Dimanche 28 avril 2024
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Israël est super massif et ils ont réussi à nous faire rentrer chez nous.
Après une semaine où des représentants de plusieurs nations comme les États-Unis, la Grande-Bretagne, l’Allemagne sont venus à Istanbul pour mettre pression sur Erdogan pour nous empêcher de partir, après les montagnes administratives qu’on a réussi à compléter, on était prêt•es. Les tonnes d’aides étaient embarquées, les bateaux étaient techniquement et administrativement prêts, nous les participant•es on était formé•es et déterminé•es., le départ était prévu pour vendredi (26 avril).
Jeudi en fin de journée, alors que toutes les inspections nécessaires avaient été complétée précédemment, une équipe d’inspecteurs venant du pavillon de la Guinée-Bissau entame une ’inspection d’urgence’ de notre bateau passager principal, l’Akdeniz. Ils ont cherché partout, fouillé le bateau de fond en comble pour trouver n’importe quel petit détail, défaut technique, certificats manquants, standard non complété, ils ont cherché si on transportait des armes... N’importe quoi qui aurait pu nous faire retarder ou nous retirer le drapeau. Conclusion de l’inspection : rien. Ils n’ont rien trouvé qui pourrait compromettre notre départ ou justifier un retrait de drapeau.
Pendant l’inspection même, la Guinée Bissau envoie un lettre officielle annonçant que peu importe le résultat de l’inspection, l’Akdeniz a interdiction d’aller vers Gaza. Sinon, le pavillon nous retirerait son drapeau.
Toujours dans la même journée, nos deux autres bateaux, dont notre énorme cargo rempli d’aides humanitaires, enregistrés sous d’autres pavillons se voient aussi retirer soudainement leur drapeau, sans justification.
Israël a réussi à mettre une pression diplomatique tellement forte sur ces pays, que nous n’avons plus de bateau.
Le drapeau d’un bateau, c’est comme le passeport d’une personne, aucune autorité portuaire ne nous laisserait quitter un port sans drapeau.
La coalition Freedom Flotilla est de manière très impressionnante positive et déterminée à relever ce défi là aussi. Israël ne les arrêtera pas. Les organisations qui soutiennent la coalition (environ 250 différents groupes et organisations dans le monde entier) sont déjà en train de monter des dossiers et remuer toutes les possibilités pour trouver des pavillons qui accepteraient de couvrir nos bateaux.
Ces procédures vont prendre du temps, les organisateurices nous on conseillé de rentrer chez nous en attendant.
Je ne peux pas expliquer la colère, la frustration et la déception. Et pourtant on est en train de subir ici seulement une infime partie du pouvoir terrifiant et tentaculaire dont Israël est capable.
Et quand le peuple de Palestine résiste depuis 75 ans, et endure un génocide depuis 7 mois, nous n’avons pas le droit de baisser les bras.
J’ai donc quitté Istanbul hier, et je me dis que ça nous laisse aussi du temps pour s’organiser et peut être au prochain appel, embarquer avec une délégation d’activistes de Belgique ?
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