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Guide des entreprises françaises d’armement complices d’Israël

Guide des entreprises françaises d’armement complices d’Israël

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Préambule

Ce guide a été achevé en mars 2024, plus de 150 jours après le début de l’offensive israélienne sur Gaza, qui a, à l’heure actuelle, déjà fait plus de 31 000 morts.

Ce guide est le résultat du travail de militants bénévoles et non de spécialistes. Il est basé sur des recherches effectuées à partir de sources publiques, de ce que nous en avons retenu et de ce que nous en avons compris.

Ce guide n’a pas la prétention d’être exhaustif. Il ne s’agit ni d’un document à valeur juridique, ni d’un travail universitaire ou journalistique professionnel.

Ce guide se compose essentiellement de fiches synthétiques sur des entreprises que nous considérons comme complices du massacre du peuple palestinien, car elles entretiennent des liens avec le complexe militaro-industriel israélien.

Ce guide est un document militant, pensé pour l’action. Face à l’urgence de la situation, les palestiniens nous demandent d’agir, là où nous nous trouvons. Les entreprises listées dans ce guide sont implantées partout en France. Nous pouvons et nous devons agir contre les coopérations, la production et le transport d’armes et de matériel militaire à destination d’Israël. Allons à la rencontre des travailleurs des secteurs concernés et de leurs syndicats, organisons-nous collectivement, arrêtons définitivement d’armer Israël !

Remerciements

Le collectif Stop Arming Israel France tient à remercier l’Observatoire des Armements et Patrice Bouveret en particulier pour leur disponibilité et pour tout le travail qu’ils ont mené bien avant nous ; Anne Paq, l’association ACAT, la famille Shuheibar et leurs avocats pour le combat qu’ils mènent depuis dix ans et qui a permis de révéler l’implication de l’entreprise Exxelia dans le commerce d’armes avec Israël ; toutes les personnes qui ont participé aux recherches nécessaires à la réalisation de ce guide ; ainsi que toutes celles et ceux qui participent à cette campagne au jour le jour et permettent de la faire vivre.

Sources

Outre les sources indiquées sur chaque fiche concernant les liens des entreprises françaises avec l’armement d’Israël, différentes sources publiques ont été utilisées, notamment concernant le classement mondial des entreprises de défense, leurs chiffres d’affaires et leurs actionnaires :

The SIPRI Top 100 arms-producing and military services companies in the world, 2022

https://www.sipri.org/visualizations/2023/sipri-top-100-arms-producing-and-military-services-companies-world-2022

Calepin des entreprises internationales de défense de la DGA, édition 2024

https://www.defense.gouv.fr/sites/default/files/dga/Calepin%20des%20entreprises%20internationales%20de%20d%C3%A9fense%202024%20Version%20fran%C3%A7aise.pdf

Les industries françaises de défense, Viepublique.fr, 27/09/2022

https://www.vie-publique.fr/parole-dexpert/286199-les-industries-francaises-de-defense-par-benoit-rademacher

Sommaire

Introduction

L’industrie française de l’armement en chiffres

Les exportations vers Israël

Les leaders israéliens de l’armement.

Les grands groupes

Airbus

CEA

Dassault

KNDS (Nexter)

MBDA

Safran

Thales

Les PME

Amefo

PGM Précision

Le double usage

L’exportation de composants à double usage

Exxelia

Les distributeurs en Israël : L’exemple de Relcom

Introduction

L’appel des syndicats palestiniens

Le 16 octobre 2023, les syndicats palestiniens ont lancé un appel mondial à l’aide : « End all complicity. Stop Arming Israel ». L’appel est issu du collectif Workers in Palestine, qui regroupe plus de 30 syndicats et associations professionnelles. La grande majorité des confédérations syndicales y sont représentées, ainsi que la plupart des syndicats indépendants aussi bien de Gaza que de Cisjordanie.

Dans cet appel unitaire, les syndicats palestiniens formulent des revendications claires à destination de « leurs homologues internationaux et toutes les personnes de conscience », et les appellent à refuser de construire des armes destinées à Israël, à refuser de transporter des armes vers Israël, à adopter des motions en ce sens au sein de leurs syndicats, à agir contre les entreprises complices des massacres en cours à Gaza, et à faire pression sur les gouvernements pour qu’ils cessent tout commerce militaire avec Israël.

Les palestiniens nous demandent donc d’agir, spécifiquement sur le domaine crucial de l’armement, dans le pays dans lequel nous nous trouvons. Pour notre cas, il s’agit de la France.

Les coopérations militaires France-Israël

Dès la création d’Israël, la France et ses entreprises ont aidé ce nouvel État à équiper son armée et à développer son industrie d’armement. Outre différents types de chars et de missiles livrés par la France, l’entreprise Dassault Aviation a fourni à Israël différents modèles d’avions de combat (Mystère IV, Mirage III, Mirage 5...). Le Commissariat à l’Énergie Atomique a permis à Israël de construire sa première centrale nucléaire et de se doter de la bombe atomique. C’est encore Dassault qui a été chargé par le gouvernement français de développer pour Israël le missile balistique Jéricho, capable de transporter des ogives nucléaires. Ainsi, de 1948 à 1969, la France est devenue le principal fournisseur d’armement de l’État d’Israël. Le 2 juin 1967, face à l’imminence de la guerre des Six Jours, le général De Gaulle prononce un embargo préventif sur la livraison d’armes offensives à destination du Proche-Orient, durci en décembre 1968 par la déclaration d’un embargo total sur les armes à destination d’Israël, après l’attaque menée contre le Liban. Si l’embargo bloque la livraison de 50 chasseurs bombardiers Mirage 5 produits par Dassault qui avaient été commandés par Israël en 1966, il n’interdit pas strictement aux entreprises françaises l’envoi de pièces détachées et de rechange prévu par des contrats antérieurs. De fait, une copie exacte du Mirage 5 est construite par Israël au tout début des années 1970 : l’IAI Nesher. Il est généralement admis que sa fabrication a eu lieu avec le soutien discret de Dassault. D’autres contrats signés avant l’embargo ont continué à être honorés, et des transferts de technologies ont été opérés, avec notamment la construction en Israël d’usines de moteurs d’avions en partenariat avec l’entreprise Turboméca, qui appartient désormais au groupe Safran. Si le retour d’un embargo militaire contre Israël fait encore aujourd’hui partie des revendications du mouvement de soutien à la Palestine, il est évident qu’il ne s’agit que d’une solution très partielle, insuffisante et facile à contourner pour les industriels du secteur de l’armement.

