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[France] Free Louna ! Des nouvelles de l’affaire de Louna, meuf trans anar incarcérée dans le cadre de la lutte contre l’A69

[France] Free Louna ! Des nouvelles de l’affaire de Louna, meuf trans anar incarcérée dans le cadre de la lutte contre l’A69

Cela fait désormais plus de 3 mois que Louna, meuf trans anarchiste en lutte contre l’A69, est maintenue en détention provisoire au sein de la maison d’arrêt pour hommes de Tarbes, à l’isolement. Malgré cet enfermement qui commence à durer et les conditions d’une incarcération à l’isolement, elle garde le moral, et nous on garde la rage de la savoir enfermée.

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Free Louna ! Des nouvelles de l’affaire de Louna, meuf trans anar incarcérée dans le cadre de la lutte contre l’A69

Cela fait désormais plus de 3 mois que Louna, meuf trans anarchiste en lutte contre l’A69, est maintenue en détention provisoire au sein de la maison d’arrêt pour hommes de Tarbes, à l’isolement. Malgré cet enfermement qui commence à durer et les conditions d’une incarcération à l’isolement, elle garde le moral, et nous on garde la rage de la savoir enfermée. Louna est accusée d’avoir incendié un engin de chantier destiné à la construction de l’A69, projet d’autoroute aussi bien inutile que mortifère, entre Castres et Toulouse. Les demandes de libération, notamment sous contrôle judiciaire ou bracelet électronique, ont été refusées à ce jour.

On revient ici sur les raisons de son incarcération, avec les éléments qu’on a recueillis suite aux autres GAV et lors d’une audience publique, ou avec ce qu’on en interprète, mais aussi sur les moyens de la soutenir. La prochaine échéance importante pour la libération de Louna arrive mi- février : le juge des libertés et de la détention devra statuer sur un renouvellement ou non de la détention provisoire. Diffusons largement le slogan « Free Louna », demandons sa libération et que crèvent les taules, la répression, et la transphobie d’État !

Les éléments de l’enquête

La nuit du 4 au 5 mai 2024, un engin de chantier a été incendié non loin du tracé de l’A69. D’après les enquêteurs, des images de vidéosurveillance sur place montrent deux personnes mettre le feu à une pelleteuse, puis l’une d’entre elle être victime d’un retour de flamme. Or, cette même nuit, une personne a été admise aux urgences dans un des hôpitaux les plus proches du lieu de l’incendie, présentant des blessures qui pourraient être compatibles avec l’accident filmé. Il s’agit ici de Louna, effectivement hospitalisée cette nuit-là.

D’après les images de vidéosurveillance de l’hôpital, trois personnes semblaient l’accompagner. Les enquêteurs ont repéré la voiture dans laquelle Louna serait arrivée en compagnie de ces trois personnes, ils en ont relevé la plaque d’immatriculation et donc l’identité de son.sa propriétaire. De plus, Louna a indiqué un numéro de téléphone d’un.e proche dans un formulaire des urgences, numéro que les flics semblent avoir attribué à un.e des accompagnateurs.rices. Des keufs sont également venus saisir ses vêtements durant son hospitalisation, et ont trouvé de l’ADN sur un short ainsi que sur un masque covid contenu dans une poche. Cet ADN a été attribué à une des personnes suspectée d’avoir accompagné Louna à l’hôpital. Lors de leur passage, les flics ont aussi pris des photos des accompagnateur.rices, de meilleure qualité que les images de vidéosurveillances car prises avec un smartphone. C’était probablement pour tenter ensuite de faire de la reconnaissance faciale, par exemple en comparant avec les photos du TAJ [1] ou les photos de militant.es de l’A69 issues de leur fichage incessant. Après deux jours d’hospitalisation, Louna a décidé de partir d’elle-même.

