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Centre fermé de Bruges : appel des détenus

Centre fermé de Bruges : appel des détenus

18 juin 2023 : les personnes détenues nous font part de leurs inquiétudes pour un de leurs co-détenus. M. est en grève de la faim et de la soif de manière discontinue depuis plus de quarante jours.
Actuellement, il pèse seulement environ quarante kilos et se plaint de fortes douleurs aux reins.

Flandres | sur https://stuut.info | Collectif : Getting The Voice Out

M. est détenu depuis dix mois dans trois centres fermés différents et a déjà subi trois tentatives d’expulsion violentes. Il a été libéré le 14 juin 2023 par la Chambre du Conseil de Charleroi suite à une demande de libération introduite par son avocat. L’État belge a décidé de s’acharner et de faire appel de cette décision. M. restera en centre fermé et va comparaître devant la Chambre de Mise en Accusation dans quinze jours.

Les personnes détenues nous rapportent :
Il y en a plusieurs en grève de la faim. Moi aussi je crois que je vais arrêter de manger, c’est tout ce qu’il me reste à faire pour obtenir la liberté. Un homme est en grève de la faim depuis quarante jours. Il va crever Madame, et on est là à ne rien pouvoir faire. C’est de la torture de voir ça.

Ces faits s’inscrivent dans un contexte général de violence au centre fermé de Bruges que les personnes détenues dénoncent :
C’est affreux ici Madame. On recoit pas nos médicaments, mais des calmants on en reçoit tant qu’on veut. La nourriture est de très petite quantité. On est mis au cachot pour un oui ou un non. Des hommes enfermés ici ont des enfants dehors (l’un d’eux en a six), d’autres ont des papiers en règle dans un autre pays d’Europe. C’est pas normal tout ça Madame.

Voir en ligne : Getting The Voice Out

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Santé / Soins

[Appel à soutien] Merksplas : une semaine en grève de la faim et de la soif comme ultime tentative de libération. 30 mai 2023

Mohamed S. est détenu dans le centre fermé de Merksplas depuis le 21 septembre 2022 en vue d’une expulsion vers son “pays d’origine”, l’Algérie. Il vit depuis 30 ans en Europe et réside en Belgique depuis 2002. Ne pas boire et ne pas manger comme dernier recours Ce 24 mai 2023, Mohamed a entamé une grève de la faim et de la soif. Il nous dit : “La liberté n’a pas de prix, je mets ma vie entre parenthèses, je meurs ou je vis, c’est à eux de décider. Je n’ai pas trouvé d’autre solution”. Les différents recours introduits par son avocat devant les juridications administratives et judiciaires complices, n’ont pas permis sa libération. Il risque désormais sa vie en espérant être libéré. Huit jours après le début de son action, il se sent fiévreux et souffre de nombreux vertiges. À bout de force, il est contraint de rester dans son lit 24h/24 et ne peut bénéficier des deux seules heures de sortie autorisées. La possibilité de la mort renforcée par l’inconscience du personnel et de l’Office des étrangers Une grève de la soif peut très rapidement entrainer de graves séquelles cérébrales et rénales irréversibles, ainsi que la mort à court terme. Mohamed a été mis en isolation médicale dans le bloc 5 du centre fermé de Merksplas, mais ne reçoit pas le suivi médical adapté à sa situation. Au cinquième jour de sa grève, il a demandé qu’une prise de sang soit réalisée, ce qui lui a été refusé au motif que “ce n’est pas nécessaire”. Nous rappelons qu’il est recommandé de faire un bilan sanguin de départ, puis un autre de façon hebdomadaire et particulièrement si la perte de poids est supérieure à 10% de la masse corporelle.Mohamed est autant conscient des risques pris que de la négligence raciste du personnel du centre et de l’Office des étrangers à son égard. Il nous dit : “Nous sommes des otages ici et je n’ai pas trouvé d’autres solutions”. Trois mois après la mort suspecte et toujours inexpliquée (sauf à croire la théorie de la “mort naturelle” avancée par les autorités dès le lendemain du drame) d’un homme géorgien dans ce même centre fermé, les codétenus de Mohamed sont très inquiets. Très régulièrement, des détenus dans les centres fermés entament des grèves de le faim et/ou de la soif pour réclamer leur libération face à ces enfermements sans fin et extrêmement violents. Nous sommes actuellement en contact avec une personne détenue au centre fermé de Bruges qui en est aujourd’hui à 22 jours de grève de la faim. Appel à soutien Nous vous invitons à envoyer des mails et téléphoner aux responsables de ces maltraitances pour que Monsieur Mohamed S. reçoive les soins appropriés et in fine sa libération : Monsieur le Directeur de l’Office des Étrangers, Madame, Monsieur, Je vous envoie ce mail afin de vous interpeller sur la situation d’une personne actuellement détenue au centre fermé de Merksplas. Il s’agit de Mohamed S., de nationalité algérienne, et ayant quitté son pays il y a plus de 30 ans. Actuellement, il est...