Récemment, la France est devenue le deuxième exportateur mondial d’armes. Le secteur de l’armement est florissant, et les commandes à l’exportation ont atteint un pic historique en 2022. Depuis le 7 octobre 2023, les entreprises d’armement ont vu leurs cours en bourse monter en flèche, profitant de la hausse du risque géopolitique. Comment alors expliquer la réponse du ministre des armées, Sébastien Lecornu, qui, interrogé sur les ventes d’armes à Israël lors de son audition devant le parlement le 27 février 2024, affirmait sans hésitation qu’« objectivement, il n’y a pas de relations en termes d’armement avec Israël » ? Quelques semaines plus tôt, le même ministère des armées, contacté par Médiapart, se défendait également de toute complicité en s’exprimant ainsi : « La France respecte strictement ses engagements internationaux dans ses exportations d’armes vers Israël [...]. À ce titre, elle n’exporte pas et n’exportait pas avant les événements dramatiques du 7 octobre de matériels létaux susceptibles d’être employés contre des populations civiles dans la bande de Gaza », tout en affirmant que la France « exporte des équipements militaires à Israël afin de lui permettre d’assurer sa défense ».

L’embargo sur les ventes d’armes à Israël a pris fin en 1974, mais les volumes de ventes n’ont jamais atteint depuis l’importance qu’ils avaient dans les années 50 et 60. Pour l’industrie française de l’armement, Israël n’est qu’un petit client, si l’on regarde simplement les chiffres des ventes directes de matériel strictement militaire : depuis 2014, ce sont en moyenne 20 millions d’euros d’armes qui sont vendues chaque année. Notons que sur ces exportations, la transparence est toute relative : le Rapport au Parlement sur les exportations d’armement de la France, publié chaque année, indique les montants annuels globaux des livraisons et des prises de commandes par pays, ainsi que le nombre et le montant des licences accordées par catégories générales d’armement. L’État français joue en effet un rôle incontournable dans ces ventes : c’est lui qui les autorise en octroyant des licences demandées au cas par cas par les industriels avant de conclure un contrat avec leurs clients étrangers. Malgré ce contrôle, le rapport au Parlement n’indique pas précisément quel matériel a été vendu, par quelles entreprises et pour quel montant exact.

Outre cette opacité quant au contenu précis des ventes d’armes de la France à Israël, nos recherches nous ont rapidement amenés à réaliser qu’il ne s’agit là que de la partie visible de l’iceberg : en plus de ces ventes, la plupart des entreprises d’armement françaises développent de nombreux partenariats avec Israël et ses entreprises d’armement. Certaines ventes et coopérations se font également par le biais de filiales d’entreprises françaises et européennes implantées dans d’autres pays (Italie, Angleterre, Allemagne...). Ces filiales appartiennent bien à des groupes français, mais les armes qu’elles vendent ne sont pas, au sens propre, exportées par la France.

Moins visible encore, mais impliquant tout autant la France dans les crimes commis par Israël, de nombreuses entreprises françaises vendent du matériel à « double usage » : des produits présentés comme ayant un usage civil, mais qui peuvent et sont aussi utilisés de façon militaire. Depuis 2022, un Rapport sur les exportations des biens à double usage de la France est lui aussi publié chaque année. En 2021, le total des licences d’exportations accordées vers Israël représentait 159 millions d’euros. En 2022, il était descendu à 34 millions. Là aussi, les licences sont réparties en différentes catégories (capteurs et lasers, électronique, télécommunications...), mais le rapport n’indique pas les ventes réelles auxquelles ces licences ont donné lieu. Difficile alors d’estimer ce que représente réellement ce marché, et impossible de savoir quel pourcentage de ce matériel sera utilisé dans le secteur de l’armement...

Tout cela sans compter les achats d’armes de la France à Israël, sur lesquels nous ne disposons pas de données officielles, les coopérations militaires et policières, avec des échanges de formations, des entraînements et manœuvres en commun, ni le renseignement, le partage d’informations et de technologies à des fins militaires et sécuritaires, que nous n’aborderons pas dans ce guide. Toutes ces coopérations participent à rendre la France complice, car elles lui permettent d’enrichir, de développer et de crédibiliser le complexe militaro-industriel israélien, tout en profitant de technologies, d’expérience et d’armes développées et testées sur la population palestinienne.

Alors, « pas de relations en termes d’armement avec Israël » ? Si les exportations d’armes de la France vers Israël représentent un petit marché, il n’en demeure pas moins que ce marché existe, et que les relations en question ne se limitent pas à ces exportations. Pas de « matériels létaux » ? Outre 8 fusils d’assaut livrés en 2022 selon le dernier rapport au parlement, qui peuvent certes paraître anecdotiques à l’échelle des ventes d’armes de la France, les composants et pièces détachées livrées à Israël ne sont pas anodins. Les capteurs, matériels radio et autres composants électroniques de pointe ne sont pas en eux-mêmes létaux, mais lorsqu’ils participent activement au fonctionnement de missiles et de drones, peut-on réellement se dédouaner de leur implication dans les crimes de guerre commis par leur utilisateur ? La France, qui se revendique fièrement « pays des droits de l’homme », ne se place t-elle pas ainsi en violation des Conventions de Genève et de ses autres engagements pour protéger les populations civiles, notamment le Traité sur le Commerce des Armes des Nations Unies, ratifié en 2014, qui stipule qu’aucun État ne peut vendre d’armes à un autre État s’il a « connaissance [...] que ces armes ou ces biens pourraient servir à commettre un génocide, des crimes contre l’humanité, [...] ou d’autres crimes de guerre » ?