Sur la base de ces éléments, quatre personnes ont été arrêtées mi-octobre : Louna, deux personnes soupçonnées de faire partie des accompagnateurs.rices, et le.a propriétaire de la voiture. Les gardes à vue ont duré jusqu’à 94 heures, les interrogatoires se sont enchaînés. Les enquêteurs ont également profité de cette garde à vue pour récupérer l’ADN de Louna sur un gobelet qu’elle a utilisé, en plus de l’avoir probablement déjà chopé sur ses vêtements à l’hôpital. Ils déclarent que cette même ADN a été retrouvée sur un masque covid resté sur le lieu de l’incendie. Suite à cela, Louna a été mise en examen dans le cadre de cette instruction et les trois autres personnes ont été relâchées. Les chefs d’inculpation retenus sont la destruction d’une pelleteuse par une substance explosive et la participation à une association de malfaiteur en vue d’une destruction par voie dangereuse.

Mi-novembre, les enquêteurs ont procédé à une nouvelle perquisition et interpellation au domicile d’un.e militant.e, toujours à la recherche d’au moins un.e des accompagnateur.rices de l’hôpital. Ils ont fouillé son appartement à la recherche d’un arrosoir, car les vidéosurveillances de l’hôpital montreraient une personne qui sort de la voiture avec un arrosoir (planquez vos arrosoirs haha). A priori, les keufs auraient visé cette personne par reconnaissance faciale, car elle serait connue par les services de police pour son activisme dans les milieux écolos de sa ville. Iel aussi a été relâché.e sans suites à ce jour.

Parmi les autres techniques que les keufs ont dit avoir utilisé ou que l’on suppose, ils auraient mis un.e ou plusieurs des suspect.es sur écoute pour les appels et SMS en clair et auraient suivi les déplacements d’un.e ou plusieurs personnes par bornage de son / leurs téléphones portables. Ils semblent aussi avoir demandé des relevés bancaires (y compris de proches des suspect.es), et puisqu’ils le font presque systématiquement, on peut imaginer qu’ils ont demandé les fadettes [2] du / des numéros qu’ils ont attribué à un.e / des suspect.es. Enfin, des parents de certain.es suspect.es ont été convoqué.es en audition pendant la garde à vue, dans le cas où iels avaient été désigné.es comme proche à prévenir par les gardé.es à vue.

Une autre enquête d’instruction a été ouverte mi-décembre dernier, avec la mise en garde à vue de trois personnes sur des interpellations ciblées allant jusqu’à 36h. L’enquête concernait plusieurs incendies d’engins de chantier, et les personnes interpellées ont été relâchées sans suite. Vu les nombreux incendies attribués aux militant.es contre l’A69, il y a très probablement encore d’autres instructions en cours sur d’autres faits. Pour se protéger collectivement contre la répression, il nous semble important de continuer de se former et se mettre à jour sur les techniques des keufs et les pratiques de défense collective :
Petit manuel de défense collective https://infokiosques.net/spip.php?article1788
Affaire « Lafarge » moyens d’enquêtes https://infokiosques.net/spip.php?article2042
Les chouettes hiboux face la répression https://infokiosques.net/spip.php?article1706
Site No trace project : https://www.notrace.how/fr/

Comment apporter du soutien

Louna est en taule depuis trois mois, à l’isolement dans une maison d’arrêt pour hommes, comme c’est courant pour les meufs trans incarcérées [3]. Elle a quelques visites, mais ses proches habitent à plusieurs centaines de kilomètres de Tarbes. Elle reçoit également de nombreuses lettres de soutien qui lui font toujours très chaud au cœur. Pour obtenir les informations pour lui écrire, vous pouvez envoyer un mail à soutien-louna@riseup.net, car elle ne souhaite pas diffuser publiquement son état civil et numéro d’écrou.

Louna subit la répression d’un système judiciaire transphobe, qui protège les intérêts capitalistes des promoteurs de l’A69, projet d’autoroute dont l’aspect dévastateur est largement documenté [4]. Les magistrats lui reprochent également de ne pas être assez insérée socialement, motif que cette justice classiste trouve suffisant pour placer quelqu’un.e en détention provisoire plutôt que sous contrôle judiciaire. On invite toustes les militant.es anticapitalistes, queer, écolo etc, à demander sa libération immédiate et partager très largement le mot : « Free Louna ! » Vous pouvez repartager ce communiqué ainsi que celui de novembre (https://soutienlouna.noblogs.org/post/category/infos/), les imprimer et les differ dans les lieux militants de votre ville, lors de manifs, faire des prises de paroles lors d’événements, créer des banderoles… Vous pouvez également imprimer et sticker partout ce stickers Free Louna (https://soutienlouna.noblogs.org/comment-soutenir/) et en créer d’autres.

