stuut.info

Grève nationale : une mobilisation massive (historique) contre le gouvernement et l’accord Arizona.

Grève nationale : une mobilisation massive (historique) contre le gouvernement et l’accord Arizona.

Bruxelles | Belgique | sur https://stuut.info
JPEG - 378.8 ko

Crédit, Lydie Nesvabda.

Ce jeudi 13 février, une marée humaine a envahi les rues de Bruxelles en réponse à l’appel des syndicats et des travailleur·ses du secteur public, mais également de nombreux groupes militants.

Entre 60.000 (selon la police) et 100.000 personnes (selon les organisateur·rices) ont bloqué le pays pour dénoncer les coupes budgétaires et la casse des services publics, et montrer leur désaccord avec le gouvernement De Wever. Transports, écoles, hôpitaux, culture, justice : partout, la colère monte contre un gouvernement qui détruit les conditions de travail et sacrifie les droits sociaux. Aviation clouée au sol, métros et bus à l’arrêt, audiences reportées, écoles et lieux culturels fermés : le pays a tourné au ralenti, contre l’Arizona et son gouvernement.

JPEG - 395.1 ko

Crédit Lydie Nesvabda.

JPEG - 227.8 ko

Crédit, Lydie Nesvabda.

JPEG - 294.5 ko

Crédit, Lydie Nesvabda.

Le cortège a démarré de la Gare du Nord en fin de matinée, rassemblant des dizaines de milliers de manifestant·es venu·es de tout le pays. Professeur·ses, cheminot·es, agent·es communaux, soignant·es, travailleur·ses des transports et bien d’autres se sont joints à l’appel pour dénoncer les réformes budgétaires et les attaques contre leurs conditions de travail. Un blocage et un piquet de grève ont eu lieu dès 6h du matin sur le campus de l’ULB, pour dénoncer les coupes budgétaires et le sous-financement de l’éducation.

JPEG - 366.9 ko

Image d’une entrée bloquée à l’ULB.

Notons également la présence en nombre des pompiers, et de plus d’un millier de militaires, malgré que Théo Francken ait annulé l’autorisation de manifester pour la profession ce jeudi, forçant la plupart d’entre eux à poser un jour de congé pour rejoindre la mobilisation.

JPEG - 249.2 ko

Crédit, Lydie Nesvabda.

Le cortège scandait notamment « La démocratie, elle est ici, c’est pas l’Arizona qui fera la loi » et a déployé une banderole « Arizona, bras armé du patronat ».

Au niveau du métro Arts-Loi, le bloc de « Commune colère »* a dévié du tracé de la manifestation pour s’avancer vers le siège du parti Les Engagés rue Joseph 2, suivi par d’autres manifestant·es. De la peinture a été jetée vers le siège du parti, pour montrer le mécontentement face à leur « trahison ». En effet, les électeur·rices dénoncent l’alliance des Engagés, qui se présentait comme centriste, avec des partis de droite et d’extrême droite. La police a répondu en chargeant et en gazant la foule devant le siège.

JPEG - 327.8 ko

Crédit, Lydie Nesvabda.

PNG - 1 Mo

Crédit, Lydie Nesvabda.

Les forces de l’ordre ont également gazé et chargé des militaires au niveau de la place Louise et à Arts-Loi. Plusieurs interpellations ont eu lieu, dont celles de manifestant·e·s en possession de projectiles ou de pétards. Par ailleurs, de nombreux tags et d’autres dégradations ont eu lieu tout au long du chemin, notamment à la Toison d’Or, où des vitrines ont été brisées. Plusieurs enseignes ont été visées, dont le Carrefour situé devant le métro Arts-Loi, qui a été la cible de jets de projectiles, de vitres brisées, et de nombreux tags, dont un « Boycott Carrefour » en référence à la lutte de soutien à la Palestine.

Un large dispositif policier anti-émeute attendait le cortège où la tension est montée d’un cran. En effet, plus de 60 policier·ères en équipements spéciaux ainsi que des barrières barbelées empêchaient l’accès au bâtiment. Des manifestant·es ont scandé « Bouchez, descends, on t’attend ». Certains groupes sont également passés à l’offensive, (notamment le cortège des pompiers), lançant des projectiles contre la police, qui a répondu avec du gaz lacrymogène, avant de disperser violemment la foule à l’aide du canon à eau.


Fichier vidéo

Vidéo de l’intervention devant le siège du MR.

Fichier vidéo

JPEG - 244.7 ko

Crédit, Lydie Nesvabda.

Des tags tels que « MR au feu, Arizona au milieu » ont été griffonnés sur certaines façades. Une deuxième autopompe est alors apparue à l’angle du siège du MR, pour disperser le cortège. Les dernier·ères manifestant·es ont été dispersé·es sur les coups de 15h, entre la Porte de Hal et la Gare du Midi. À la fin de la manifestation, aux abords de la gare du midi, une arrestation particulièrement violente a eu lieu après que les policiers aient dispersé les manifestant.es encore présent·es.

JPEG - 272.7 ko

Crédit, Lydie Nesvabda.

