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Prise de Paroles / Justice pour Mathis : Rassemblement Tolérance Zéro au Racisme dans les écoles

Prise de Paroles / Justice pour Mathis : Rassemblement Tolérance Zéro au Racisme dans les écoles

Beaucoup d’émotions lors de ce rassemblement organisé par la plateforme de soutien à Rita, la maman de Mathis, devant le palais de Justice de Bruxelles le dimanche 1er octobre.

Bruxelles | sur https://stuut.info

Plus de 400 personnes se sont unies sur la place Poelaert vers 14h pour dénoncer le racisme et les violences policières infligées à Mathis, un enfant noir de 9 ans, dans l’enceinte de son établissement scolaire le 5 septembre dernier à Ham-sur-Heure (Nalinnes).

Tristesse, compassion, empathie, solidarité, mais aussi colère, indignation, frustration, désir de s’organiser pour briser les fers qui maintiennent les communautés racisées dans un système d’oppression institutionnelle.

Courageuse et digne, Rita, la maman de Mathis, raconte d’abord cette journée terrifiante

Depuis les appels de l’école à son arrivée sur place pour découvrir ce flic agenouillé sur la nuque de Mathis, et les propos de la directrice qu’elle doit interroger pour connaître le véritable fond de l’histoire… Appelée parce que son fils « fait une crise » (épilepsie ? catalepsie ? angoisse ? crise de quoi ?), il s’avère, comme le rappellera opportunément une des oratrices plus tard, que Mathis n’a rien "fait" , il a été insulté par un camarade, qui lui a ensuite donné un coup de poing. Mathis a juste répondu aux coups, et fait un doigt d’honneur à la directrice qui le menaçait de le renvoyer… Une version légèrement différente de celle qu’on a pu lire dans la presse (comme d’habitude ?)…

D’autres personnalités et collectifs se succèdent au micro :

  • Dido
  • Mwamba, activiste et créateur de la Plateforme associative et citoyenne
  • Véronique Clette-Gakuba, sociologue et membre du Collectif Présences Noires
  • Le Collectif Susu, collectif citoyen Afroféministe et Anticapitaliste
  • Le Collectif Mémoire coloniale et lutte contre les discriminations
  • Kodjo Yves Lodonou, du MRAX
  • Sabrina, soeur de Mathis
  • Le Comité Ujamaa, Cercle étudiant panafricain ULB, Bruxelles
  • Nordine Saidi, de Bruxelles Panthères
  • D’autres mères de victimes (Abdoulaye)
    • Rita, la mère de Mathis
    • Justice pour Abdoulaye
    • "On ne "se fait" pas insulter, on EST insulté"
  • Le Collectif Afroféministe Mwanamke
  • « A propos du pouvoir économique... »

Les revendications exprimées :

  • Abandon total de toutes les plaintes, pénale contre Rita (« bashing ») et disciplinaires (« indiscipline » et « mise en danger de mineur ») contre Mathis, et effacement de toute trace dans leur dossier.
  • La Ministre de l’Enseignement et le PO de l’école de Mathis doivent condamner fermement l’attitude de laisser-faire de l’école et la violence de la police.
  • La fin de la relégation des enfants racisés dans les écoles spécialisées.
  • Refonte de la circulaire autorisant la police à intervenir dans les écoles.
  • Mettre fin aux violences policières contre les mineurs racisés dont on constate l’augmentation récente.
  • La fin des institutions inégalitaires et oppressives.
  • La tolérance zéro au racisme dans nos écoles et nos universités.
  • La protection sans distinction de tous les enfants, de notre jeunesse.
  • Le soutien indéfectible à l’action Stop Violences policières.
  • L’arrêt du vote des lois visant spécifiquement les catégories socioéthniques de la population.
  • La protection de l’égalité devant la loi, la séparation des pouvoirs, la présomption d’innocence, le respect de la Constitution et des droits fondamentaux.

Et les propositions :

  • S’organiser pour mobiliser les forces vives (avocats, professions de santé, financiers et.) et arriver à une responsabilisation collective des acteurs de la société civile (« Don’t agonize, organize ! »). Un talent à la lutte ? Dites-le !
  • Créer un rapport de force avec la police, un contre-pouvoir.
  • Se constituer en comités de parents.
  • Signaler, dénoncer, rapporter les injustices aux associations et institutions existantes.
  • Récolter les traces, constituer des preuves.
  • Contribuer financièrement au soutien aux victimes, aux familles dans leur démarches juridiques, médicales, administratives etc.
  • Utiliser les outils techno pour s’organiser et favoriser notre intelligence collective, et notamment une plateforme unique pour tous les témoins et victimes sur les réseaux sociaux.
  • S’emparer des études scientifiques, produire des études socialement situées.
  • Prendre le pouvoir économique, comme d’autres communautés ont su le faire.

