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Pourquoi faut-il en finir avec les prisons ? (brochure)

Pourquoi faut-il en finir avec les prisons ? (brochure)

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« Pourquoi faut-il en finir avec les prisons ?

Introduction

Nous avons un tas de représentations sur les prisons, au moins quelques idées et un avis. Ces représentations répondent à un besoin humain : comprendre ce qui se passe autour de nous, y compris concernant les institutions. On a donc toutes et tous un avis sur la prison. Pourtant sa réalité est assez méconnue et, assurément, plus le flou sur une situation est grand, plus des préjugés lui collent à la peau. Ces idées préconçues nous servent à comprendre, ou en tout cas à faire comme si on comprenait, comme si on avait des réponses à toutes les questions. Car en effet, chacun.e se pose des questions sur la prison : que s’y passe- t-il ? Quelle est son utilité ? Qui va en prison ? Nous protège-t- elle ? Rien de plus naturel que le questionnement. Le problème est que les réponses que l’on nous sert aujourd’hui sont en fait très éloignées de la réalité carcérale.

Un exemple est l’idée que « la prison nous protège ».
Si tel était le cas, quoi de plus naturel que d’adhérer au système carcéral ? En effet, le besoin de protection est capital pour tout le monde. Mais si la prison ne nous protège pas, à quoi sert-elle ? Comment nous protéger pour vivre en collectivité ?

C’est parce que les auteur.e.s de cette brochure se sont posé.e.s ces questions qu’iels [1] se sont rassemblé.e.s pour la rédiger. Si les préjugés servent à comprendre la réalité et s’y repérer, ils la construisent aussi et maintiennent donc le système carcéral en place. La démarche vise donc la déconstruction des préjugés farouches sur cette institution opaque qu’est la prison tout en tenant compte des besoins de protection et de justice sociale.

Ce qui est écrit est issu de nombreuses réflexions et discussions, d’échanges avec des détenu.e.s et des proches de détenu.e.s. À cela s’ajoute l’expérimentation de luttes anti-carcérales, où les réactions des autorités révèlent les réelles lignes politiques gestionnaires de l’Etat tant dans son aspect répressif que dans son attitude déniant la réalité.

Beaucoup ont du mal à s’imaginer un monde sans prison. On nous donne l’impression que ce châtiment a toujours existé, qu’il va de soi. Ce n’est cependant pas le cas : il y a bien eu un « avant » prison et il y aura un « après ». Car cette institution n’est ni indispensable, ni même utile et participe aux inégali- tés des sociétés actuelles. Il est temps de déconstruire toutes nos idées préconçues sur les prisons pour ensuite pouvoir les décon- struire brique par brique.

Table des matières

Introduction

  • Est-ce si dur que ça la prison ? Alors que les détenu.e.s sont logé.e.s, nourri.e.s et qu’iels ont même la télévision ?
  • Mais la prison est indispensable pour notre sécurité ?
  • Mais il faut bien punir les criminel.le.s !
  • Et les grand.e.s criminel.le.s dangereux.ses alors ? Qu’est-ce qu’on ferait de Marc Dutroux ?
  • Si la prison ne marche pas, pourquoi on l’a inventée ? N’a-t-elle vraiment aucun sens ?
  • On ne pourrait pas imaginer de bonnes prisons ? Des prisons humaines ?
  • Mais alors, il faudrait changer toute la justice ?
  • D’accord mais, concrètement, peut-on imaginer une alternative au système pénal actuel ?
  • T’as pas peur ?
  • Petit mot en attendant la fin des prisons
  • Pour aller plus loin

Version PDF :
Brochure de Déconstruction « Pourquoi faut-il en finir avec les prisons ?

Notes

[1« Iels » est une contraction des pronoms « ils » et « elles » , son utilisation permet une écriture dite « inclusive ». C’est-à-dire qui englobe tout le monde (sans privilégier le masculin pour tout désigner) et va au-delà de la représentation binaire « femme » d’un côté et « homme » de l’autre. Iels serait le pronom qui remplacerait « ces personnes ». Tout au long de cette bro- chure, l’écriture inclusive sera utilisée pour permettre à tout le monde de s’y retrouver et n’ex- clure personne. Vous lirez donc des adjectifs ponctués par « .e » ou « .e.s » ce qui rassemble ce qu’on appelle couramment : masculin, féminin, singulier et pluriel.

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