Mais ces interpellations ont été renvoyées aux calendes grecques. Repoussées hors délais, ces interpellations n’auront plus aucun impact sur les décisions de la Commune. Jouant la montre, le Collège tente de contourner le droit d’interpellation des habitants sur ses propres décisions et empêche ainsi un débat de fond sur les effets en terme gentrification de sa politique : augmentation des loyers, paupérisation, exclusions des populations précaires, spéculation foncière, privatisation et destruction de l’espace public, pression sur les commerçants, les entreprises de Biestebroeck et les petits propriétaires, etc.
Pourtant les habitants ont des questions légitimes et des doléances qu’ils comptent bien adresser aux conseillers communaux le 30 mars, d’une façon ou d’une autre, pour que ceux-ci puissent prendre des décisions informées et respectueuses des intérêts des habitants. Ils n’ont pas l’intention de seulement « écouter ce que les groupes politiques auront à dire » (F. Cumps, La Capitale, 22/03/2023).
Les effets des politiques publiques sur les riverains de la commune sont de plus en plus délétères, en témoigne la colère en septembre des habitants de Cureghem et aujourd’hui celle des commerçants de la rue Wayez, des habitants de Moortebeek, du Peterbos et du Bon Air, comme ceux du quai de Biestebroeck. Il est d’ailleurs significatif que les nombreuses interpellations envoyées soulèvent le même problème politique : la commune d’Anderlecht recourt à un usage non maîtrisé de la gentrification afin d’attirer de nouveaux habitants plus riches pour résorber son déficit.
Mais en attendant d’élargir l’assiette fiscale, avec ces nouveaux habitants espérés, ce sont les habitants actuels, ceux qui vont voter en 2024 qui payent l’addition et subissent la gestion catastrophique des affaires publiques. Ce processus risque de prendre un tour encore plus dramatique avec le nouveau Règlement Régional d’Urbanisme.
L’actuelle majorité communale doit absolument sortir du déni et ouvrir un débat de fond sur les effets de plus en plus perceptibles de la gentrification de la commune lors du Conseil Communal du 30 mars. Pour cela, elle va devoir élargir le nombre d’interpellations (de 3 à 5) sur le sujet pour que le débat d’intérêt communal sur le RRU et le projet Key West puisse avoir lieu en intégrant la parole de tous les habitants.
Les différents comités ont décidé de s’allier pour le Conseil communal du 30 mars et d’appeler à un rendez-vous commun sur la place du Conseil (Place du 15 septembre 2022) à partir de 18h.
Le comité de Moortebeek a de son côté décidé, en fonction du plus large intérêt communal existant, de postposer son interpellation pour le prochain Conseil d’avril pour que l’interpellation sur le Good Living puisse avoir lieu dans le temps imparti. Le prochain Collège du mardi 28 mars devra acter ce changement dans l’ordre du jour.
- Comité Moortebeek/Ode/Poésie/Westland,
- le Comité des Habitants du Peterbos,
- le Comité Bon Air, le Comité Stop au Plan Good Move,
- le Comité Vigilance Cureghem
- le Comité Pas de tour à Anderlecht.
complements article
Une question ou une remarque à faire passer au Stuut? Un complément d'information qui aurait sa place sous cet article? Clique ci-dessous!
Proposer un complément d'info