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Témoignage Audio d’une expulsion illégale 11/05/2023

Madame Touria vit depuis 17 ans en Belgique. Suite au dépôt de son dossier de mariage auprès de la commune avec son compagnon, elle a été arrêtée et amenée en centre fermé en janvier 2023. AUDIO Témoignage de Madame Touria sur son expulsion violente : “Sept policiers pour m’expulser illégalement” AUDIO de la demande de Touria de médiatisation : “ Je veux des médias ” : Contextualisation de la situation de Madame Touria : Madame Touria vit depuis 17 ans en Belgique. Suite au dépôt de son dossier de mariage auprès de la commune avec son compagnon, elle a été arrêtée et amenée en centre fermé en janvier 2023. La commune a considéré cette demande comme étant un « mariage blanc », soit qu’elle cherchait par son mariage uniquement un avantage au séjour. Touria souffre de problèmes de santé mentale et a très mal supporté son enfermement dans les centres fermés de Holsbeek puis de Bruges pendant 5 mois. Des médecins extérieurs l’ont visitée et ont attesté de cet état de santé. Son avocate a fait un recours qui passait devant la chambre des mises en accusation et une demande d’annulation de son expulsion du 11 mai 2023 vers Casablanca, programmée par l’Office des étrangers. Le 11 mai 2023, la chambre des mises en accusation a décidé que Madame Touria devait être libérée.Malgré tout, Madame a été expulsée illégalement le jour même. Transcription du témoignage 1 Bonsoir, c’est Madame Touria xxx (orthographe de son nom ?). Je suis en route pour aller à Tanger. J’ai reçu un positif pour la liberté du centre. Maintenant, je suis au Maroc. J’ai rien compris. J’ai demandé aux policiers : “Montrez-moi la décision. Je n’ai pas encore la décision qu’on veut me transférer au Maroc.” Il dit : “Non, on a la décision, c’est négatif”. Il m’a dit comme ça. Je dis : “Montrez-moi”. Il dit : “Non”. Il y a presque 7 policiers avec moi. Imaginez ! 7 policiers. Il m’a dit : “Vous retournez gentiment”. J’ai dit : “Non !” J’ai commencé à crier. J’ai dit : “J’ai pas pris mes médicaments, je suis pas bien”. Il a appelé le médecin de l’aéroport. Il est juste venu me donner un petit comprimé, il m’a dit : “Mets-le en bas de la langue, comme ça. Et vous vous calmez.” C’est tout. J’ai montré le certificat du centre. Il a pris en photo, comme ça. Et c’est tout. Quand je monte dans l’avion, il y a 3 policiers à la porte, et 2 assis, un à droite, et un… Je sais pas, je suis comme une criminelle. Ils vont voyager avec une criminelle. Transcription du témoignage 2 Maintenant, je voudrais parler avec des journalistes. Je veux parler avec des journalistes de ma situation. 5 mois dans le centre fermé. Je rêve que j’aurai un jour ma liberté. Ils m’ont libérée, ils m’ont transférée au Maroc. La liberté, c’est : transférer au Maroc. C’est pas là-bas.

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Marche contre le centre fermé de Vottem