De manière générale, n’hésitez pas à prendre l’initiative de toute action de soutien qui vous parle. Nous rassemblons sur ce site toutes les informations liées à la situation de Louna :

Free Louna !

. Vous pouvez mettre le lien sur les tracts, stickers, publications que vous diffusez et nous écrire suite à une action de soutien pour qu’on la partage sur le site si vous le souhaitez.

Enfin, vous pouvez apporter du soutien financier. Il y a déjà eu plusieurs événements de soutien à Louna (un énorme merci !!), grâce auxquels nous pouvons faire face aux frais de son incarcération pour le moment. Vous pouvez continuer d’en organiser, notamment si son incarcération se prolonge, ou également donner sur la cagnotte de l’antirep de l’A69, qui soutient Louna mais aussi de la centaine de procès en cours de militant.es de cette lutte, qui subissent une énorme répression : https://www.helloasso.com/associations/alerte-planete/collectes/a69-solidarite-face-aux-proces/

Merci infiniment pour toute la solidarité qui est exprimée envers Louna, ça fait chaud au cœur ! Vous êtes incroyables !

On finit par quelques mots de Louna :

« Pour toutes les lettres de soutien à Louna, déjà merci pour la force <3 Y a une part de réconfort de voir autant de soutien entre mes mains. Comme dit une des lettres « les murs sont épais, mais la solidarité puissante ! » Tous ces petits et grands dessins, ces poèmes, ces anecdotes, ces mots d’amour, de tendresse, de rage, des câlins, des accolades, des clins d’œil… On est là ! Un merci particulier aux sœurs trans, on se sait, force !
Merci pour les soirées de soutien, les cantines et tout le reste.
Une pensée à celleux qui se deter ici et ailleurs, on est ensemble <3 Force à celleux qui construisent, qui soignent, qui restent <3
Amour et Rage
TranS RightS »

Free Louna !
No Macadam !
Crève la taule !

Collectif de soutien à Louna
soutien-louna@riseup.net

Free Louna !

Voir en ligne : soutienlouna.noblogs.org

Notes

[1Le Traitement des Antécédents Judiciaires (TAJ) est un fichier de police judiciaire recensant des informations relatives aux victimes d’infractions et aux personnes mises en cause et prévenues dans le cadre d’enquêtes pénales. Outre l’infraction en cause, il contient des données en lien avec l’identité des personnes, mises en cause et victimes, notamment les informations sur leur état civil, leur adresse, leur profession ainsi que leur photographie.

[2Les factures détaillées (Fadettes) contiennent les métadonnées des échanges, sans leur contenu. Elles mentionnent notamment les numéros, dates, heures et durées de communication. Plus d’infos ici : https://infokiosques.net/spip.php?article1975 .

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Écologie

Soutien à Louna, meuf trans en détention provisoire dans le cadre de la lutte contre l’A69