Quoi qu’il en soit, en réponse à l’appel des syndicats palestiniens, et en tant que témoins des crimes perpétrés contre le peuple palestinien, nous considérons qu’il est inacceptable que le moindre matériel français puisse être livré à l’État d’Israël. En tant qu’habitants des grandes puissances, il nous semble intolérable que ces crimes puissent être perpétrés avec des armes construites dans nos pays. Il est également inacceptable que les industriels français continuent la moindre coopération avec la machine de guerre israélienne. Nous devons agir, là où nous sommes, pour stopper tout commerce militaire avec Israël.

L’industrie française de l’armement en chiffres

La « base industrielle et technologique de défense » (BITD)

L’industrie de l’armement est un secteur important en France : la BITD représente environ 210 000 emplois directs et indirects (soit autant que le secteur de la production automobile) que le ministère des armées décrit comme « de haute technicité non délocalisables ». Autour des grands groupes d’envergure européenne et mondiale, on retrouve un ensemble de fournisseurs et de sous-traitants, constitué de plusieurs milliers de petites et moyennes entreprises (PME), d’entreprises de taille intermédiaire (ETI) et de startups. 9 grands groupes industriels 4000 PME, ETI et startups 30 milliards d’euros de chiffre d’affaires par an en moyenne 210 000 emplois directs et indirects

Les exportations d’armes de la France

Le rapport du SIPRI (l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm) publié en mars 2024 classe la France 2e pays exportateur d’armes au monde, la faisant ainsi passer devant la Russie. L’exportation représente environ un tiers de sa production totale d’armement. En 2022, les prises de commandes atteignent le niveau historique de 27 milliards d’euros, contre 11,3 milliards en 2021. 2e exportateur d’armes mondial 30% de la production totale est exportée 27 milliards d’euros de commandes en 2022 contre 11,3 milliards en 2021

Le Rapport au Parlement sur les exportations d’armement de la France, qui paraît tous les ans, indique pour chaque pays les montants des livraisons annuelles, les montants des prises de commandes, ainsi que le nombre et le montant des licences d’exportations accordées. Le décalage entre le chiffre des livraisons et celui des commandes s’explique par les délais de production : les livraisons sont parfois échelonnées sur plusieurs années. Le montant des licences accordées ne correspond, quant à lui, pas nécessairement à des livraisons réelles : les industriels demandent des licences afin de pouvoir prospecter auprès des clients potentiels. Les montants indiqués correspondent donc à un montant maximum autorisé par l’État à ces industriels. Les licences sont réparties selon les catégories européennes de la Military List, ce qui nous donne une idée relative des types de matériels qui peuvent être exportés. Toutefois, le rapport au Parlement n’indique pas les contenus exacts des licences accordées, ni le détail des commandes et des livraisons effectivement accomplies chaque année.

Les exportations vers Israël

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Rapport au Parlement 2023 sur les exportations d’armement de la France

https://www.vie-publique.fr/rapport/290724-rapport-au-parlement-2023-sur-les-exportations-darmement-de-la-france

Site internet du ministère des armées : zoom sur la base industrielle et technologique de défense

https://www.defense.gouv.fr/economie-guerre-produire-plus-plus-vite-defi/infographie-zoom-base-industrielle-technologique-defense

Les leaders israéliens de l’armement

L’industrie de l’armement est florissante en Israël : elle se nourrit de l’état de guerre permanent entretenu depuis 1948. Les exportations du secteur ont atteint un record de 11,5 milliards d’euros en 2022, faisant d’Israël le 9e exportateur d’armes mondial. Les entreprises d’armement israéliennes testent leurs produits à Gaza et en Cisjordanie et les présentent comme « combat proven » (ayant fait leurs preuves au combat) pour en faire la promotion. Les leaders de ce secteur en croissance constante entretiennent des relations commerciales étroites avec leurs homologues en France.

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5,5 milliards de dollars de chiffre d’affaires (2022) 24e au classement mondial des entreprises de défense (2022)

Elbit Systems est la plus grande entreprise d’armement israélienne et l’un des principaux fournisseurs de l’armée israélienne. Fondée en 1966 et basée à Haïfa, elle produit 85% de l’équipement terrestre de l’armée israélienne ainsi que 85% de ses drones. Elbit possède également de nombreuses filiales dans le monde et vend ses produits aux armées de plusieurs pays.

Domaines d’activités principaux : Radars | Drones | Avions militaires | Munitions | Systèmes d’artillerie

Produits phares : Drone de combat Hermes 450 | Mortier Iron Sting | Drone de surveillance Skylark

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4,9 milliards de dollars de chiffre d’affaires (2022) 35e au classement mondial des entreprises de défense

Israel Aerospace Industries est une entreprise publique d’aérospatiale et de défense fondée quelques années après la création de l’État d’Israël. IAI est spécialisée dans l’aviation, mais fabrique aussi des équipements militaires pour les forces terrestres et navales. La majorité de ses produits est destinée à l’armée israélienne, mais une partie est également vendue à des armées étrangères.

Domaines d’activités principaux : Avions militaires | Drones | Satellites | Munitions | Missiles | Navires

Produits phares : Drone de combat Heron | Avion de combat Kfir | Satellite Ofek

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3,4 milliards de dollars de chiffre d’affaires (2022) 42e au classement mondial des entreprises de défense

Rafael Advanced Defense Systems Ltd. a été fondée à l’origine en tant qu’agence de recherche et de développement d’armes dépendant du Ministère de la Défense, avant de devenir une entreprise privée détenue par l’État israélien. Elle possède des liens privilégiés avec l’armée israélienne, et collabore également avec différentes sociétés américaines et européennes.

