
Depuis plusieurs semaines, on a pu remarquer le fleurissement de nombreuses actions anti-pubs. Dans la capitale belge, ce sont des dizaines de pubs qui ont été sabotées. Ce sont également d’autres dizaines de pubs dont le message publicitaire a été détourné par un message politique, souvent orienté contre les pubs ou soutenant une lutte sociale portée par des collectifs bruxellois.
Du 18 au 25 novembre, les ZAP Games vont se dérouler à Bruxelles et dans d’autres villes belges. Le principe du jeu est simple, faire de ton quartier, d’une parcelle de la ville, une Zone Anti-Pub.
C’est en marge du mouvement écologique que ces actions anti-pubs et les Zap Games se sont développées à Bruxelles depuis 2018, avec le large mouvement des grèves des écolièr·es et les manifestations hebdomadaires pour le climat. Les Zap Games ont été officiellement lancés en 2021, cette année, ce sera le « 5e round » des Zap Games.
Mais pourquoi ces actions anti-pubs ? En ville, la pub est partout, tout le temps. Les affiches publicitaires nous somment d’injonctions à consommer et de normes sociales à respecter. Elles captent notre regard. C’est toute l’architecture urbaine qui a rendu les pubs inévitables à chaque sortie dans l’espace public, à tel point qu’elles en sont devenues banales. Pourtant, la pub nous agresse, visuellement en enlaidissant le paysage urbain, économiquement en nous incitant à surconsommer, et dans un rapport normatif, en nous induisant des standards de vies, esthétiques, culturels, relationnels, …
La pub c’est aussi une forme d’occupation de l’espace public, qui est laissée au plus offrant. Et les plus offrants ce sont souvent de grosses entreprises, dont les intérêts économiques ne particpent pas forcément au bien-être des consommateur·rices, au contraire.
En plus de cela, la pub nuit à l’environnement. La démultiplication des publicités à écran génère une certaine consommation d’énergie et contribue grandement au phénomène de pollution lumineuse (l’effet étant décuplé avec les écrans LED) qui produit des effets néfastes pour la faune et la flore ainsi que chez les humain·es. Dans le même temps, le média publicitaire est un pilier du capitalisme : il soutient la logique de surproduction capitaliste en incitant à surconsommer.
Il est aussi intéressant d’observer comment fonctionne l’aménagement de la publicité dans l’espace public par des sociétés privées. A Bruxelles, ce sont les deux multinationales JCDecaux et Clear Channel qui en ont le monopole. Ces dernières vont proposer l’installation de pubs dans différents services publics (arrêt de bus par exemple) et de les entretenir. En contrepartie, elles reçoivent une concession de la ville (allant jusqu’à 15 ans) qui leur permettent d’aménager à leur guise le dispositif publicitaire notamment sur les axes routiers.
Ce sont donc des enjeux publics comme l’aménagement de services publics et des dispositifs urbains qui nous concernent, qui sont laissés à des multinationales, ayant des intérêts privés opposés aux nôtres, ceux du collectif. Dans ce cadre-ci, les militant·es écologistes appellent à s’organiser contre la Pub et son monde. Vous pouvez retrouver toutes les informations sur le Zap Games sur leur site internet https://zapgames.net/ .
Sources :
https://zapgames.net/
https://bruxellesdevie.com/2021/11/25/zap-game-bruxelles-zone-anti-pub-plusieurs-centaines-de-panneaux-attaques/
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