Minute de silence, genou à terre et poing levé… Une cagnotte de soutien circule, des contacts se nouent. On se sépare sur une toute autre gamme d’émotions. Naissance d’un mouvement.

Justice pour Mathis ! Justice pour Abdoulaye !

Justice pour Mathis (facebook)

Voir en ligne : L’Observatoire des violences policières en Belgique

Notes

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Racismes / Colonialismes

Les policier·es impliqué·es dans le plaquage ventral de Mathis ne seront pas poursuivi·es

La zone de police annonce des poursuites potentielles contre la maman. Le 5 septembre, à l’école spécialisée de Nalinnes, Mathis, 9 ans, subit des insultes racistes dans la cours de récré. Bien que la scène se déroule devant des membres du corps enseignant et des éducateur·trices, l’enfant qui a insulté Mathis n’est pas réprimandé, ce qui provoque la colère de Mathis, lui qui avait déjà subi des insultes racistes sans suite la semaine précédente, hors du cadre scolaire. Rapidement, la situation se tend et l’école spécialisée de Nalinnes en vient à appeler la police pour Mathis. Selon Mathis, un policier l’a plaqué contre le mur et lui a mis les mains dans le dos. Peu avant que sa maman n’arrive à l’école et qu’elle en informe la police, le policier qui le maintenait contre le mur a plaqué Mathis au sol avec son genou, la même position qui a tué Lamine Bangoura en Belgique, George Floyd, Adama Traore, … sur un enfant de 9 ans. Tout en disant à Mathis qu’il le faisait pour que sa mère « ne fasse pas la maligne » et que sinon il la « mettra au sol aussi » [1]. Mathis raconte le rire du corps enseignant pendant que les policier·ères le violentait. La mère de Mathis, alors qu’elle filmait la scène, a interpelé les agent·es ainsi que les membres du corps enseignant présent·es « mon fils n’est pas un gangster, pourquoi vous le traitez comme un gangster » les policier·ères et les éducateur·trices ont répondu en riant « Oui, c’est bien un gangster votre fils ». En plus de montrer que parce que Mathis est noir, il n’est pas considéré comme enfant à part entière et est disposé à recevoir le même traitement qu’un adulte, les policier·ères le criminalise en l’associant à un gangster. De son côté, la police justifie une opération mesurée face à l’énervement de l’enfant de 9 ans. Lunaire. Jamais une telle chose n’aurait été justifiée avec un enfant blanc, jamais une telle chose ne serait arrivée sur un enfant blanc. Un PV a même été dressé à l’encontre de l’enfant. Le parquet de Charleroi commente : « C’est un comportement assez problématique et cela risque probablement d’être renvoyé devant les services d’aide à la jeunesse pour éventuellement prendre en charge l’enfant et son comportement ». La zone de police a annoncé que des poursuites contre la maman n’était pas exclues et le parquet de Charleroi que les policier·ères impliqué·es ne seraient pas poursuivi·es. Criminalisation des victimes, blanchissement des forces de l’ordre. Dans la presse, comme d’usage lors de violences policières racistes, les médias reprennent la version de l’institution scolaire ainsi que celle de la police, peu ou pas celle de Mathis et de sa maman. La directrice de l’école, interrogée, ne mentionne pas que l’altercation a commencé à la suite d’une insulte raciste. Elle ne mentionne pas non plus le plaquage ventral, et ose dire que le contact avec la police a été « bienveillant », que les policier·ères ont « proposé de l’eau à Mathis » et que l’intervention « (...)

