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Grève des travailleur·euses de Delhaize – Blocage du dépôt de Zellik

Grève des travailleur·euses de Delhaize – Blocage du dépôt de Zellik

🔴 Ce mercredi 5 Avril en soirée, plusieurs centaines de personnes ont bloqué le site de Zellik en réponse à la volonté de Delhaize de passer en franchise ses magasins belges. L’objectif de cette action était de bloquer les entrées et sorties des camions qui devaient normalement livrer les magasins du groupe, en prévision du week-end de Pâques.

Belgique | sur https://stuut.info | Collectif : Irruption

Ce conflit social remonte au 7 mars et à la volonté de la direction du groupe de franchiser les 128 magasins intégrés restants et de supprimer 280 emplois au siège de l’entreprise. Cette décision a déclenché un large mouvement de grève et d’action par les travailleur.euses de Delhaize, qui continue encore aujourd’hui. Aujourd’hui, sur les 764 magasins Delhaize en Belgique, 128 sont possédés et gérés directement par Delhaize, les autres sont des franchises. Cela signifie que ce sont des entités juridiquement indépendantes de Delhaize, bien qu’elles dépendent du réseau de distribution de celui-ci. Avec cette décision, Delhaize cherche à franchiser ses 128 magasins encore intégrés.

Pour Delhaize, la franchisation est soit-disant la seule voie vers un avenir durable pour Delhaize, les magasins franchisés étant plus rentables et plus dynamiques que les magasins intégrés. Mais, malgré les promesses de la direction, ce changement de fonctionnement n’est pas neutre du point de vue des travailleurs.

Qu’est-ce que ça signifie en réalité ?
En effet, cette rentabilité accrue n’est obtenue qu’à travers :
* une réduction du personnel
* une diminution des salaires
* une flexibilisation accrue de l’emploi
* et une décentralisation des négociations salariales.
Comme l’ont dénoncé les syndicats du secteur, les salaires dans les magasins affiliés sont 25% plus bas que dans les magasins intégrés, et ceci sans compter la pertes des avantages extra-salariaux (chèques repas, remboursement des frais de déplacement, primes).

De plus, les franchises utilisent de manière plus massive des formes de sous-emploi, offrant moins de protection et participant moins à la Sécurité Sociale. Ces formes d’emploi implique des horaires plus difficiles, avec notamment du travail le dimanche ou en soirée. Dans les franchises du secteur de la distribution, c’est notamment le travail étudiant qui est fortement développé. Ces formes de sous- emplois sont mis en concurrence par le patronat avec l’emploi « classique », ce qui a pour conséquence une dégradation de ce dernier, comme Delhaize le montre aujourd’hui.

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