Ce mercredi 30 octobre, vers 5h du matin, la police a évacué un campement d’une quarantaine de personnes, en grande majorité demandeuses d’asile. Situé depuis environ un an au pied de l’ancien centre de l’Office des étrangers, ce campement de fortune constituait un abri pour des personnes qui devraient en principe bénéficier d’un droit d’accueil digne de la part de l’institution dont la rampe du bâtiment servait de refuge.
Notons que cette violente expulsion a été exécutée sous les ordres du Bourgmestre de la Ville de Bruxelles, Philippe Close avec l’aval de l’université KU Leuven. Anciennement occupé par l’Office des étrangers, le bâtiment du boulevard Pachéco a été racheté par l’université néerlandophone qui veut commencer très prochainement sa rénovation pour son tout nouveau campus étudiant.
Sans prévenir d’une potentielle expulsion, la police est venue sur place la veille pour détruire une partie des abris. Le lendemain, à l’aube, la police, accompagnée des services de propreté de la ville, sont venus déloger les personnes réfugiées dans ce qu’il restait du campement, puis ont jeté leurs affaires dans des camions-poubelles, sans leur laisser la possibilité de les récupérer.
Ces personnes se trouvent ainsi sans solutions d’hébergement et vont devoir trouver à nouveau un abri, et ce sans une partie de leurs affaires personnelles, sciemment détruites par la police. Si cet abri restait très précaire, il permettait tout de même que ses habitants soient protégés du vent et de la pluie, et bénéficient d’une aide humanitaire de la part d’associations. Les collectifs alertent sur la dangerosité de la situation, une expulsion qui ne fait que déplacer et aggraver la crise de l’accueil, qui plus est à l’approche de l’hiver.
C’est donc main dans la main, qu’un bourgmestre prétendu socialiste, une université dite progressiste, et une secrétaire d’État à l’Asile et la Migration (Nicole de Moor) aux politiques sinistres, orchestrent l’expulsion d’un campement de personnes en demande d’asile, installées au pied de l’Office des étrangers, institution belge pourtant censée leur garantir un droit d’accueil digne.
On ne peut être plus clair sur les intentions de l’État belge en termes de politiques migratoires qui préfère faire place aux élites bruxelloises et aux intérêts économiques, plutôt que de faire respecter les droits humains après plus de 10 000 condamnations par la Cour européenne et les tribunaux belges. Rappelons-le, ces personnes sont privées de leur droit à l’hébergement, et au total, ce sont environ 3 000 demandeur·ses d’asile qui sont toujours sans solution de logement en Belgique.
Sources :
- Belfius 7sur7.be/.../un-campement-de-demandeurs-dasile-evacue-sur-le-boulevard-pacheco a50c8b8a/
- bruzz.be/.../aanmeldcentrum-pacheco-vanwege-werken-verhuisd-naar-beliardstraat-dit
- bruzz.be/../bouwvergunning-verleend-voor-nieuwe-campus-van-ku-leuven-pacheco-gebouw-2022-09-21
- amnesty.be/.../article/elections-droits-humains-demandeur-euses-asile-refugi-migrant
- Reportage BX1
- @front_antiexpulsions
- @reseau_ades
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