✊✊✊ 24 ans déjà, je ne l’accepte toujours pas ! [mise à jour de cet article avec les nouveautés de la page facebook le 14/04/23] ⏱ 14h départ groupé de la place saint lambert ⏱ 15h rassemblement à l’enclos des fusillés de la Citadelle ⏱ 16h rassemblement autour du centre ✊ 24 ans, Vottem, je ne l’accepte toujours pas ! En mars 1999, s’ouvrait le centre fermé pour étrangers de Vottem. Aujourd’hui, il existe en Blegique en tout 6 centres fermés pour étrangers : 127 bis, Bruges, Merksplas, Vottem, Caricole, Holsbeek. Ces centres ont pour objectif de renvoyer vers leurs pays d’origine celles et ceux qui sont arrivé.e.s ici, et n’ont pu obtenir un titre de séjour. Pourtant ils et elles ont fui des persécutions de toutes sortes, qu’elles soient politiques, racistes, sexistes ou homophobes etc.. Mais aussi la guerre, les conséquences du réchauffement climatique, la misère liée à l’exploitation. Les voies légales de migration sont quasi inexistantes en Europe. De ce fait, des milliers de migrants perdent leur vie dans des traversées incertaines en mer, dans des camions frigorifiques… Beaucoup n’ont pu obtenir un titre de séjour en Belgique, à cause de la politique restrictive de l’Etat belge en matière d’asile, d’accès au regroupement familial, d’obtention d’un permis de travail etc. Ils et elles sont détenu.e.s sur simple décision d’une administration, l’Office des Etrangers ; il ne s’agit pas d’une ordonnance judiciaire ! 24 ans de Vottem, avec une moyenne de 1000 détentions par année, c’est autant de vies brisées… Les centres fermés ont comme objet la mise en œuvre du processus d’expulsion, tout est organisé pour briser la résistance des personnes détenues à celle-ci. Chaque Noël, nous avons obtenu qu’une délégation entre dans le centre fermé et apporte une recharge téléphonique en soutien à chaque personne détenue. C’est aussi l’occasion de rencontrer la Direction, qui cherche à nous rassurer : « il y a tout le confort ici, la TV, internet (réglementé, 1h tous les deux jours !), du sport, du fitness, du bricolage… ». Mais qui ne peut nier que dès qu’un détenu proteste contre les conditions de détention ou se montre opposé à son expulsion, il se retrouve au cachot, prison dans la prison, ou en isolement, cachot déguisé ! La réalité des centres fermés, ce sont aussi des décès … de trop nombreux décès. Ce sont des suicides de personnes qui ne peuvent affronter l’insécurité du pays où l’on va les déporter ; ce sont des décès de personnes mises au cachot alors qu’elles sont dans une situation de santé préoccupante ; ce sont des décès suite à des grèves de la faim, …. La réalité des centres fermés, c’est qu’une fois que l’on est au cachot, plus personne n’entend vos appels à l’aide. Le dernier accord gouvernemental « Vivaldi » sur la migration est extrêmement décevant ! Malgré la création de places (promesses sur le long terme) dans de nouveaux centres ouverts pour demandeur.euses d’asile et la protection de...

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Santé / Soins

Répression d’une action de grève de la faim collective dans le centre fermé de Bruges ce 2 janvier 2024

Ces derniers jours, de nombreux détenus du centre fermé de Bruges dénoncent lors des appels les conditions “indignes” d’enfermement : insalubrité, situation d’hygiène et sanitaire déplorable, manque de prise en charge médicale. Plusieurs détenus mentionnent des cas d’automutilation et l’absence de soins médicaux, et nous apprenons le 1er janvier qu’un détenu d’origine tunisienne aurait entamé son 12e jour de grève de la faim. Message reçu le 24 décembre : “ici on ne mange pas bien, pas bon soins pour nous, il y a des gens qui mangent des coupe–ongles et on envoie pas à l’hôpital pour voir.On dit attend la directrice, la personne a fait 2 semaines en bas sans aller fairede radio pour voir et un autre a mangé une bague ici aussi sans aller à hôpital.Ici c‘est la maltraitance, pas de droit de homme, ici on est avec des personnes malades mentaux, pas hygiène dans le centre, pas de visite de journaliste ici parce que ici on ne respecte pas les droits des étrangers, dans les centres fermes ils s‘ent foutent des personnes qui sont ici, on est comme des animaux pour eux, aides– nous à quitter “ Ce 2 janvier2024, à midi, une majorité de détenus des 2 blocs nous annonce qu’ils entament une grève de la faim pour dénoncer ces conditions d’enfermement. Dans l’heure qui suit, la direction les interpelle et menace d’appeler la police. Un détenu : “C‘est mon droit et mon choix de décider de me nourrir ou pas“ La direction : “Vous êtes obligé de manger, sous la contrainte si il faut” Très vite dans l’après-midi, une trentaine de policiers avec casques et boucliers débarquent dans les 2 blocs. Une vingtaine de détenus du premier bloc et 6 détenus du deuxième bloc sont mis au cachot. Nous perdons alors le contact avec plusieurs détenus, plus joignables par téléphone. “On a été amenés via un couloir inondé en chaussettes. On était plusieurs dans un cachot réservé à une personne. Nous avions très froid et rien pour nous couvrir. Certains ont été mis en isolation médicale par manque de place dans les cachots“ Dans la soirée et durant la nuit qui s’ensuit, certains détenus sont transférés dans d’autres centres (à notre connaissance, les centres fermés Caricole, Vottem Merksplas). Un détenu transféré nous dit qu’on l’accuse dans un PV d’avoir cassé des choses et d’avoir été violent envers la police : “C’est faux. On sait bien que face à une troupe de robocops on a juste à fermer notre gueule. On s’est gentiment laissé se faire menotter pour être amenés par 4 flics chacun, au cachot“ Chaque mouvement de détenu⸱e⸱s en centre fermé est réprimé dans l’œuf pour éviter la propagation de toute protestation. Nous continuons à dénoncer ces enfermements dits administratifs, qui sont des violences racistes des autorités dans toute l’Europe. FEU AUX CENTRES FERMÉS Onderdrukking van een collectieve hongerstaking in het gesloten centrum van Brugge op 02 januari 2024