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Mathis , 9 ans, plaqué par la police comme George Floyd dans son école

Le 5 septembre, Mathis, 9 ans, subit des insultes racistes dans la cours de récré de l’école spécialisée de Nalinnes. Malgré que la scène se passe devant des membres du corps enseignant et des éducateurs, l’enfant qui avait insulté Mathis ne sera pas réprimandé, ce qui mettra Mathis en colère, lui qui avait déjà subit des insultes racistes sans suite la semaine précédente, hors du cadre scolaire. Selon la direction, l’école aurait tenté de « maîtriser » la « crise » de Mathis (pour utiliser ses mots) mais, « n’y arrivant pas », elle aurait appelé la police. Pourtant, il s’agit d’une école spécialisée, donc normalement apte à gérer ce genre de situation. Une fois sur place, la police a brutalisé Mathis alors qu’il était déjà calme selon son témoignage. Un policier l’a plaqué contre le mur et mis les mains dans le dos. Peu avant que sa maman arrive et qu’elle en informe la police, le policier l’a plaqué au sol avec son genou, la même position qui a tué Lamine Bangoura en Belgique, George Floyd, Adama Traore, … sur un enfant de 9 ans. Tout en disant à Mathis qu’il le faisait pour que sa mère « ne fasse pas la maligne » et que sinon il la « mettra au sol aussi » [1]. Dans la presse, les médias reprennent la version de la direction ainsi que celle de la police. La directrice de l’école, interrogée, ne mentionne pas que l’altercation a commencé à la suite d’une insulte raciste. Elle ne mentionne pas non plus le plaquage ventrale, et ose dire que le contact avec la police a été « bienveillant » [2]. Pourtant, Mathis raconte le rire des enseignants et des éducateurs présents pendant que les policiers le violentait. La mère de Mathis alors qu’elle filmait la scène a interpelé les agents de police ainsi que les membres du corps enseignants présents « mon fils n’est pas un gangster, pourquoi vous le traitez comme un gangster » les policiers et les éducateurs ont répondu en riant « Oui, c’est bien un gangster votre fils ». De son côté, la police justifie une opération mesurée face à l’énervement de l’enfant de 9 ans. Lunaire. Jamais une telle chose n’aurait été justifiée avec un enfant blanc, jamais une telle chose ne serait arrivé sur un enfant blanc. Un PV a même été dressé à l’encontre de l’enfant. Le parquet de Charleroi commente : « C’est un comportement assez problématique et cela risque probablement d’être renvoyé devant les services d’aide à la jeunesse pour éventuellement prendre en charge l’enfant et son comportement » [3]. Pour résumer l’affaire, un enfant noir de 9 ans subit plusieurs insultes racistes dans la cours de récré devant des membres du corps enseignant. Il refuse de se faire insulter et s’énerve, le corps enseignant ne réprimande pas l’enfant qui l’a insulté et se concentre uniquement à réprimander la colère de Mathis. La direction va jusqu’à appeler la police qui le maîtrisera violemment. Par la suite, l’école arrive à commenter que c’était proportionnel et bienveillant ; la police parle de l’enfant de 9 ans...

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Rassemblement #JUSTICEPOURMATHIS

Grand Rassemblement Pacifique le 1er Octobre de 14h à 16h devant le Palais de Justice Place Poelart à Bruxelles Tolérance zéro au racisme dans les écoles Revendications : 1. Nous continuons à exiger la fin de toutes poursuites pénales contre Mathis par un classement sans suite par le procureur du roi de Charleroi, Vincent Fiasse. 2. Les mesures de contention réalisées contre Mathis que ce soit par l’école ou par la police sont de part en part brutales, hors cadre, disproportionnées et illégales. Nous demandons que Wallonie Bruxelles Enseignement assume ses responsabilités en tant que PO de l’école et condamne avec la plus grande fermeté la direction de l’école qui est co-responsable de ces violences. 3. Nous demandons la pénalisation des techniques d’immobilisation policière du plaquage ventral et de la clé d’étranglement, au risque létal très important et à plus forte raison contre des mineurs. Nous attendons sur ce point une déclaration ferme du Délégué Général aux Droits de l’enfant ainsi que sur la co-responsabilité de l’école de Nalinnes. 4. Nous demandons que Julien Nicaise (administrateur général de WBE) revienne sur ses propos et prenne acte de la version de Mathis et de sa maman ainsi que de la plainte déposée au commissariat central de Charleroi. Nous demandons qu’une enquête indépendante soit réalisée au niveau du respect de la circulaire n° 5643 du 4 mars 2016 relative aux « Mesures de contention et d’isolement dans l’enseignement » et que des mesures soient prises pour que ce type d’abus ne puissent plus se reproduire dans l’impunité. 5. Nous demandons au vu des actes de partialité commis jusqu’ici pour protéger la direction de l’école que Caroline Désir reprenne en main le dossier dans un souci de respect du principe du contradictoire et de la circulaire sur les mesures de contention. Nous attendons également de la part de la ministre, une prise de position forte relative à l’usage discriminatoire et inhumain de telles mesures à visée d’humiliation dans l’enseignement spécialisé. 6. Nous demandons que le dossier disciplinaire contre Mathis qui risque de le poursuivre dans sa scolarité soit revu à l’aune du principe du contradictoire et de la responsabilité de l’école. Nous demandons la fermeture du dossier ouvert au SAJ pour les faits relatifs au 5 septembre qui ne sont pas allégués. Mathis n’a pas à porter la trace dans son dossier disciplinaire des fautes commises par l’école d’enseignement spécialisé de Nalinnes et de la mauvaise conscience de WBE.

