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Inondations en Espagne : la responsabilité d’une coalition de droite et d’extrême-droite

Inondations en Espagne : la responsabilité d’une coalition de droite et d’extrême-droite

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Le 29 octobre ont eu lieu des inondations désastreuses en Espagne. Au moins 219 personnes sont mortes et 89 disparues. Des pluies torrentielles ont détruit de nombreuses habitations, des cultures agricoles et des structures du réseau de transport.

Ces inondations sont symptomatiques des effets du dérèglement climatique, mais nous souhaitons ici revenir sur cet épisode, en insistant sur la responsabilité des politiques de droite et d’extrême-droite.

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La région la plus touchée est celle de Valence. L’équivalent d’une année de pluie y est tombé en quelques heures. Si ce n’est pas la première fois que d’importantes intempéries ont lieu dans la région, l’intensité des précipitations est toutefois inédite.

Les fortes précipitations sont le résultat d’un réchauffement généralisé de l’air aux abords de la Méditerranée. Ce réchauffement rend l’air plus humide et provoque des précipitations plus nombreuses et plus intenses, difficilement absorbées par des sols secs comme à Valence, où l’eau a circulé et formé des écoulements boueux dangereux.

Des politiques d’adaptation et de prévention auraient pu limiter les dégâts et le nombre de morts. Or le président conservateur de la région de Valence, Carlos Mazón (du Parti Populaire, droite) est pointé du doigt pour avoir définancé l’organisme de réponse aux catastrophes climatiques mis en place l’année dernière par la coalition écologiste-socialiste anciennement au pouvoir dans la région de Valence. Cet organisme avait précisément pour but de mettre en place une gestion intelligente de ce type d’aléas climatiques, pour limiter la casse. Les politiques ont une responsabilité dans la gestion de ce type de crise. Carlos Mazón est également décrié pour avoir minimisé l’ampleur de la catastrophe, avant et pendant les inondations, fidèle au climato-scepticisme de son parti.

L’Agence météorologique nationale espagnole avait prévenu du risque de violentes coulées de boue plus d’une semaine avant les inondations et publié un communiqué d’urgence le matin du 29 octobre. L’alerte n’a pas été prise au sérieux par les pouvoirs publics qui n’ont averti la population par sms de ne pas se déplacer que vers 20h, bien après le début des inondations, qui prenaient déjà de l’ampleur en fin d’après-midi.

Il est évident que le dérèglement climatique est l’origine première de ce type de catastrophes. On peut donc y voir un signe de plus des conséquences des émissions de gaz à effet de serre causés par l’activité humaine, particulièrement polluante dans le système capitaliste actuellement dominant. Par contre, à l’heure de la multiplication d’événements de ce type, que ce soit en Méditerranée, mais aussi en Belgique comme en été 2024 ou en été 2021, les politiques d’aménagement du territoire et de prévention sont cruciales. L’urbanisation et l’artificialisation des sols augmentent les risques d’inondations et d’écoulements destructeurs voire mortels.

En Espagne les habitant·es ne cachent pas leur mécontentement, d’autant plus que de nouvelles inondations ont eu lieu dans la région de Barcelone, et que l’Agence météorologique nationale a émis une nouvelle alerte pour le sud de l’Espagne dans les jours qui viennent. Les secours ont été d’une inefficacité qui a scandalisé la population, contrainte de se reposer sur la solidarité citoyenne. Dans certaines zones touchées autour de Valence, les secours mobilisés ont dû attendre deux jours avant d’obtenir une autorisation pour se rendre dans la banlieue de Valence.

L’extrême-droite espagnole tente de faire porter la responsabilité aux élus de gauche qui sont au pouvoir à l’échelle du pays (en particulier le Premier ministre socialiste Pedro Sánchez) mais c’est bien la coalition de droite et d’extrême droite au pouvoir au niveau régional qui a failli à sa responsabilité d’anticipation des risques et de gestion de crise.

En visite dans une des zones les plus affectées, le couple royal s’est fait hué et aspergé de boue. Le Premier ministre socialiste a quant à lui été frappé par un coup de bâton dans le dos. Le 9 novembre des milliers de manifestant·es se sont rassemblé pour exiger la démission de Mazón.

En région bruxelloise, plus de la moitié du territoire est imperméable. Au centre de Bruxelles, on atteint des taux d’imperméabilisation de 93%, et il s’agit surtout de quartiers plus populaires, avec moins d’espaces verts qui pourraient limiter d’éventuels dégâts et absorber des précipitations. Un aménagement du territoire réfléchi et plus égalitaire selon les quartiers est aujourd’hui plus que nécessaire, en prévision des futurs aléas climatiques. A cela s’ajoute bien sûr la nécessité plus large de mettre un terme aux modes de production capitalistes toujours plus polluants et de mettre en place des mesures d’adaptation, de prévention et de gestion des catastrophes climatiques.

Sources :

Voir en ligne : BXL Dévie

Notes

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