Ce jour-là, Madame Aïcha TOURE était présente pour se faire coiffer, comme la plupart des Africaines vivant à Bruxelles. Ce quartier est connu comme terrain social et économique et subit depuis des années une gentrification socio-économique qui engage des pressions contre les petits commerces d’économie solidaire, bien que la commune d’Ixelles joue la carte « multiculturaliste ».

Un contrôle des identités a été effectué dans les galeries commerçantes. Madame Toure a été contrôlée, arrêtée puis incarcérée quasi directement au « Centre fermé pour illégaux de Holsbeek », l’un des 6 six centres de détention administrative (centres fermés) gérés par l’Office des étrangers, dont la directrice est Carla De Becker.

Depuis plus d’un mois, Aïcha Toure est incarcérée injustement, son seul « crime » est d’avoir cherché l’asile en 2019 en Belgique afin d’obtenir une protection sociale, politique et économique. Madame Toure est victime d’une politique criminalisante et de loi obsolète en termes de droit à l’asile.

Sa demande d’asile ayant été déboutée suite à des arguments arbitraires, elle ne s’est pas découragée et tente depuis de lutter pour ses droits. Elle a intégré le comité des femmes sans-papiers, suit les cours d’intégration au sein de plusieurs associations, y compris à Lire & Ecrire afin d’apprendre le français. Aïcha Toure souffre de diabète et son incarcération en centre fermé la met en danger, vu que le traitement n’est pas assuré correctement et que le stress occasionné augmente les symptômes.

Aussi mère de deux enfants orphelins de père avec lesquels elle n’ose plus communiquer depuis un mois tant le stress et la peur d’être rapatriée sont élevés. Cet enfermement détruit psychologiquement et physiquement.

Nous et la Coordination des sans-papiers de Belgique , avons toujours dénoncé avec force les centres fermés qui enferment des personnnes innocentes dans les conditions inhumaines, éminemment dénonçées en termes de torture.
Nous lançons un cri de cœur pour leur camarade.

L’appel concerne également les frais de scolarité et de soutien à ses enfants autant que les coûts de son dossier de recours contre cet enfermement :

Nous vous demandons de relayer cet appel à la libération d’Aïcha Toure

• auprès des parlementaires en Belgique et en Europe, lesquels sont habilité·es à visiter des centres au titre de leur mandat national
  (voici le guide à leur attention : https://movecoalition.be/wp-content/uploads/2022/03/guide-parlementaire.pdf),
• auprès de Marie-Colline Leroy (info@leroy.fed.be), la Secrétaire d’état à l’égalité des chances dont le cabinet a été maintes fois avisé des spécificités des femmes sans papiers [1]
• ainsi qu’auprès de tout média et toute organisation solidaire qui peut engager des moyens et du temps pour faire parler d’elle et faire sortir Aïché et toutes les autres femmes et hommes sans papiers