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DANS LES MÊMES THÉMATIQUES

Santé / Soins

[Brochure] Mortel

Tu tiens dans tes mains un ensemble de contributions et de témoignages autour de la mort et du deuil. Le sujet n’étant pas hyper léger, j’imagine que si tu as ouvert cette brochure et commencé la lecture c’est qu’à priori t’es ok avec tout ce que cela peut soulever en toi. L’idée d’une brochure sur le sujet ne date pas d’hier. Mais c’est grâce aux discussions organisées au Placard Brûle fin 2024, à Toulouse, que j’ai eu la motivation nécessaire pour lancer un appel à contributions, accompagnée d’une personne qui s’est rendue dispo pour faire une partie de la mise en page. Merci à elle. Merci à toutes les personnes qui ont participé, de près ou de loin. On l’a finie en avril 2025. On a eu envie de compiler des récits de cérémonies, d’accompagnement de proches à mourir. Dedans on aimerait y parler de nos vécus d’obsèques et cérémonies. Que ces moments aient été pleins de force et de choses incroyables ou au contraire hardcore. On a envie d’ouvrir un espace de discussion sur le sujet, pour briser les tabous et nourrir des imaginaires, ne pas laisser à l’état et au capitalisme cet ultime moment. Pour comprendre comment se défendre aussi. Mais surtout pour imaginer des obsèques queers/punks/anars, ou en tout cas à l’image de ce que nous sommes, ce dont on rêverait... et pour, jusqu’à la mort, ne pas leur laisser le dernier mot ! On espère que lire cette brochure te fera autant de bien que ça nous en a fait de la réaliser. Obscènes obsèques En racontant cette cérémonie l’autre jour à la discussion au placard brûle, j’en gardais un bon souvenir. En relisant ce que j’en avais écrit à l’époque dans mon carnet, et dont je me disais peut être en faire une contrib’, c’est un peu bresson en fait, ça donne des choses comme ça : « Nos tenues obscènes rompent avec le balai des costards et des robes respectables. La couleur est la même, certes, mais notre noir est des ténèbres de tous les jours, de vengeance. Il n’a rien de convenable et de solennel. Il transpire le manque, l’ivresse, les overdoses. Il connaît les viols et les coups, la haine de soi, le mépris et les insultes ; les nuits blanches, le néon des hôpitaux, la froideur des cellules. « Tant que y a du noir y a de l’espoir » Des gueules de punk, des tronches de fatigué.es. Queers of despair. » Alors j’écris un truc plus à l’arrache pour ce zine parce que y avait des choses chouettes dans cette cérémonie. Déjà, le croque-mort sapé en costard qui nous dit « Bonjour mesdames et monsieurs les schalgs », ça tuait. Puis le fait qu’on soit beaucoup là, à se parler ou pas, avec nos pires dégaines de punk, de scandales. Franchement, les gens savaient pas trop si y avait un concert de hardcore dans une cave ou la réouverture d’une maison close pas loin. Ça cassait bien le décor. Entre deux mif’ friquées qui venaient enterrer leur arrière grande tante. Le fait que l’adelphe ait pu causer avec les darons avant, et que les daron.nes aient respecté ses demandes, a permis que ça se...

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