Domaines d’activités principaux : Aérospatial | Missiles | Systèmes anti-missiles | Hautes technologies

Produits phares : Missile Spike | Stations de tir Typhoon | Système de gestion de bataille Fireweaver

Les grands groupes

Airbus

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Airbus, anciennement EADS, est un groupe aéronautique et spatial européen. Ses activités sont réparties sur trois branches : Airbus Commercial Aircrafts pour les avions civils, Airbus Defence and Space pour le militaire et le spatial, et Airbus Helicopers, anciennement Eurocopter. Si le siège social est situé aux Pays-Bas pour des raisons fiscales, le siège opérationnel est lui situé en France, à Blagnac, près de Toulouse.

Domaines d’activités principaux : Avions militaires et civils | Drones | Satellites | Armement individuel | Hélicoptères de combat

Produits phares :Avion Eurofighter | Drone Harfang | Hélicoptère Tigre 61,8 milliards d’euros de chiffre d’affaires (2022) 14e au classement mondial des entreprises de défense 1e au classement français des entreprises de défense

Actionnaires

État français 10.9%

État allemand 10.9%

État espagnol 4.1%

Capital Group CGC 5,3%

Siège social

12 Rond-point Emile Dewoitine 31700 Blagnac

Complicités avec Israël

Drones en partenariat avec IAI

Dans les années 2000, Airbus développe le drone Harfang en partenariat avec IAI. Il est mis en service en 2008 au sein de l’Armée de l’air française. Ce modèle de drone est basé sur les drones Heron et Heron TP d’IAI, notamment utilisés par l’armée israélienne à Gaza lors de l’opération « Plomb durci » en 2008-2009, qui a fait près de 1400 morts.

Orient XXI, Comment Israël développe Scorpion, futur cœur de la défense francaise, 31/03/2021

https://orientxxi.info/magazine/comment-israel-developpescorpion-futur-coeur-de-la-defense-francaise,4616

Partenariat avec Elbit

En 2022, Airbus signe un contrat de plusieurs millions d’euros avec Elbit Systems pour équiper ses avions militaires A330MRTT de systèmes de protection anti-missiles infrarouge. Ces systèmes de protection seront installés sur les flottes de plusieurs pays de l’OTAN. En 2023, un nouveau contrat est signé entre Airbus et Elbit pour installer le même système sur la flotte d’A330MRTT du Canada.

Communiqué de presse de Elbit, 17/05/2022

https://elbitsystems.com/pr-new/airbus-selected-elbit-systems-toprovide-dircm-and-ew-systems-to-additional-european-air-force/

Vente d’hélicoptères de combat

À la fin des années 90, Eurocopter (devenu depuis Airbus Helicopters) a vendu 7 hélicoptères AS565 Panther à la marine israélienne, rebaptisés à l’occasion Atalef (chauve-souris). Ils ont été utilisés notamment pour des missions de surveillance des côtes de Gaza et de localisation de cibles marines. La maintenance a continué d’être assurée par le constructeur jusqu’en 2022, année où les Atalef ont été retiré du service suite à un accident ayant coûté la vie à deux pilotes.

Times of Israel, Une flotte d’hélicoptères militaires au sol après le crash fatal au large de Haïfa, 04/01/2022

https://fr.timesofisrael.com/une-flotte-dhelicopteres-militaires-au-solapres-le-crash-fatal-au-large-de-haifa/

Pour aller plus loin

Un accord avec IAI et Frontex

En 2020, l’agence européenne Frontex a accordé un contrat à 50 millions d’euros à Airbus, en partenariat avec IAI, pour l’achat et l’utilisation de drones Heron. Ceux-ci participent à la militarisation des frontières de l’UE, avec des missions de surveillance visant à repérer les bateaux transportant des migrants en Méditerranée.

Communiqué de Presse d’Airbus, 20/10/2020

https://www.airbus.com/en/newsroom/press-releases/2020-10european-border-and-coast-guard-agency-frontex-selects-airbus-and

Le Cea

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Le Commissariat à l’Énergie Atomique (CEA) est un organisme de recherche classé en établissement public à caractère industriel et commercial, dans les domaines de l’énergie, de la défense, des technologies de l’information et de la communication, des sciences de la matière, des sciences de la vie et de la santé.

Domaines d’activités principaux : Énergie nucléaire | Défense et sécurité | Télécommunications

Produits phares : Centrales nucléaires | Bombes atomiques 6,1 milliards d’euros de chiffre d’affaires (2022) 47e au classement mondial des entreprises de défense 7e au classement français des entreprises de défense Propriété de l’État français Siège social 25 rue Leblanc 75015 Paris

Complicités avec Israël

La France a fourni l’arme atomique à Israël

Entre 1956 et 1960, la France a fourni en secret la technologie nucléaire à Israël. Le CEA, en partenariat avec le Mossad, a piloté la construction de la centrale de Dimona, située dans le désert du Néguev. Des centaines de travailleurs et d’ingénieurs français sont mobilisés, des centaines de pièces fabriquées en France sont livrées à l’aide de faux documents. En 1960, la coopération secrète est révélée au grand public. De Gaulle en exige l’arrêt, mais elle continuera encore pendant plusieurs années.

Fin 1964, Dimona entre en service et peut livrer de 5 à 7 kilos de plutonium par an. Deux ans après, la première bombe A est prête. Quelques mois plus tard, Israël teste avec succès les missiles Jéricho, conçus pour transporter les têtes nucléaires, et développés pour Israël par l’entreprise Dassault à la demande du gouvernement Français.

Géo, France – Israël : l’accord secret, 05/06/2018

https://www.geo.fr/histoire/france-israel-l-accord-secret-189322

Une coopération toujours actuelle

Depuis 2007, la Commission Israélienne de l’Énergie Atomique (IAEC) contribue à la création du réacteur de recherche Jules Horowitz (RJH), actuellement en construction sur le site du CEA à Carradache (Bouchesdu-Rhône). Les travaux auraient dû être terminés en 2014. En 2024, ils ne sont toujours pas achevés, et le projet continue d’engloutir des milliards d’euros d’argent public.

Ce réacteur vise officiellement à « tester le comportement de matériaux et combustibles sous irradiation ». Ainsi, officiellement, la coopération entre la France et Israël en matière de technologie nucléaire ne concerne que le domaine civil. Cependant, avec le nucléaire, la technologie civile est facilement convertible en technologie militaire.

