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Exposition photos : Après le féminicide

Exposition photos : Après le féminicide

Récits de celles qui restent

Bruxelles | sur https://stuut.info

Je m’appelle Eve-Anne Henskens, je suis photographe et j’ai 28 ans. Le 19 septembre 2022, mon papa a été tué aux côtés de Delphine, sa compagne, par l’ex de celle-ci. L’auteur s’est ensuite suicidé. Dès les premiers instants, je n’avais qu’une certitude : nos proches ont été tués dans un féminicide, et l’onde de choc est immense. Au total, 5 enfants ont perdu leur parent, dont j’étais l’ainée à 26 ans. J’ai cherché l’apaisement en rencontrant des personnes qui ont connu le même deuil. Des femmes qui survivent au féminicide de leur mère, leur fille, leur sœur, leur amie, ou d’elles-mêmes. J’ai voulu en présenter des portraits dignes, à travers le médium photographique. Des portraits plus complexes que ce que les médias présentent. Plus personnels que les décisions de justice. Plus humains que la rumeur.

Après le féminicide est une exposition photo itinérante sur l’entourage des victimes de féminicides en Belgique. Celles qui restent ont perdu une mère, une fille, une amie, une sœur, tuées par un homme. Ces survivantes y abordent les différentes conséquences, sur les plans économiques, professionnels, juridiques, médiatiques, ou encore de santé mentale et physique.

Toutes ont la même envie : partager leur histoire et protéger d’autres femmes.

Cette exposition, qui aborde un sujet sensible, peut se visiter de manière libre, ou être accompagnée d’une animation autour de la thématique.

Infos pratiques :

  • Maison communale Evere (espace Delahaut)
  • Vernissage
    • 04 Mars 2025
    • 19h - 21h en présence de l’artiste
  • Accès libre
    • du 01 Mars au 22 Mars 2025
    • Lundi : de 8h à 12h et de 14h à 18h
    • Mardi : de 8h à 12h et de 15h30 à 19h30
    • Mercredi : de 8h à 12h et de 13h à 17h
    • Jeudi et vendredi : de 8h à 12h et de 14h à 18h
    • Samedi : de 9h à 13h

Deux dates de visites guidées à destination de groupes spontanés : mardi 11/03 et 15/03.

Inscriptions via eve-anne@hotmail.com (min 48h avant la date)

Notes

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DANS LES MÊMES THÉMATIQUES

Santé / Soins

Le plus ancien détenu de Belgique demande l’euthanasie

En mai 2025, Freddy Horion, âgé de 77 ans et détenu depuis 45 ans (ce qui en fait le plus ancien détenu de Belgique), a demandé l’euthanasie. Il avait été condamné à mort par le tribunal belge en 1981, une peine qui a été ensuite modifiée en emprisonnement à vie. Depuis 1993, Freddy Horion est éligible à une libération anticipée, mais toutes ses demandes lui ont été refusées. En 2023, la Cour européenne des droits de l’Homme a considéré qu’en refusant à Freddy Horion toute perspective de libération, la Belgique viole l’article 3 de la Convention européenne des droits de l’homme qui interdit la torture et les traitements dégradants. Malgré cela, la situation de Freddy Horion n’a pas changé. En mai 2025, il demande donc l’euthanasie. Son avocat déclare que sa situation « sans issue » lui cause des « souffrances psychiques insupportables ». En Belgique, l’euthanasie peut être demandée par un·​​​​​​​e patient·​​​​​​​e qui souffre d’une maladie incurable, entraînant une souffrance physique et/ou psychique constante, insupportable et sans issue. Entre 2013 et 2015, 17 demandes d’euthanasie ont été formulées par des personnes détenues en Belgique pour cause de « souffrance psychique insupportable »1. Ces personnes purgent toutes de longues peines (ou des peines à perpétuité) et/ou sont en prison depuis de nombreuses années. Dans les 17 cas, les aménagements de peine, la libération conditionnelle ou l’accueil dans des hôpitaux civils avaient été refusés. Au moins une demande sur les 17 a été acceptée par la justice. La souffrance psychique incurable invoquée par les personnes détenues est provoquée par l’enfermement et la violence du contexte pénitentiaire. La souffrance psychique invoquée est incurable non pas parce qu’aucune issue réelle n’existe mais parce le système pénal a choisi qu’il n’existerait aucune issue pour ces personnes détenues. Ce qui est déclaré « incurable » est donc le résultat d’une décision politique et judiciaire et donne au système pénal la possibilité de se déresponsabiliser de la mort des personnes détenues, dans ce régime où, certes, la peine de mort a été abolie, mais où la détention tue à petit feu, conduisant les individu·es à envisager le suicide ou l’euthanasie. Dans son numéro « Psychiatrie et Carcéral : l’enfermement du soin », la revue La Brèche rapportait une moyenne, de plus d’un suicide par mois dans les prisons belges. Le taux de suicide y est donc quatre fois plus élevé que dans le reste du pays. Freddy Horion avait été condamné à mort avant que sa peine ne soit modifiée en emprisonnement à perpétuité. On observe que la condamnation à mort initiale est, en quelque sorte, reconduite indirectement par la violence de l’institution carcérale, sur les plans administratifs, physiques, judiciaires et psychologiques. Ces violences se produisent entre autres à travers la production du désir de mort et les décisions judiciaires qui ne respectent pas le droit à l’espoir et à la libération. L’avocat...

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