Cette journée de grève et de manifestation a démontré l’ampleur du mécontentement face aux réformes en cours et aura marqué les esprits : des blocages, des travailleur·ses en grève, ainsi qu’une large manifestation de près de 100.000 personnes, dont une partie a été offensive.
Le « marathon de résistance » a commencé, il durera jusqu’aux prochaines élections (dans 4 ans et demi). Les syndicats appellent à des manifestations tous les 13 du mois, ainsi qu’à une grève générale nationale le lundi 31 mars. D’autres groupes appellent également à multiplier les actions hors du calendrier syndical. L’enjeu est double : faire peur au gouvernement sans lui laisser la possibilité de jouer sur l’épuisement de la société civile. Un bras de fer s’engage, et les opposant·es semblent déterminé·es à ne pas céder.

JPEG - 219.5 ko

Crédit, Lydie Nesvabda.

Légende :

  • Commune colère est une alliance de syndicalistes et de militant·es. Le groupe organise des blocs et des assemblées générales « contre la boucherie sociale en cours ». De nombreux collectifs militants se sont joints au bloc.

Sources :

Voir en ligne : BXL Dévie

Documents joints

Notes

Une question ou une remarque à faire passer au Stuut? Un complément d'information qui aurait sa place sous cet article? Clique ci-dessous!

Proposer un complément d'info

modération a priori

Ce forum est modéré a priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par un administrateur du site.

Texte du message
  • Ce formulaire accepte les raccourcis SPIP [->url] {{gras}} {italique} <quote> <code> et le code HTML <q> <del> <ins>. Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.

DANS LES MÊMES THÉMATIQUES

Santé / Soins

[Brochure] Mortel

Tu tiens dans tes mains un ensemble de contributions et de témoignages autour de la mort et du deuil. Le sujet n’étant pas hyper léger, j’imagine que si tu as ouvert cette brochure et commencé la lecture c’est qu’à priori t’es ok avec tout ce que cela peut soulever en toi. L’idée d’une brochure sur le sujet ne date pas d’hier. Mais c’est grâce aux discussions organisées au Placard Brûle fin 2024, à Toulouse, que j’ai eu la motivation nécessaire pour lancer un appel à contributions, accompagnée d’une personne qui s’est rendue dispo pour faire une partie de la mise en page. Merci à elle. Merci à toutes les personnes qui ont participé, de près ou de loin. On l’a finie en avril 2025. On a eu envie de compiler des récits de cérémonies, d’accompagnement de proches à mourir. Dedans on aimerait y parler de nos vécus d’obsèques et cérémonies. Que ces moments aient été pleins de force et de choses incroyables ou au contraire hardcore. On a envie d’ouvrir un espace de discussion sur le sujet, pour briser les tabous et nourrir des imaginaires, ne pas laisser à l’état et au capitalisme cet ultime moment. Pour comprendre comment se défendre aussi. Mais surtout pour imaginer des obsèques queers/punks/anars, ou en tout cas à l’image de ce que nous sommes, ce dont on rêverait... et pour, jusqu’à la mort, ne pas leur laisser le dernier mot ! On espère que lire cette brochure te fera autant de bien que ça nous en a fait de la réaliser. Obscènes obsèques En racontant cette cérémonie l’autre jour à la discussion au placard brûle, j’en gardais un bon souvenir. En relisant ce que j’en avais écrit à l’époque dans mon carnet, et dont je me disais peut être en faire une contrib’, c’est un peu bresson en fait, ça donne des choses comme ça : « Nos tenues obscènes rompent avec le balai des costards et des robes respectables. La couleur est la même, certes, mais notre noir est des ténèbres de tous les jours, de vengeance. Il n’a rien de convenable et de solennel. Il transpire le manque, l’ivresse, les overdoses. Il connaît les viols et les coups, la haine de soi, le mépris et les insultes ; les nuits blanches, le néon des hôpitaux, la froideur des cellules. « Tant que y a du noir y a de l’espoir » Des gueules de punk, des tronches de fatigué.es. Queers of despair. » Alors j’écris un truc plus à l’arrache pour ce zine parce que y avait des choses chouettes dans cette cérémonie. Déjà, le croque-mort sapé en costard qui nous dit « Bonjour mesdames et monsieurs les schalgs », ça tuait. Puis le fait qu’on soit beaucoup là, à se parler ou pas, avec nos pires dégaines de punk, de scandales. Franchement, les gens savaient pas trop si y avait un concert de hardcore dans une cave ou la réouverture d’une maison close pas loin. Ça cassait bien le décor. Entre deux mif’ friquées qui venaient enterrer leur arrière grande tante. Le fait que l’adelphe ait pu causer avec les darons avant, et que les daron.nes aient respecté ses demandes, a permis que ça se...

Partout Partout |

Publiez !

Comment publier sur Stuut ?

Stuut est un média ouvert à la publication.
La proposition d'article se fait à travers l’interface privée du site.
Si vous rencontrez le moindre problème ou que vous avez des questions,
n’hésitez pas à nous le faire savoir par e-mail: contact@stuut.info