Texte de soutien à Louna, une meuf trans incarcérée en détention provisoire dans le cadre de la lutte contre l’A69. Mi-octobre dernier, 4 personnes se sont faites arrêtées dans plusieurs coins de France, dans la rue lors d’arrestations ciblées ou à leur domicile à 6h du mat. Iels ont chacun.e été conduites jusqu’à Toulouse pour y subir des Garde à Vue allant jusqu’à 94 heures, dans le cadre d’une instruction pour « association de malfaiteurs » liée à la lutte contre l’A69. A l’issue de sa garde à vue, Louna a été la seule personne mise en examen et a été envoyée en détention provisoire (DP). Elle est accusée d’avoir détruit une pelleteuse par substance explosive et d’association de malfaiteur en vue d’une destruction par voie dangereuse. Depuis, elle est à la Maison d’arrêt pour hommes de Tarbes, alors que c’est une meuf trans. Et parce qu’elle est une meuf trans, elle est mise à « l’isolement ». Concrètement l’isolement, ça veut dire que sa seule et unique sociabilité c’est avec des matons et qu’elle ne peut sortir de sa cellule que lorsque l’ensemble des détenus sont dans les leurs. Ça rend son accès à la promenade, à la douche ou à d’éventuelles activités super galère, voire impossible. L’autre jour, elle a été oubliée à la douche pendant plus d’une heure et demie parce que chacun de ses déplacements demande « trop d’orga » aux matons. Elle subit la transphobie de la justice à toutes les échelles, entre les mégenrages constants et les questions intrusives d’une juge qui lui demande si elle veut faire une opération génitale et qui s’étonne de l’absence d’un suivi par un.e psychiatre pour sa transition… D’ailleurs, la juge qui a décidé du placement à Tarbes a argué qu’il y avait un accueil spécial pour les personnes trans là-bas : c’est absolument FAUX, c’est la seule meuf trans et bien sûr y a rien de particulier, c’est juste une maison d’arrêt pour hommes surpeuplée à 210%. Louna a donc été placée en détention provisoire uniquement pour des accusations de faits d’atteintes aux biens, des biens privés qui doivent visiblement appartenir à une entreprise du chantier de l’autoroute dont l’État s’entête à être le fervent défenseur. Lors de l’audience publique, elle est décrite comme une « opposante active contre l’A69 », sur la seule base d’avoir été repérée en train de ravitailler des écureuils (nom donné aux militant.es occupant les arbres), d’avoir été contrôlée une fois à proximité de la zad et d’avoir été présente à un procès de militant.es. Effectivement, une dangereuse écoterroriste … Lors de l’appel du placement en DP, dans le rappel des faits la juge mentionne que Louna n’a pas de téléphone à son nom et qu’outre son lieu de domiciliation, elle a des points d’ancrage dans plusieurs coins de France. La proc rajoute quant à elle que Louna est une militante et qu’on sait bien que les militant.es ont des moyens de communication frauduleux, pour appuyer le maintien en détention. Nous, ça nous rappelle quand la justice reprochait...

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On vous invite avec impatience du 11 au 14 septembre 2025 au congrès together-we-resist à Bâle qui fait suite aux congrès Together in Love and Rage (Berlin 2022) et Strenger together (Leipzig 2023) ! Quand : 11.9.-14.9.25 Où : Bâle (Suisse) Pour plus d’infos : femkongressbs25.noblogs.org/fr/ Partout dans le monde, la répression augmente contre les personnes qui luttent. Surtout si la lutte se fait contre le capitalisme, le colonialisme et le patriarcat. Les mouvements queer-/fém sont particulièrement touchés, car ils remettent constamment en question les normes et les lois qui nous tiennent tout.e.s prisonnier.e.s. Lutter de manière queer-/fém, c’est aussi lutter contre les frontières et le nationalisme On ressent de plus en plus le durcissement des frontières. Les politiques publiques mettent le focus sur des identités nationales qui s’opposent à quelque chose d’étranger, à l’Autre. Pour maintenir cette identité, l’État protège et défend le territoire auquel elle est liée. Cela conduit à des contrôles aux frontières de plus en plus stricts, à des pratiques quotidiennes de profilage racial et à une attaque claire contre tout ce qui remet en cause la tradition nationale, coloniale et patriarcale. C’est pour ça qu’il est nécessaire de tisser des liens au-delà des frontières. Quand le régime frontalier se renforce, nous on défonce les murs ! Le capitalisme nous isole Il nous pousse vers la solitude, la compétition et le surmenage. Car solo, nous sommes bien plus exploitables. Notre force de travail et de réflexion devient une marchandise que les entreprises et les États peuvent exploiter le plus efficacement possible. Et pour ne pas sombrer, on nous incite à consommer toujours plus. Pour chaque besoin, il faut dépenser de l’argent, afin que quelqu’un.e d’autre puisse en tirer profit. Mais seul.e.s, et dans uniquement notre intérêt. On va jusqu’à nous faire croire que nous sommes responsables de notre bonheur ou de notre malheur. Non ! C’est un mensonge. On s’oppose aux solutions simplistes que le capitalisme nous propose et on veut clairement abolir ce système. La répression est partout Il y a évidemment différentes formes de répression. Les lois, par exemple. Les États les instaurent pour restreindre notre liberté et contrôler nos vies. Ils définissent ce qui est autorisé et ce qui est interdit, et nous punissent lorsqu’on n’est pas d’accord. Ces lois incarnent cet aspect : ce qui est interdit, c’est ce que les dominants considèrent comme mauvais, peu importe ce que d’autres en pensent. On n’a pas le droit de décider librement de ce qui concerne notre propre corps, celleux qui ne peuvent ou ne veulent pas vendre leur force de travail sont exclu.e.s, et notre carte d’identité détermine qui on doit être et comment peut et ne peut pas se déplacer. Une autre forme significative de répression, c’est l’appareil punitif que les États utilisent pour nous intimider. La police peut fouiller nos chambres et nous...

