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Infokiosques.net - Neurones, guerre sociale et perspectives révolutionnaires

Infokiosques.net - Neurones, guerre sociale et perspectives révolutionnaires

Pour celleux qui ne connaîtraient pas encore infokiosques.net, voici une petite présentation du site (qui existe depuis 2002 !) et de ce qu’on y trouve (des zines, des brochures, et encore des zines... par centaines !).

Partout | sur https://stuut.info

Infokiosques.net est un site internet qui a été créé en 2002 par quelques personnes qui écrivaient, éditaient et/ou diffusaient déjà des brochures en papier. Il est donc géré par un collectif de gens participant à des infokiosques, des distros, des éditions autogérées.

En 2003, des gens d’infokiosques.net diffusaient ce petit texte, toujours d’actualité aujourd’hui :

"Qu’est-ce qu’un infokiosque ?

Cette société nous pose question, nous empêche de vivre. Parfois elle nous fait vomir, toujours elle nous révolte. Capitalisme, patriarcat, rapports de domination, désastres écologiques, forces étatiques, de quoi faire frémir toute notre bile. Parfois nous voudrions cultiver cette bile, comment dire, l’approfondir, la relever, la garnir de données, d’arguments, d’idées d’action. Mieux connaître ce que nous critiquons pour mieux savoir ce que nous vomissons et comment nous le vomissons.

Alors nous nous auto-organisons et nous montons un infokiosque, une sorte de librairie alternative, indépendante. Nous discutons des publications, brochures, zines et autres textes épars qui nous semblent intéressants ou carrément nécessaires de diffuser autour de nous. Nous les rassemblons dans cet infokiosque, constituons ainsi nos ressources d’informations, et les ouvrons au maximum de gens. Nous ne sommes pas les troupes d’un parti politique, ni les citoyen-ne-s réformateurices de nos pseudo-démocraties, nous sommes des individus solidaires, qui construisons des réseaux autonomes, qui mettons nos forces et nos finesses en commun pour changer la vie et le monde.

Les textes subversifs sont nombreux et c’est partout hors des circuits spectaculaires-marchands (et même au sein de ces circuits, des fois) qu’il est possible d’en trouver. En mettant de côté une puis deux puis trois brochures, jusqu’à en avoir une ou deux ou trois dizaines, il ne reste plus qu’à photocopier tout ça en plusieurs exemplaires et trouver un lieu où les poser pour que chacun-e puisse venir les feuilleter et les emporter. Alors nous bichonnons les photocopieuses, nous récupérons du papier à foison, nous faisons jouer les réseaux de connaissances, le bouche à oreille. « Tiens, la semaine dernière on parlait des catastrophes écologiques en Amérique trans-caucasienne. Ben figure-toi que je suis tombé sur une brochure qui en parle : je te la photocopie et je te la passe ». Nous aimons ces moyens de communication directe, nous aimons le do it yourself, l’auto-production, la débrouille, nous aimons ces modes de diffusion autonomes.

Dans le monde merveilleux des infokiosques, l’information n’est pas soumise aux logiques commerciales, publicitaires, spectaculaires, financières qui ligotent les médias classiques et puissants. Elle n’est pas centralisée, standardisée, reproduite à l’identique en quantités industrielles et officielles. L’information est réappropriée par des individus, des collectifs, rediffusée au gré des envies et des luttes sociales. On n’en revient pas pour autant à la rumeur, vu que les données transmises sont en principe vérifiables, en tout cas écrites, et donc déformables uniquement de manière consciente. Et l’information ne reste pas non plus forcément dans le cercle du voisinage : si l’échelle de diffusion des infokiosques n’est pas monstrueuse, elle n’est pas pour autant insignifiante. Elle mobilise d’autres moyens, elle mobilise les circuits invisibles des relations humaines, et peut se répandre bien plus qu’on ne se l’imagine.

Il y a des infokiosques dans plusieurs villes de plusieurs pays, dans des lieux autogérés, des squats ou des lieux associatifs… S’y trouvent plein de lectures à emporter, généralement à prix libre ou « pas cher », car le but ici n’est pas de gagner de l’argent mais de diffuser des idées, des théories, des pratiques mises sur papier. En plus de ne pas faire d’argent, les infokiosques n’ont généralement pas d’existence légale. Ce sont des collectifs anonymes et des « zones d’autonomie temporaire » (plus ou moins temporaire, selon les lieux dans lesquels ils se trouvent). Il existe aussi des infokiosques virtuels, comme infokiosques.net..."

L’idée de départ d’infokiosques.net était donc de réunir les infokiosques/distros/éditions de brochures francophones et de mettre sur internet ce qui se diffusait déjà sur papier, de façon à le rendre accessible à un plus grand nombre de lecteurices.

En date de juin 2015, le site proposait déjà :

  • une trentaine d’infokiosques/distros/éditons, de plusieurs villes/villages, en France et ailleurs, certains de nulle part, certains nomades, certains de partout, chacun présenté par une page spécifique avec des infos pour le contacter...
  • plus de 500 brochures différentes : classées par thèmes, infokiosques de publication, auteur-e-s, dates de publication ou ordre alphabétique. Chaque semaine environ, une nouvelle brochure vient s’ajouter à la liste.
  • des news pour se tenir au courant des événements en relation avec des infokiosques / brochures.
  • des conseils pour monter un infokiosque, quelques mots sur l’anonymat, l’anti-copyright, la féminisation des textes, le prix libre...
  • des liens vers des sites d’infokiosques un peu partout, bibliothèques, périodiques, maisons d’édition indépendantes, médiathèques en ligne, etc.
  • du matériel de propagande à télécharger et imprimer : flyers, affiches, stickers.

