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[Turquie] 3e jour de soulèvement

[Turquie] 3e jour de soulèvement

Une foule monstre de 300 000 personnes a déferlé vendredi soir vers l’hôtel de ville d’Istanbul pour dénoncer l’arrestation du maire, Ekrem Imamoglu, candidat d’opposition au président Recep Tayyip Erdogan aux présidentielles de 2028. Il a été auditionné plusieurs heures vendredi et devrait être présenté samedi soir à un juge.

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Plusieurs dizaines de milliers de personnes se sont pressées aux abords immédiats de la municipalité. La fermeture pour 24 heures de ponts et de plusieurs voies d’accès décidée par les autorités ont empêché nombre de manifestants de rejoindre le site pour la troisième nuit consécutive. “Ne te tais pas sinon ce sera bientôt ton tour !”, ont chanté les manifestants, brandissant des pancartes “N’ayez pas peur, le peuple est là”. Des appels à manifester avaient été lancés dans plus de 45 villes, des heurts ont éclaté à Istanbul, Ankara et Izmir où la police a fait usage de canons à eau, à Istanbul, les policiers ont fait usage de balles en caoutchouc, usé de gaz lacrymogènes. Au total, des manifestations se sont tenues 40 des 81 provinces du pays. 97 personnes ont été interpellées, plusieurs journalistes qui couvraient les rassemblements ont été blessés à Istanbul par les forces de l’ordre, 16 policiers ont été blessés. Les autorités ont interdit tout rassemblement jusqu’à mardi soir à Ankara et Izmir.

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DANS LES MÊMES THÉMATIQUES

Contrôle social / Répression

Frisson d’un Instant : La Tour

L’une des premières choses qui frappent le regard, c’est la hauteur vertigineuse de la tour, autrefois nommée Tour Astro. Elle se dresse comme un monolithe silencieux, enraciné sur la colline tel un géant de pierre en méditation. Son sommet caresse les cieux sans jamais s’y fondre, esquivant les nuages comme un navire contourne les récifs — les masses vaporeuses glissent sans lui prêter attention, indifférentes à sa grandeur. Autrefois, la Tour Astro n’était qu’une coquille vide, une de ces structures impersonnelles érigées par les promoteurs bruxellois tels que De Pauw ou Blaton. Ces bâtisseurs de béton ont semé, à travers la capitale, des géants muets — posés sans ménagement comme des blocs tombés du ciel, écrasant des quartiers où les rues vibraient encore comme des veines palpitantes d’une vie populaire. Chaque édifice semblait arracher un morceau de mémoire collective, remplaçant le tissu urbain par une peau froide, figée dans le béton. Dès que je franchis les portes tournantes monumentales, un garde s’avance. Ses yeux, acérés comme des lames affûtées, semblent me traverser de part en part, comme s’ils cherchaient à dissoudre le moindre secret enfoui sous ma peau. Cela ne fait pas l’ombre d’un doute : avant même que je n’ouvre la bouche, ma présence est passée au crible. Son regard se faufile sur moi tel un scalpel invisible, découpant mes gestes, mes silences, mes hésitations. On aurait dit un cartographe du soupçon, déployant son œil comme on déploie une carte ancienne — traçant des frontières invisibles, cherchant les reliefs cachés de ma personne. Le garde prend enfin la parole. Sa voix est grave, taillée dans la pierre comme les murs de cet immense édifice. Il me demande la raison de ma présence, l’objet de ma démarche — d’un ton ni hostile, ni bienveillant, mais empreint d’un devoir scrupuleux. Aussitôt, remontent dans ma mémoire les enseignements de nos vieux cours d’histoire médiévale : à cette époque, les gardes surveillaient tout — l’étoffe d’un vêtement, l’ombre d’une arme, les portes d’un château. Rien ne leur échappait. Et curieusement, ce sbire moderne, pourtant si méticuleux, n’a pas encore exigé que je décline mon identité, ni les motifs exacts de ma venue. C’est le premier affrontement silencieux, une forme de duel sans épée ni cri. Il me le fait comprendre sans détour : si je n’en sors pas vainqueur, je ne franchirai jamais le cours d’eau qui ceint ce château dressé comme un doigt de pierre griffant les cieux — une forteresse née d’un rêve vertical. Alors, je réponds. Pas par les mots, mais par la posture. Mes yeux rivés aux siens, je plante mon regard comme on plante un étendard sur un territoire étranger. Je garde sa pupille dans ma ligne de mire, comme un archer tenant la cible au centre de sa volonté. « Je souhaite réaliser tests de niveau en connaissance de langue du Néerlandais chez Actiris » Le garde grommelle, visiblement peu enclin à comprendre, et tourne son regard vers l’une des quatre...

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