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LA DROGUE COMME ARME DE VIOL : DES CAS À COURTRAI, INCOURT, LIMBOURG

Pendant dix ans, dans le Limbourg, une femme a été droguée à son insu par son propre mari. Aujourd’hui placé en détention préventive depuis janvier 2025, il aurait utilisé des somnifères et sédatifs pour la plonger dans un état d’inconscience et la violer à répétition. L’enquête a révélé qu’il se procurait ces substances via des ordonnances, parfois avec l’aide de complices. Des images des agressions ont été retrouvées sur un support informatique. Ce cas de viol sous soumission chimique vient s’ajouter à une liste tristement longue, révélant un système patriarcal, où des hommes s’approprient et violentent le corps des femmes, où d’autres les protègent par leur silence et leur inaction. La victime, qui se réveillait régulièrement avec des troubles de mémoire, des sensations de malaise et des douleurs, a commencé à soupçonner que quelque chose n’allait pas. Un examen toxicologique a mis en évidence des concentrations anormalement élevées de sédatifs dans son sang. Elle a alors découvert chez elle des objets sexuels qu’elle n’avait jamais vus. En février 2025, une autre affaire était médiatisée à Courtrai, en Flandre occidentale. Trois patrons de cafés sont soupçonnés de viol, d’atteinte à l’intégrité sexuelle et d’administration intentionnelle de substances nocives ayant entraîné une incapacité, sur des dizaines de femmes entre 2021 et 2024. Derrière leur comptoir, des “bouteilles spéciales” auraient contenu de la kétamine. Selon le parquet, au moins 41 femmes ont été identifiées comme victimes après avoir été droguées à leur insu, vraisemblablement à la kétamine, mélangée à leur boisson dans les établissements concernés. L’enquête est toujours en cours et pourrait révéler d’autres victimes. En mai 2025, le tribunal correctionnel de Nivelles a condamné un homme d’Incourt pour avoir, pendant plus de dix ans, placé des médicaments dans la nourriture de son épouse dans le but de l’agresser sexuellement sans qu’elle ne s’en souvienne. Dès 2011, la victime se plaignait d’épisodes de grande fatigue et d’amnésie. Malgré de nombreux examens médicaux, aucune cause n’avait été identifiée. Leurs enfants évoquaient des « épisodes zombies », décrivant leur mère comme absente, comme si elle était ailleurs certains soirs. Ces affaires mettent en lumière une forme de violence sexuelle, souvent invisible et méconnue : la soumission chimique. La soumission chimique désigne l’administration, à l’insu ou sous la contrainte d’une personne, de substances psychoactives, somnifères, anxiolytiques, sédatifs, ou autres, dans un but criminel, le plus souvent pour commettre un viol ou une agression sexuelle. Ce procédé ne laisse souvent que très peu de traces et rend les victimes confuses, parfois incapables de se souvenir de ce qu’elles ont subi. Contrairement aux idées reçues, la soumission chimique ne se limite pas à l’usage du GHB, souvent surnommé à tort « drogue du violeur ». En réalité, ce sont majoritairement des médicaments courants, (...)

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