Les thèmes des brochures publiées sur le site sont nombreux : Anarchismes/anarchie, Anticolonialisme(s), Antimilitarisme/antiguerre, Antipsychiatrie, Antiracisme, Antispécisme, Communismes, Contre-sommets, Corps/santé/antivalidisme, Critiques de l’âgisme et de l’éducation & mineur·e·s en lutte, Critiques du travail, Expérimentations collectives, Féminisme/(questions de) genre, Grèves et luttes des classes, Guides pratiques, Informatique/défense numérique, Insurrections/révoltes/émeutes, Luttes paysannes/uralité, Migrations/luttes contre les frontières, Mouvements sociaux, Nucléaire et énergies industrielles, Prison/justice/répression, Sexualités/relations affectives, Squat/logement, Transpédégouines/queer, Urbanisme, Violences patriarcales/autodéfense féministe... et plus encore. La première brochure publiée date de février 2003, et aujourd’hui le nombre de brochures augmente réulièrement, avec une nouvelle brochure publiée plus ou moins toute les semaines.

Le site est collaboratif. Pour proposer une brochure ou des news sur le site, on trouve toutes les informations sur la page « Proposer une brochure ». Si on fait partie d’un infokiosque, on peut être rajouté dans l’onglet "des gens et des lieux" du site. Il est même envisageable de rencontrer le collectif d’infokiosques.net et de le rejoindre sur le long terme.

Côté technique, infokiosques.net utilise le système de publication SPIP, est hébergé chez Immerda et permet de syndiquer les articles avec ceci. Il encourage l’utilisation de Firefox et de Tor Browser pour plus d’anonymat et de confidentialité en ligne.

Pour contacter, « suivre » et soutenir infokiosques.net, voir ici. On peut aussi s’abonner au Super-Bulletin ici pour être tenu-e au courant des nouvelles publications parues sur le site et autres infos concernant les infokiosques.

Alors n’hésitons pas à lire, photocopier et diffuser des brochures - pour agiter les neurones, attiser la guerre sociale et nourrir des perspectives révolutionnaires !

Voir en ligne : infokiosques.net

Notes

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Santé / Soins

Le plus ancien détenu de Belgique demande l’euthanasie

En mai 2025, Freddy Horion, âgé de 77 ans et détenu depuis 45 ans (ce qui en fait le plus ancien détenu de Belgique), a demandé l’euthanasie. Il avait été condamné à mort par le tribunal belge en 1981, une peine qui a été ensuite modifiée en emprisonnement à vie. Depuis 1993, Freddy Horion est éligible à une libération anticipée, mais toutes ses demandes lui ont été refusées. En 2023, la Cour européenne des droits de l’Homme a considéré qu’en refusant à Freddy Horion toute perspective de libération, la Belgique viole l’article 3 de la Convention européenne des droits de l’homme qui interdit la torture et les traitements dégradants. Malgré cela, la situation de Freddy Horion n’a pas changé. En mai 2025, il demande donc l’euthanasie. Son avocat déclare que sa situation « sans issue » lui cause des « souffrances psychiques insupportables ». En Belgique, l’euthanasie peut être demandée par un·​​​​​​​e patient·​​​​​​​e qui souffre d’une maladie incurable, entraînant une souffrance physique et/ou psychique constante, insupportable et sans issue. Entre 2013 et 2015, 17 demandes d’euthanasie ont été formulées par des personnes détenues en Belgique pour cause de « souffrance psychique insupportable »1. Ces personnes purgent toutes de longues peines (ou des peines à perpétuité) et/ou sont en prison depuis de nombreuses années. Dans les 17 cas, les aménagements de peine, la libération conditionnelle ou l’accueil dans des hôpitaux civils avaient été refusés. Au moins une demande sur les 17 a été acceptée par la justice. La souffrance psychique incurable invoquée par les personnes détenues est provoquée par l’enfermement et la violence du contexte pénitentiaire. La souffrance psychique invoquée est incurable non pas parce qu’aucune issue réelle n’existe mais parce le système pénal a choisi qu’il n’existerait aucune issue pour ces personnes détenues. Ce qui est déclaré « incurable » est donc le résultat d’une décision politique et judiciaire et donne au système pénal la possibilité de se déresponsabiliser de la mort des personnes détenues, dans ce régime où, certes, la peine de mort a été abolie, mais où la détention tue à petit feu, conduisant les individu·es à envisager le suicide ou l’euthanasie. Dans son numéro « Psychiatrie et Carcéral : l’enfermement du soin », la revue La Brèche rapportait une moyenne, de plus d’un suicide par mois dans les prisons belges. Le taux de suicide y est donc quatre fois plus élevé que dans le reste du pays. Freddy Horion avait été condamné à mort avant que sa peine ne soit modifiée en emprisonnement à perpétuité. On observe que la condamnation à mort initiale est, en quelque sorte, reconduite indirectement par la violence de l’institution carcérale, sur les plans administratifs, physiques, judiciaires et psychologiques. Ces violences se produisent entre autres à travers la production du désir de mort et les décisions judiciaires qui ne respectent pas le droit à l’espoir et à la libération. L’avocat...

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Racismes / Colonialismes

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