué à sa mort ? Sa famille exige des réponses et demande que toute la lumière soit faite sur cette tragédie. Il ne s’agit pas seulement d’une affaire individuelle, mais d’un cas emblématique des conséquences dramatiques que peuvent avoir les violences policières sur les victimes, bien au-delà du moment de l’agression. La douleur, la peur et l’humiliation endurées peuvent briser une vie, même des semaines après les faits. La justice doit être rendue. Les violences policières ne doivent plus rester impunies.
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