Rapport d’activité du CEA, 2014, p. 40

https://www.cea.fr/Documents/rapport-activites-CEA-DEN-2014.pdf

« Atomiser Gaza est une option »

Aujourd’hui encore, Israël dément officiellement posséder l’arme atomique. Pourtant, le 5 novembre 2023, le ministre israélien du patrimoine, Amihai Eliyahu, a déclaré que l’option nucléaire constituait « l’un des moyens » d’éliminer le Hamas. En réponse, Netanyahou a suspendu Eliyahu, qui venait ainsi d’admettre par inadvertance les capacités nucléaires d’Israël.

Amichaï Eliyahu : « Atomiser Gaza est une option » ; Netanyahu le suspend des réunions, Michael Bachner, 05/11/2023

https://fr.timesofisrael.com/amichai-eliyahu-bombarder-gaza-est-une-option-netanyahu-le-suspend-des-reunions/

Groupe Dassault

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Le groupe Dassault est une holding française appartenant à la famille Dassault depuis sa création en 1929. Sa filiale Dassault Aviation, spécialisée dans l’aéronautique, est également actionnaire de Thales à hauteur de 26%. Le groupe comprend d’autres filiales dans différents domaines, dont la presse avec le Figaro et l’édition de logiciels, avec Dassault Systèmes.

Domaines d’activités principaux Aéronautique | Avions de chasse | Drones de combat | Logiciels informatiques

Produits phares : Avion Rafale | Avion Mirage | Drone nEUROn 7,2 milliards d’euros de chiffre d’affaires (2022) 23e au classement mondial des entreprises de défense 6e au classement français des entreprises de défense Actionnaires : Famille Dassault 100% Siège social 78 Quai Marcel Dassault 92210 Saint-Cloud

Complicités avec Israël

Un partenariat historique 1954 Israël est l’un des premiers clients internationaux de Dassault Aviation, avec l’achat de 24 avions MD-450 Ouragan. 1962 À la demande du gouvernement français, Dassault conçoit pour Israël le missile balistique MD-620 Jéricho. 1967 Les bombardiers Mirage III de Dassault sont utilisés pendant la Guerre des Six Jours. 1969 Malgré l’embargo sur les ventes d’armes à Israël, Dassault aurait continué sa coopération, en fournissant discrètement des plans et des pièces qui ont pu servir à la production de copies de ses avions Mirage 5 par IAI.

Site internet de Dassault Aviation

https://www.dassault-aviation.com/fr/passion/avions/dassaultmilitaires/md-450-ouragan/

https://www.dassault-aviation.com/fr/passion/avions/dassaultmilitaires/md-620-jericho/

https://www.dassault-aviation.com/fr/passion/histoire/ hommes/marcel-dassault/

Station Haxo, IAI Nesher et Kfir : des Mirage sous le manteau, 05/07/2022

https://www.stationhaxo.fr/2022/07/05/iai-nesher-et-kfir-desmirage-sous-le-manteau/

Des logiciels utilisés par Elbit, IAI et Rafael

Les logiciels développés par Dassault Systèmes sont utilisés par de nombreux industriels d’armement israéliens (Rafael, Elbit Systems, IAI). Dassault Systèmes est même implanté en Palestine occupée, dans les territoires de 1948 : un siège de l’entreprise se trouve à Ra’anana, ville construite sur les ruines du village palestinien de Tabsur.

Site internet de Dassault Systèmes

https://www.3ds.com/about/company/office-locations/israel/raanana

Collaboration avec IAI sur des avions de collecte de renseignements

En 2020, Dassault Aviation coopère avec IAI sur un programme de modernisation d’avions militaires destinés à des missions de renseignement, de surveillance et de reconnaissance.

The National Interest, How Israel Became a World Leader in ‘Special Mission’ Intelligence Aircraft,20/06/2020

https://nationalinterest.org/blog/buzz/how-israel-became-world-leader%E2%80%98special-mission%E2%80%99-intelligence-aircraft-163182

Des investissements massifs assumés

Laurent Dassault, à la tête de Dassault Investissements, revendique le fait d’investir des millions en Israël. En 2017, il déclare : « Je suis le Dassault qui est revenu en Israël, celui de la famille qui y va pour investir, avec le soutien du Groupe, le plus pro-israélien. »

Un Dassault en Israël, Israel Valley, 08/02/2017 https://israelvalley.com/2017/02/08/exclusivite-israelvalley-un-dassault-en-israel/

KNDS

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KNDS est un groupe industriel européen spécialisé dans la fabrication de matériel militaire pour le combat terrestre, aéroterrestre, aéronaval et naval. Né en 2015, il fait suite à la fusion du groupe français Nexter avec l’armurier allemand KMW (Krauss-Maffei Wegmann).

Domaines d’activités principaux : Véhicules blindés | Chars d’assaut | Systèmes d’artillerie | Armement individel | Munitions

Produits phares : Char Leclerc | Canon CAESAR | Fusil d’assault FAMAS 3,6 milliards d’euros de chiffre d’affaires (2022) 44e au classement mondial des entreprises de défense 9e au classement français des entreprises de défense Actionnaires

État français

50% KMW 50% Siège social

13 Route de la Minière 78000 Versailles

Complicités avec Israël

Collaboration avec Elbit

En septembre 2023, KNDS signe un accord avec l’israélien Elbit pour la fabrication du système de lance-roquettes EuroPULS, une amélioration du système PULS déjà fabriqué par Elbit et utilisé par l’armée israélienne.

Communiqué de presse de Elbit du 24/09/2023

https://elbitsystems.com/pr-new/knds-elbit-systems-sign-teamingagreement-for-europuls-at-dsei-london/?pageid=PR%20-20%20News

Vente de munitions meurtrières

En mai 2021, Dima Asaliyah, une fillette de 11 ans, est tuée à Gaza par un missile israélien. Une enquête journalistique révèle qu’il s’agirait d’une munition L62 HE-PFF IM84, produite et exportée par Simmel Difesa, une filiale italienne de Nexter, rachetée par le groupe en 2014. L’année de ce rachat, le gouvernement italien avait déjà accordé des licences d’exportation vers Israël à Simmel Difesa.