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Racismes / Colonialismes

Verdict du jugement pour Sabrina et Ouassim

Le Tribunal de police de Bruxelles a condamné aujourd’hui les trois policiers qui ont participé à la course poursuite qui a entrainé la mort de Sabrina et Ouassim. Ils sont reconnus coupables d’homicide involontaire. Pour rappel, le 9 mai 2017, Ouassim roulait à moto, Sabrina était passagère. La police les a poursuivi parce qu’ils n’auraient pas respecté la limite de vitesse et qu’ils n’auraient pas porté de chaussures adéquates. Dans le cadre de cette course poursuite, menée à très grande vitesse, une voiture s’est placée en travers de la route, juste à la sortie d’un tunnel. Ouassim n’a donc pas pu voir cette voiture en sortant de ce tunnel. La collision inévitable a entrainé sa mort, ainsi que celle de Sabrina. Le Tribunal a rappelé que les policiers ne peuvent pas tout faire et qu’ils doivent aussi respecter des règles. Le Tribunal a jugé que la course poursuite n’était pas nécessaire et qu’elle était trop dangereuse. Il a prononcé des peines de prison avec un sursis pour la moitié : 10 mois pour le conducteur de la voiture qui a bloqué la sortie du tunnel, 8 mois pour le conducteur de la voiture qui poursuivait directement la moto, 5 mois pour le passager de cette voiture. Cette décision est le résultat d’un long combat des familles pour lutter contre l’impunité des policiers. Le Procureur du Roi s’est en effet toujours opposé aux poursuites et avait demandé l’acquittement des policiers devant le Tribunal. Les familles sont soulagées que les policiers aient été reconnus coupables. Elles espèrent que les règles rappelées par la juge permettront que plus personne ne perde la vie dans de telles courses poursuites. Les familles espèrent aussi que les policiers vont accepter ce jugement et ne pas faire appel de la décision. Les familles vous remercient du fond du cœur pour tout le soutien apporté dans ce long combat. #JusticePourTous #LaJusticeTriompheToujours 🤞

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Racismes / Colonialismes

[France/Calais] Résumé Juin2025

AU MOINS 3 MORTS EN JUIN Le 14/06/25, Ibrahim, un homme soudanais est décédé dans une fusillade sur le camp de Loon-Plage. Le 15/06/25, deux kurdes irakiens ont été blessés par arme à feu sur le camp de Loon-Plage. L’un des deux est décédé sur le coup, l’autre a été déclaré mort à l’hôpital quelques jours après. HARCÈLEMENT – dans les bus et les trains En marge de l’opération de com de Retailleau sur les arrestations dans les transports les 18 et 19 juin, les pratiques sont infames à Calais. Arrestations arbitraires, tri des personnes (sur la ligne 423 qui fait Calais/Gravelines, les blancs rentrent d’abord par l’avant et les « autres » ensuite), interdiction de prendre les transports sur des critères fluctuants… – lors des tentatives de passage Quotidiennement sur les plages, les bateaux sont lacérés et les personnes gazées. Dans la nuit du 10 au 11/06, un groupe d’environ 150 personnes exilées dont des enfants a été forcé de marcher jusque Calais après avoir été empêché de monter sur un bateau sur la plage des Hemmes de Marck. Le groupe épuisé a été nassé, poussé et suivi par des CRS sur plus de 10 interminables kilomètres. – en mer Le projet de Retailleau d’intervenir en mer sur une bande de 300 mètres pour empêcher les départs de small-boat n’est pas encore acté mais dans la pratique, les flics ne se gênent pas pour s’asseoir sur le droit maritime. Le 13/06 à Gravelines, un média anglais a filmé des policiers dans l’eau jusque la taille en train de gazer allègrement les candidat.es au passage. EXPULSIONS En plus des expulsions toutes les 48 h sur différents lieux de survie à Calais, l’état organise des expulsions de plus grande ampleur lors desquelles il y a de nombreuses arrestations et des départs en bus forcés. Le 12/06, une grosse expulsion a eu lieu sur le camp de Grande-Synthe. Plus de 500 personnes ont été chassées. Le 18/06, la police est arrivée en force sur le camp dit Jean Bouin aux Fontinettes à Calais et a expulsé une centaine de personnes. Le préfet et la maire de la ville ont assisté à l’expulsion. Une vingtaine de familles s’y était installée. 17 personnes ont été arrêtées et emmenées à la PAF. Elles ont toutes dû donner leurs empreintes de force et sont sorties avec une OQTF. Les autres habitant.es ont été forcé.es à monter dans les bus vers les CAES. Comme à son habitude, la mairie a annoncé qu’elle allait raser toute la végétation pour éviter une réinstallation. Le quartier des Fontinettes est devenu un enjeu électoral et la mairie comme le RN inondent les boites aux lettres du quartier de messages attisant la peur et la haine Le même jour, le camp de Loon plage a été vidé de tous.tes les habitant.es. FACHO ANGLAIS Le 04/06/25, Nick Tenconi, un des leaders du parti xénophobe UKIP (UK Independance Party) et cinq autres fachos sont venus à Calais sur différents lieux de vie pour provoquer, proférer des insultes à caractère raciste et filmer les personnes exilées. Munis...

