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Retour sur la manif du 8 mars - Communiqué du bloc VNR & Révolutionnaire

Retour sur la manif du 8 mars - Communiqué du bloc VNR & Révolutionnaire

Ce 8 mars 2022, nous avons marché en soutien à toutes les personnes victimes de violences sexistes et sexuelles. Notre bloc a encore une fois symbolisé l’alliance de nos collectifs, ainsi qu’avec le Bloc Lesbien Bruxelles, contre le système et toutes les formes d’oppressions et de domination qu’il engendre. Nous nous sommes allié.es pour une révolution féministe, contre le sexisme, la transphobie et la transmysoginie, le racisme, et le classisme, rouages prolifiques du capitalo-patriarcat.

Bruxelles | sur https://stuut.info

Nous nous sommes retrouvé·es à nouveau afin de construire une résistance forte et unie contre ce système destructeur. Notre alliance souhaite affirmer qu’un autre monde est possible, que les luttes féministes s’intensifient partout, et que plus que jamais nous devons faire entendre nos voix.

Nous étions nombreux·ses à marcher ensemble. Nous étions nombreux·ses à gueuler ensemble notre rage. Nous étions côtes à côtes, uni·es, solidaires et entre adelphes, et c’était incroyable.

Cependant nous avons noté quelques points sur lesquels nous souhaiterions revenir, et nous avons reçu des critiques sur notre organisation et le déroulement de la marche, et il nous semble important de les partager avec vous dans ce message.
Tout d’abord, nous avons été très surpris·es du parcours validé par l’organisation de la Marche Mondiale des Femmes, dont les petites ruelles étroites auraient pu mettre en danger la sécurité des cortèges.

En plus du danger, accepter un itinéraire à travers les rues secondaires pour la marche du 8 mars signifiait accepter que nous étions une fois de plus rendu.e.s invisibles et donc qu’une fois de plus le pouvoir patriarcal nous imposait sa loi. Nous n’accepterons plus une telle situation.

Nous allons donc entamer une discussion sur le sujet avec les personnes organisatrices pour éviter que cela ne se reproduise, si nous décidons de marcher à nouveau dans ce contexte.

Car, par ailleurs, la question de réitérer une marche avec les institutions et partis belges se pose évidemment, car nous souhaitons proposer une mobilisation de masse contre les oppressions, hors du corps institutionnel. Nous sommes actuellement en train de discuter sur ces questions, afin de pouvoir proposer rapidement une mobilisation dans nos termes, dans le cadre le plus safe possible.

Nous avons aussi noté des critiques quant aux slogans proposés lors de la marche. En effet lors de l’organisation de la journée et notre énergie ayant été mise en priorité sur la sécurité des participant.es face aux menaces terfs, swerfs et fascistes, l’aspect animation et slogans scandés à été mise légèrement de côté et nous présentons nos excuses à toutes les personnes qui ne se sont pas reconnues dans les chants. Nous veillerons, pour la prochaine fois, a ne pas occulter cet aspect qui nous semble primordial, et nous y apporterons une attention particulière lors de nos prochaines réunions.

Il y a par ailleurs eu des problèmes d’organisation au sein de notre bloc, notamment concernant le point de rendez-vous. Nous ferons notre possible pour faciliter un maximum l’accès à notre cortège et sa visibilité, lors de notre prochain évènement.

Enfin, si la marche s’est de manière générale bien passée et que nous avons su montrer une vraie solidarité contre l’idéologie TERF, nous regrettons que la fin de manifestation ait été ternie par un chant violent centré sur les organes génitaux des violeurs. Le Bloc VNR souhaite rappeler l’essentialisme, la transphobie et plus précisément la transmisogynie de ce type de slogans, qui participent au sentiment d’insécurité et in fine à l’exclusion des personnes transfem des milieux féministes. De plus, ces chants sont souvent utilisés comme dogwhistle [1] par les militantes anti-trans, afin de créer une atmosphère hostile pour les femmes trans sans que les personnes qui les chantent ne se rendent compte de la portée de leur geste.

Nous regrettons particulièrement que ce chant, lancé par des personnes d’autres cortèges, ait été repris par des gens dans notre Bloc.

Nous tenons aussi à préciser sur ce sujet que cela s’applique aussi aux pancartes avec slogans ou jeux de mots axés sur les organes génitaux, et donc essentialistes, transphobes et NBphobes. Ces slogans, pancartes et chants sont violents pour toutes les personnes trans et ne se retrouvant pas dans la binarité de genre.

Si vous avez des questions sur ce sujet et/ou besoin d’explications, vous pouvez envoyer un messages à La Fronde et à Féministe Libertaire, afin que des femmes cis mandatées puissent vous répondre et vous éclairer.

Merci a toute les personnes qui nous ont déjà fait part de leurs retours, critiques et suggestions.

Si vous avez été témoins de situations problématiques au sein du bloc et pendant la marche ou si vous souhaitez nous faire part de remarque ou critique supplémentaire, n’hésitez pas à nous contacter afin que l’on puisse y remédier et s’améliorer pour la prochaine rencontre. (Si vous souhaitez rejoindre l’organisation vous pouvez contacter un des collectifs de l’alliance afin de nous le signaler.)

Ce 8 mars, nous étions plus de 500 dans le bloc VNR & Révolutionnaire, preuve s’il en fallait, que l’heure est à l’insurrection. Nous ne négocierons pas, nous ne nous satisferons pas des miettes réformistes, nous continuerons à nous battre jusqu’à ce que le vieux monde brûle.

En réunissant tous nos collectifs, nous avons trouvé les moyens de s’allier et travailler ensemble contre nos ennemis communs, et nous sommes fièr·es, bien VNR et plus que jamais déterminé·es à continuer la lutte côte à côte.

Beaucoup de choses se préparent, on a hâte de vous revoir. A très vite dans la rue pour organiser ensemble la révolution féministe !

Love et adelphité,
Le Bloc VNR & Révolutionnaire.

Féminisme Libertaire Bruxelles - La Forge - Bxl - TDOR Bruxelles - La Meute LLN - NMS Boxing Club Brussels - Déchainé•es - Cercle Féministe de l’ULB - Le poisson sans bicyclette - Glue Gang Liège

Notes

[1En politique, un dog whistle (sifflet à chien), appelé parfois « appel du pied » est l’utilisation d’ un langage codé ou suggestif dans les messages politiques pour obtenir le soutien d’un groupe particulier sans provoquer d’opposition. Le concept tire son nom des sifflets à ultrasons pour chiens, qui sont audibles pour les chiens mais pas pour les humains. Les dog whistles utilisent un langage qui semble normal à la majorité mais adresse des messages spécifiques au public visé. définition wikipédia

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