« Mon frère s’appelait Imad, c’était quelqu’un de très gentil. Il était connu pour son grand cœur et sa solidarité envers ses proches et sa communauté. Pour nous, il a toujours été d’une grande aide et c’est pour ça qu’on ne peut pas se taire aujourd’hui. Comme beaucoup, harcèlement et racisme, étaient le quotidien de ce que subissait mon frère et c’est sans doute ce qui l’a poussé à ne pas s’arrêter lors de ce dernier contrôle de police », explique Ouafah, la sœur d’Imad.
Presque 3 mois après son meurtre, la famille ainsi que plusieurs personnes du quartier continuent à s’interroger sur les conditions qui ont mené à la mort d’Imad. Pourquoi s’est-il retrouvé dans ce cul de sac, alors qu’il savait qu’il y serait bloqué ? Il semble possible qu’une voiture de police ait bloqué la sortie de la cité, poussant Imad à rentrer dans le Clos des Lilas. C’est également possible qu’Imad y ait tourné pour se rendre à la police étant donné que son moteur était éteint et qu’il et elle semblaient être inoffensif•ves.
À la suite du meurtre d’Imad, un important cordon policier a été rapidement mis en place dans la cité autour du Clos des lilas. Plus de 200 policièr•es ont été mobilisé•es. La sœur d’Imad, présente au moment des faits et qui a suivi sa course poursuite, a patienté plus de 4h sous le regard narquois et moqueur d’agents de police, demandant uniquement si son frère allongé à quelques mètres de là était en vie ou s’il était mort. Plusieurs policier•ères se sont ouvertement moqué•es de la famille et des soutiens sur place. Finalement, Ouafah apprendra le décès de son frère via un article de presse alors qu’elle était toujours présente sur les lieux.
Comme souvent lors de violences policières, un long silence de l’institution policière et judiciaire s’en suit. La famille reste sans nouvelle de l’enquête depuis le 23 mars, date du meurtre d’Imad. Aucun•e policièr•e impliqué•e dans le meurtre d’Imad n’a été inculpé•e à ce stade. Pourtant, ils ont tiré sur Imad alors qu’il avait le moteur éteint, qu’il n’était pas armé et qu’il était inoffensif. Les policier•ères qui ont tiré et tué Imad ont tou•tes bénéficié d’un soutien psychologique. Aucun mot, ni aucune aide n’a été proposé à la famille. L’impunité policière ne peut plus durer.
Pour que la famille puisse mener son combat, il est capital qu’elle bénéficie de soutien dans la rue, de solidarité, mais aussi qu’elle ait accès à un soutien financier pour pouvoir mener les procédures judiciaires qui sont extrêmement coûteuses.
Si vous en avez la possibilité, faites un don à cet effet sur cet Iban :
Le 23 septembre 2023, 6 mois après le meurtre d’Imad, la famille appelle à une marche blanche en son hommage et pour réclamer la justice et la vérité, soyons nombreux•ses à répondre à leur appel et les soutenir !
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