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Complot des « Frères musulmans », la fabrication d’un ennemi intérieur

Depuis la publication d’un rapport français alarmiste aux relents complotistes sur les Frères musulmans*, une série d’articles sensationnalistes accusent la Belgique, et notamment Bruxelles, d’être un “carrefour européen” de la mouvance frériste. Plus récemment encore, le MR a annoncé vouloir lancer un « rapport fédéral » sur l’influence supposée des Frères musulmans en Belgique, reprenant ainsi à son compte les termes et l’imaginaire du rapport raciste français. Dans ce rapport, cinq communes de la capitale sont par exemple, désignées comme « sous contrôle islamiste« . Le terme d’ »entrisme » est brandi à tout-va, et les médias multiplient les titres alarmistes sur une supposée infiltration de la société par les « Frères musulmans« *. Des titres comme “Des écoles belges sous l’emprise des Frères musulmans” ou encore “L’entrisme musulman : une menace à combattre partout” sont sortis dans la presse. Plusieurs personnages politiques belges, à l’instar de Denis Ducarme (MR), n’ont pas tardé à affirmer que les Frères musulmans avaient infiltré la Chambre, citant sans preuve des groupes comme Ecolo-Groen. Denis Ducarme (MR). Pourtant, à y regarder de plus près, cette soi-disant “alerte sécuritaire” relève moins d’une analyse scientifique rigoureuse que d’un recyclage de peurs islamophobes et racistes profondément enracinées dans l’Histoire européenne. Un rapport contestable, aux méthodes plus que discutables Le rapport français qui a provoqué cette panique est présenté comme une étude rigoureuse sur « l’influence » des Frères musulmans en Europe. Pourtant, comme le souligne Franck Frégosi, directeur de recherches au CNRS, l’approche est clairement biaisée et alarmiste, employant un vocabulaire conspirationniste plutôt qu’analytique. Plusieurs sociologues et scientifiques, comme Vincent Geisser, ont refusé de participer au projet, directement commandé par l’Etat français.  » « La conclusion était donnée avant même que le rapport soit conduit. » Le politologue Michaël Privot , dénonce la pauvreté méthodologique du rapport : « L’analyse est complètement à côté de la plaque », affirme-t-il, ajoutant que certains passages « répercutent des éléments conspirationnistes » qui sont également entretenus par certains cercles politiques belges. Le rapport, censé documenter des faits, s’appuie en réalité sur des hypothèses invérifiées, des suppositions, et des citations de certains « experts » et sociologues très engagés politiquement, et connus pour leurs positions anti-Islam, voire islamophobes. Le vocabulaire employé (« califat mondial », « infiltration », « dissolution des valeurs occidentales ») relève clairement du conspirationnisme, davantage que de l’analyse scientifique. L’écriture de ce rapport, et son manque total de rigueur scientifique, démontre une nouvelle fois l’islamophobie présente en France et en Belgique. L’impressionnante couverture médiatique est, elle aussi, inquiétante : des « expert·es« , des politiques et...

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