ABCnews, Who killed 11-year-old Dima Asaliah ? Reporter’s notebook 01/06/2021

https://abcnews.go.com/International/killed-11-year-dima-asaliahreporters-notebook/story?id=78020022

Document officiel de Nexter - arrowtech

https://www.knds.com/fileadmin/user_upload/content/Newsroom/ PressAreas/2022_Eurosatory/76MM_HE_PFF/76MM_HE_PFF_Data_sheet.pdf

BDS Italia

https://bdsitalia.org/index.php/notizie-embargo/1393-fatto-disarmo

Pour aller plus loin

Munitions au phosphore blanc

Nexter-KNDS produit des munitions au phosphore blanc, arme incendiaire qui cause de graves brûlures et des effets persistants à long terme sur les personnes touchées. Leur utilisation est dénoncée par de nombreuses organisations humanitaires et réglementée par le Protocole III de la Convention sur certaines armes classiques (CCAC).

Nous n’avons pas trouvé de preuves que NexterKNDS vend ces bombes au phosphore blanc à l’armée israélienne, mais leur production pose en elle-même une question éthique.

Rapport « Put out the fire » , ONG Pax for Peace (Pays Bas)

https://paxforpeace.nl/wp-content/uploads/sites/2/import/2021-12/ PAX_REPORT_Put%20Out%20the%20Fire_FINAL_digital_singlepage.pdf

Une origine royale

Nexter est l’héritier des Arsenaux Terrestres d’État qui existaient déjà sous le règne de Louis XIV. En 1973, les arsenaux d’État deviennent le GIAT. En 1990 le GIAT passe du statut d’entreprise publique à celui d’entreprise privée détenue à 100% par l’État. En 2006, l’entreprise devient Nexter, qui fusionne en 2015 avec l’allemand KMW pour devenir KNDS. Si le groupe implante son siège social aux Pays-Bas pour des raisons fiscales, Nexter garde encore aujourd’hui son siège français à Versailles.

MBDA

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Fondée en 2001, MBDA est la fusion des entreprises européennes Matra Défense (France), BAE Dynamics (Angleterre), Alenia Marconi Systems (Angleterre et Italie). En 2006, l’allemand LFK est racheté par le groupe et devient MBDA Deutschland. MBDA est le leader européen dans la conception et la production de missiles.

Domaines d’activités principaux : Missiles anti-aériens | Missiles de frappe au sol | Missiles anti-navires

Produits phares : Missile Exocet | Missile Meteor | Missile Akeron 4,4 milliards d’euros de chiffre d’affaires (2022) 32e au classement mondial des entreprises de défense 4e au classement français des entreprises de défense Actionnaires

Airbus 37,5%

BAE Systems 37,5%

Leonardo 25% Siège social

avenue Réaumur 92350 Le Plessis-Robinson

Complicités avec Israël

Trois partenariats avec IAI via l’Allemagne en 2023

En Février 2023, MBDA Deutschland annonce une coopération avec IAI et sa filiale ELTA Systems pour fournir à l’armée allemande des solutions de défense aérienne et de guerre électronique basées sur le système de brouillage Scorpius d’IAI, ainsi que des formations dans ce domaine.

En Juillet 2023, MBDA Deutschland signe un accord avec IAI pour la production, l’intégration, la vente et la commercialisation de drones-suicide (loitering munitions), à destination de l’armée allemande. Ces mêmes drones-suicide sont vantés comme combat proven par IAI : à mi-chemin entre le drone et le missile, ils sont régulièrement utilisés par l’armée d’occupation en Palestine.

En Septembre 2023, MBDA Deutschland signe un accord avec IAI dans le cadre de l’acquisition du système anti-missile Arrow 3 par l’Allemagne. MBDA sera chargé de l’adaptation, de l’intégration et de la maintenance du système pour l’armée allemande.

Communiqués de presse de MBDA Deutschland, 2023

https://www.mbda-deutschland.de/pressemitteilung/israel-aerospaceindustries-und-mbda-deutschland-unterzeichnen-kooperationsvereinbarung/

https://www.mbda-deutschland.de/pressemitteilung/loiteringmunition-systeme-fuer-deutschland/

https://www.mbda-deutschland.de/pressemitteilung/arrow-3kooperation-fuer-deutschland-israel-aerospace-industries-undmbda-deutschland-unterzeichnen-memorandum-of-understanding/

Partenariat avec Rafael pour l’armée britannique

MBDA UK collabore en 2020 avec l’entreprise israélienne Rafael et le groupe suédois SAAB pour produire le système de défense aérienne Sky Sabre pour l’armée britannique. Celui-ci est équipé du missile CAMM de MBDA, tandis que Rafael est responsable du système de commande et de contrôle SAMOC, décrit comme le « cerveau » du Sky Sabre.

Ministère de la défense anglais

https://des.mod.uk/what-we-do/army-procurement-support/sky-sabre/

Pour aller plus loin

Tous les actionnaires de MBDA arment Israël

Les trois actionnaires de MBDA collaborent avec la machine de guerre israélienne. Outre Airbus (voir la fiche qui lui est dédiée), BAE Systems et Leonardo sont notamment tous les deux impliqués dans la fabrication de l’avion militaire américain F35, utilisé de façon meurtrière à Gaza.

Atlas of War, Leonardo, Italy’s State-owned company involved in Gaza conflict, 09/02/2024

https://www.atlasofwars.com/leonardo-italys-state-ownedcompany-involved-in-gaza-conflict/

Site internet officiel de BAE systems

https://www.baesystems.com/en-uk/product/f-35

Safran

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Safran est un groupe créé en 2005 par la fusion entre la Snecma (Société nationale d’étude et de construction de moteurs d’aviation) et la Sagem (Société d’applications générales d’électricité et de mécanique). Safran est spécialisé dans la conception et la production de moteurs d’avions, d’hélicoptères et de fusées, d’équipements aéronautiques, et de défense.

