Le 4 décembre 2024, Baudouin PBM a été victime de violences policières et de discrimination à bord d’un vol Brussels Airlines reliant Zaventem à Kinshasa.

Alors que le vol avait 1h de retard, Baudouin attendait à sa place, pied nu. Le personnel de cabine a alors plusieurs fois interrogé sa tenue, notamment le fait qu’il marchait pieds nus pour des raisons religieuses. Bien qu’il ait précisé avoir des babouches dans son sac pour les utiliser si nécessaire, le ton aurait rapidement monté. Le pilote a finalement décidé de faire appel à la police pour le faire débarquer de force. « Il y avait d’autres passagers qui avaient ôté leurs chaussures, mais c’est sur moi qu’ils se sont concentrés. Aucun argument ne m’a été donné », explique-t-il, encore sous le choc.

Baudouin raconte avoir alors été étranglé par cinq à six policiers, ce qui lui a causé une fracture à la main, des douleurs à l’épaule et une vision troublée. Après usage de la force, on le voit demander aux policiers de le laisser tranquille et qu’il viendrait avec eux, la police continuant de le tirer de force. Il porte aujourd’hui un plâtre et doit suivre un traitement médical. À cela s’ajoute un traumatisme psychologique profond. Baudouin dénonce un usage disproportionné de la force des policiers et du racisme de la part de l’équipage de Brussels Airlines.

Unia, le centre pour l’égalité des chances, a ouvert un dossier sans se constituer partie civile pour le moment. De son côté, la Ligue des Droits Humains s’interroge sur les motifs de l’intervention. «  Le recours à la police pour un incident aussi mineur, ne mettant ni la sécurité ni la tranquillité des passagers en jeu, ainsi que l’usage apparent d’une force disproportionnée, posent sérieusement question », a déclaré un porte-parole de l’organisation.

La compagnie Brussels Airlines s’est refusée à commenter en détail, évoquant la protection de la vie privée. Elle a toutefois précisé qu’il n’existe pas d’interdiction de marcher pieds nus dans ses appareils, mais que les passagers doivent respecter les consignes de sécurité émises par l’équipage. « La décision de refuser un passager n’est prise que lorsqu’il représente un danger ou risque de perturber gravement le vol », a indiqué la compagnie.

L’acharnement dont Baudouin PBM a été victime met en lumière des problématiques persistantes de racisme et de violences policières.

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