Le Front Q a dédié différents PQ (Point queer) à des discussions sur les agressions homophobes qui se sont étalées sur plusieurs mois, culminant dans le meurtre homophobe d’une personne, et des blessures par balles.
Comme les féminicides, les violences queerphobes en Belgique ne sont pas des faits isolés. Chaque année connait ses victimes femmes, putes, trans et pédés. Toutes et tous victimes du patriarcat avec sa culture du viol mortifère qui considère qu’on peut disposer librement des corps et des vies de tout ce qui n’est pas un homme cis hétéro blanc.
Nous ne pouvons pas nous permettre de faire une lecture fataliste de ces évènements. Nous avons donc échangé sur notre fort sentiment d’impuissance et de détresse collective face à ces agressions, en tentant de trouver des ripostes. Nous refusons la dépolitisation de cette violence par les médias, toujours classée dans la rubrique des faits-divers. Ce ne sont ni des accidents, ni des cambriolages qui tournent mal ; ce sont des agressions et meurtres homophobes et transphobes.
Nous refusons de nous résigner et nous refusons la réduction au seul statut de victimes. D’autant plus que cette assignation et ces violences s’inscrivent également dans le climat fasciste actuel, où la montée de l’extrême droite nous est montré comme inéluctable . Ceci étant accompagné par le contexte de répression violente et de traque des militant.e.s et des mouvements populaires, comme par exemple la répression de soutien à la Palestine a laquelle nous assistons.
La seule réponse que les associations sensées nous représenter trouvent à faire est d’envoyer les pédés chez la police, seul.e.s et sans soutien préalable, pendant ou même après Nous ne sommes pas là pour proposer des alternatives à la police, ni pour empêcher des personnes qui en ont besoin pour leur réparation de le faire, mais tenons à rappeler que cela constitue dans l’immense majorité des cas une double peine pour les victimes. La police n’a pas de meilleures solutions : en tant que bras armé de l’état, elle est formée à la répression des minorités et de tout élan de changement, et il est important de garder cela à l’esprit.
Aux hétéroflics et homoflics qui nous donnent le conseil d’éviter les espaces publics, Grindr, les lieux de drague, ou carrément LA NUIT au lieu de questionner leur propre présence dans ces espaces, nous n’avons rien à dire, si ce n’est : on ne va nul part, ce monde nous appartient.
La culture du viol s’accomode du secret et de la pudeur, héritage du puritanisme chrétien qui n’a jamais quitté notre façon de penser la sexualité. L’injonction au secret facilite nos agressions et les permettent. Le silence entourant la sexualité et la peur de partager ses expériences doivent être brisés, car ils peuvent mener à des prises de risque supplémentaires. Pour les queers, cette injonction au silence forme aussi de la honte et de la culpabilité que nous renvoie la société cis-hétéro-normée des hétéro-flics et des homo-flics. Nous ne pouvons pas éviter tous les risques inhérents à des rencontres anonymes, mais nous pouvons les réduire.
C’est pourquoi nous appelons à continuer la discussion et à étoffer ces propositions de suggestions non réformistes, car nous ne voulons pas des miettes : nous voulons tout !
Information Point Queer
Dimanche 01.12
15h - 18h
185 rue royale sainte marie
Tous les premiers dimanche du mois
Durant ce PQ de décembre, nous voulons aborder l’enjeu de comment penser et construire des (auto)formations de défense et de réductions des risques.
Ni la police, ni les institutions, ni les applications animées par des logiques marchandes ne peuvent apporter une réponse pertinente aux violences que nous subissons et qu’elles participent à renforcer.
Organisons-nous pour
lutter ensemble !
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