Domaines d’activités principaux : Moteurs d’avions et d’hélicoptères | Systèmes optroniques | Avionique

Produits phares : Drone Patroller | Moteur M88 (utilisé sur le Rafale) | Jumelles Moskito TI 20 milliards d’euros de chiffre d’affaires (2022) 34e au classement mondial des entreprises de défense 3e au classement français des entreprises de défense Actionnaires

État français 11,2%

Salariés 5,7%

Capital Research 5,7%

TCI Fund 5,2% Siège social

2 bd du Général Martial-Valin 75015 Paris

Complicités avec Israël

Annonce d’une coentreprise avec Elbit

En 2010, Safran et Elbit Systems ont annoncé la création d’une coentreprise visant à s’attaquer au marché des drones tactiques, qui devait être détenue à 50/50 et basée en France sur les sites d’Eragny et de Montluçon. Depuis, aucune information supplémentaire sur cette coentreprise n’a été publiée. Est-elle toujours en activité ?

Observatoire des Armements, Drone tactique : la France sous influence, 16/11/2015

https://www.obsarm.info/spip.php?article259

Vente de composants pour le système Arrow 3

Safran fournit des composants électroniques intégrés au système anti-missile israélien Arrow 3. En 2022, Safran annonce que le gouvernement israélien lui a « renouvelé sa confiance » en passant une importante commande incluant des récepteurs de télémesure d’essai en vol ainsi que des enregistreurs radiofréquence et des enregistreurs de signaux analogiques.

Safran, Document d’enregistrement universel 2022, p.112

https://www.safran-group.com/sites/default/files/2023-04/ PDF_MEL_SAFR_DEU_2022.pdf

Collaboration avec Rafael

En 2021, Safran Vectronix a signé un accord avec Rafael pour intégrer ses jumelles Moskito TI au système de gestion de bataille numérique Fireweaver de Rafael. Le couplage de ces deux technologies permet à toutes les unités et au commandement tactique de partager la même vision intégrée du champ de bataille en temps réel. Ainsi, selon Safran, toute cible peut être plus efficacement détectée, appréhendée et neutralisée, y compris à distance. Le système Fireweaver a d’ores et déjà été acquis par l’armée israélienne.

Communiqué de presse de Safran, 09/09/2021

https://www.safran-group.com/pressroom/rafael-and-safran-team-fireweaver-and-moskito-ti-targeting-solution-2021-09-09

Pour aller plus loin

Safran contourne l’embargo sur la Russie

Depuis le début de la guerre en Ukraine, du matériel Safran a continué d’être livré à la Russie, malgré l’embargo en place depuis 2014. Safran, comme d’autres entreprises, aurait contourné les sanctions en profitant de failles dans les mesures restrictives, notamment en s’appuyant sur des exceptions contenues dans l’embargo ou en passant par des pays tiers.

Observatoire des armements, Guerre en Ukraine : comment la France contourne l’embargo sur la Russie, 16/06/2023

https://www.obsarm.info/spip.php?article560

Thales

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Thales est un groupe d’électronique spécialisé dans l’aérospatiale, la défense, la sécurité et le transport. Le groupe est issu de la fusion entre les branches spécialisées dans les activités militaires des entreprises Alcatel, Dassault Électronique et Thomson-CSF, qui sont regroupées sous le nom de Thales en 2000.

Domaines d’activités principaux : Radars | Drones | Aéronautique et spatial | Cybersécurité | Radiocommunications | Systèmes numériques

Produits phares : Radars GM 200 et GM 400 | Drone Watchkeeper WK450 | Missile STARStreak 18,4 milliards d’euros de chiffre d’affaires (2022) 17e au classement mondial des entreprises de défense 2e au classement français des entreprises de défense Actionnaires

État français 26%

Dassault Aviation 25% Siège social

6 Rue de la Verrerie 92190 Meudon

Complicités avec Israël

Partenariat avec Elbit : le drone Watchkeeper

En 2005, Thales UK crée une coentreprise avec Elbit systems, UAV Tactical Systems (U-TacS). Elle conçoit le Watchkeeper WK450, drone basé sur le Hermes 450 d’Elbit, utilisé pour surveiller et bombarder Gaza. Ses essais de vol seront conduits en Israël en 2008.

Le Watchkeeper est mis en service en 2014 et utilisé par l’armée de l’air britannique. Le Watchkeeper continue d’être vendu et exporté aujourd’hui, et U-TacS détenait encore en 2021 des licences d’exportation vers Israël, qui permettent ainsi à Thales, via l’Angleterre, de livrer des pièces détachées de drones à son partenaire Elbit.

Usine nouvelle, Drone : le premier vol du Watchkeeper a eu lieu, 16/04/2010

https://www.usinenouvelle.com/article/drone-le-premier-vol-duwatchkeeper-a-eu-lieu.N129932

CAAT, base de donnée des licences d’export des entreprises d’armement au Royaume-Uni

https://caat.org.uk/data/exports-uk/licence-list?region=Israel&c ompany=Elbit+Systems

Production de composants pour les drones d’IAI

En 2015, Thales et IAI annoncent avoir réussi à intégrer le système de liaison de données radio TMA6000 à bord du drone Heron d’IAI, ce qui contribue à le rendre plus performant. Ce n’est pas le seul composant radio de Thales en lien avec les drones Heron : c’est également le cas du Transpondeur IFF TSC 4000, dont la fiche produit sur le site officiel de Thales indique qu’il est entre autres « qualifié sur drones Watchkeeper et Heron TP ». Les drones Heron d’IAI ont été utilisés à Gaza depuis l’opération « Plomb durci » et le sont encore aujourd’hui.

Communiqué de presse de Thales, 07/07/2015

https://www.thalesgroup.com/fr/worldwide/aeronautique/pressrelease/thales-et-iai-ont-integre-avec-succes-de-nouvelles-capacites-de

Fiche produit sur le site internet de Thales

https://www.thalesgroup.com/fr/tsc-4000-family

Partenariat avec IAI : le missile Sea Serpent

En 2021, Thales UK et IAI collaborent pour la conception du missile anti-navire Sea Serpent, développé pour équiper la Navy anglaise.

Communiqué de presse d’IAI, 13/04/2021

https://www.iai.co.il/iai-and-thales-uk-offer-next-generation-shipkilling-solution-for-royal-navy

Thales développe ses activités en Israël

En juillet 2023, Thales rachète l’entreprise de cybersécurité israélienne Imperva pour 3,6 milliards de dollars. Si le siège d’Imperva se situe en Californie, elle possède un centre de recherche et développement en Israël, qui emploie près de 500 salariés. Thales possédait déjà trois sites en Israël, dans les domaines du médical, des transports et la sécurité numérique.

Times of Israel, Le français Thales rachète l’israélien Imperva pour 3,6 milliards de dollars, 26/07/2023

https://fr.timesofisrael.com/le-francais-thales-rachete-lisraelienimperva-pour-36-milliards-de-dollars/

Les PME

Amefo

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Fondée en 1948, Amefo est une société de taille moyenne implantée en Saône-et-Loire. Elle est spécialisée dans la mécano-soudure de haute technicité, l’usinage de précision et les matériaux composites pour les marchés de la défense et de l’industrie.

Domaines d’activités principaux Blindages de véhicules militaires | Blindages d’aéronefs | Équipements de protection individuelle 5,5 millions d’euros de chiffre d’affaires (2022) Actionnaire principal

Groupe Plasan Adresse

Quai Pasteur 71110 Chambilly

Complicité avec Israël

Amefo appartient au groupe israélien Plasan

Depuis 2004, Amefo travaille en collaboration avec l’entreprise israélienne Plasan, spécialisée dans les véhicules blindés militaires. Ce partenariat aboutit en 2012 à l’intégration d’Amefo au groupe Plasan. Amefo et Plasan continuent de travailler en étroite collaboration, notamment pour leurs activités de recherche et de développement, et mettent en commun leurs moyens d’essais balistiques et de tests opérationnels.

Fondée en 1985, l’entreprise Plasan appartient au kibboutz Sasa, situé près de la frontière libanaise. D’abord dédié à la production d’objets en plastique, Plasan se spécialise rapidement dans la fabriquation d’équipements de protection individuelle pour l’armée (gilets pare-balles). Dans les années 90, la production s’étend vers la fabrication de panneaux composites pour les véhicules blindés de l’armée israélienne, ce qui deviendra la spécialité de l’entreprise. Aujourd’hui, Plasan est spécialisée dans la production de blindage pour les véhicules militaires terrestres, aériens et navals. Elle fournit l’armée israélienne en travaillant en collaboration avec Elbit et Rafael, mais exporte également une large part de sa production, notamment vers les États-Unis.

Depuis le 7 octobre, Plasan contribue activement aux opérations de l’armée israélienne : le groupe a notamment offert à l’armée son stock de véhicules blindés Sandcat Tigris, et mis à disposition une équipe de maintenance des véhicules directement sur les zones d’opération près de Gaza et à la frontière libanaise. Le directeur de conception de Plasan, Nir Kahn, a ainsi déclaré : « On voit nos produits utilisés tous les soirs aux informations. Nous savons qu’il s’agit de produits tout droit sortis de la chaîne de production qui vont directement sur le terrain pour sauver des vies, qu’ils servent à ramener les otages, et qu’ils font du bon travail – et c’est incroyablement motivant. »

Site officiel d’Amefo

https://amefo.fr/societe/

Forbes, Working During War : Inside An Israeli Defense Contractor, 02/11/2023

https://www.forbes.com/sites/erictegler/2023/11/02/working-during-war-inside-an-israeli-defense-contractor/?sh=1c48fdf1287c

Times of Israel, Shield of Israel : At evacuated Kibbutz Sasa, an armor factory toils to protect troops, 06/01/2024

https://www.timesofisrael.com/shield-of-israel-at-evacuated-kibbutz-sasa-an-armor-factory-toils-to-protect-troops/

PGM Précision

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PGM Précision est une entreprise créée en 1993, située en Haute-Savoie près d’Annecy. Elle fabrique principalement des fusils de précision qui équipent les forces spéciales et les unités d’intervention de plusieurs pays. PGM fournit notamment le RAID, unité spécialisée de la police nationale française.

Domaines d’activités principaux : Fusils militaires | Fusils sportifs | Accessoires Produits phares Ultima Ratio | Hécate 2 | PGM 338 5 millions d’euros de chiffre d’affaires (2022) Actionnaire principal

Teissier Technique Adresse

251 route de Chavanne 74330 POISY

Complicité avec Israël

L’armée israélienne utilise des fusils PGM

Depuis les années 90, PGM Précision équipe les forces armées israéliennes, notamment Yamam, l’unité spéciale antiterroriste de la police aux frontières israélienne. Les fusils PGM338, PGM Hecate et PGM Ultima Ratio permettent aux tireurs d’élite d’atteindre des cibles à une distance de 500 à 1500 mètres, dans des zones urbaines, souvent avec l’utilisation d’un silencieux.

Depuis le milieu des années 2010, Israël commence à remplacer une partie de ses fusils PGM par des armes américaines, en raison de difficultés d’approvisionnement en pièces détachées venues d’Europe. En 2023, le Rapport au Parlement sur les exportations d’armement de la France indique qu’en 2022, 8 fusils d’assaut ont été vendus à Israël. S’agit-il de nouveaux fusils PGM ?

Mako.co.il, Sans ces moyens, aucun combattant Yamam ne quitte la maison, 18/08/2017

https://www.mako.co.il/pzm-magazine/Article-a0868426056ed51006.htm

La guerre se fabrique près de chez nous, Les Notes de l’Observatoire, n° 6, Mai 2022

Voir en ligne : Infokiosque

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