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Police et racisme institutionnel

Police et racisme institutionnel

Bruxelles | sur https://stuut.info

Fin 2023, la presse a relaté des faits graves ayant eu lieu au commissariat Démosthène à Anderlecht où un jeune homme se fait sérieusement malmener par un ou plusieurs policiers. Force est de constater que ces faits n’ont malheureusement rien d’isolé. S’inscrivant dans la continuité d’une mobilisation de longue haleine pour dénoncer les violences policières, le sexisme, le racisme… et pour exiger des réponses politiques à la hauteur de ces problèmes structurels au sein de l’institution policière, des habitant·es ont interpellé le Conseil de police de la zone Midi le lundi 15 janvier. Grâce à leur persévérance, le racisme institutionnel est désormais ouvertement nommé. Il était temps.

À ce sujet, nous vous invitons à redécouvrir notre article « S’approprier les quartiers de façon politique », où Latifa Elmcabeni du collectif des Madrés s’exprime sur ces sujets. Notons que la brigade UNEUS qui est particulièrement pointée par l’entretien a depuis été dissoute, preuve de plus qu’il ne faut rien lâcher.

Rappelons aussi la mort d’Adil Charot, pour laquelle les habitant·es attendent toujours justice. Lisez aussi dans notre journal « Justice pour Adil, Cureghem et ses habitants ». Ne laissons pas les discours et les pratiques sécuritaires bafouer nos droits fondamentaux.

Revue de presse

Voir en ligne : IEB

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Extrême-droite / Antifascisme

Retours sur la 4e interpellation du Conseil de police Zone Midi

Retours sur la 4e interpellation du Conseil de police Zone Midi Mercredi 17 janvier 2024. Quatrième interpellation du conseil de police de la zone midi (compte rendu). Les habitants de Forest, de Saint-Gilles et de Anderlecht, réunis au sein du Comité zone Midi contre les violences policières, interpellaient pour la quatrième fois sur l’impunité policière à l’endroit des meurtres et violences racistes dans la zone. Cette interpellation était soutenue par la Gauche Anticapitaliste, la Veille Chéchette, le Collectif des Parents contre les violences policières, Isos asbl, le Collectif citoyen contre les policiers violents et racistes, l’Union communale citoyenne (UCC, Saint-Gilles), Quartier sans Racisme (QSR, Forest), . L’interpellation portrait cette fois-ci sur le traitement disciplinaire de l’affaire du policier qui a tabassé à coup de coups de poing deux détenus (une personne sans-papiers et un jeune arabe) privés de liberté dans le commissariat de Démostène à Anderlecht, le 31 mai 2020 . Après un rappel historique du racisme policier dans la zone midi (Rachid Redouane, 10 mai 1991 ; Saïd Charki, Anderlecht, 7 novembre 1997), l’interpellation s’est surtout concentrée sur l’absence d’actions disciplinaires proportionnées aux faits tels que rapportés par les vidéos diffusées par la RTBF. Pour rappel, les pv de police qui ont permis le blanchiment du policier raciste parlaient de “claque la main ouverte” et d’un “détenu particulièrement agité”. Il s’agit à l’évidence d’un pv mensonger. Cela est grave, constitue en soi un délit pénal qui devrait être poursuivi et donc déposé devant le procureur du Roi et a des conséquences importantes sur la procédure disciplinaire prise par l’actuel collège de police (Cumps, Spinette, El Hamidine, De Landsheer). Le président du Conseil de police, le socialiste Jean Spinette a lui-même reconnu que la suspension du prononcée était “surprenante” mais sans en tirer de responsabilité en tant qu’employeur . Le débat qui s’ensuivit a été exactement le même que lors de toutes les rencontres et interpellations précédentes. Jean Spinette s’est caché derrière les procédures judiciaires pour tenter de faire tenir debout l’inaction du Collège. Nous avons beau l’interroger sur sa responsabilité disciplinaire en tant qu’employeur, tel un disque rayé, de plus en plus fébrile, celui-ci réitère la suspension de l’action disciplinaire par la procédure pénale. Malgré la gravité des faits qui s’empilent sur la table du conseil de police de la zone midi, le collège ne peut que persévérer dans son inaction. Les questions des conseillers communaux qui normalement viennent nourrir le débat des interpellations citoyennes ont ensuite été déplacées d’autorité par Jean Spinette en fin de Conseil. Les citoyens ne se sont pas laissés prendre au piège et sont restés jusqu’au bout. Après la traditionnelle séance d’enfumage que constitue l’exposé complètement hors sol du “plan diversité” (qui ne fait pas honneur au travail (...)

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Décès d’Adil : selon une nouvelle contre-expertise, le policier se serait déporté volontairement

Le 10 avril 2020, Adil Charrot se balade en scooter dans Anderlecht avec un ami. A 20h57, une patrouille les voit passer place du Conseil et décide de les suivre. Une minute plus tard, une seconde patrouille croise les deux scooters, fait demi-tour et les prend aussi en chasse. A 20h59, les deux pilotes se sont séparés. S’ensuit une course poursuite dans laquelle 8 brigades de police seront mobilisées. Peu après 21h, Adil roule sur le Quai de l’industrie. Il est projeté contre les balustrades du canal après une collision avec une voiture de police banalisée roulant en sens inverse, sirène et gyrophares éteints. Il décède de l’accident. Au lendemain du décès, la version policière est diffusée dans la presse : Adil se serait déporté lui-même sur la bande où roulait la voiture banalisée ; il serait donc l’unique responsable de l’accident. Le parquet de Bruxelles avait d’ailleurs l’intention de classer l’affaire sans même nommer de juge d’instruction. Des émeutes secouent Anderlecht et la justice décide finalement, le 14 avril, d’instruire le dossier, c’est-à-dire de lancer une enquête judiciaire. C’est cette enquête qui est sous le feu des critiques depuis la publication d’une contre-expertise, il y a quelques jours. Soulignons ici que la justice a refusé d’ordonner une contre-expertise, c’est donc la famille d’Adil qui l’a financée par elle-même. La première expertise automobile, commandée par la justice, conforte la version policière. Elle semble bâclée : « Le document compile 14 pages de simple copier-coller d’auditions et 21 pages de photos » [1], selon Blast. Fin 2020, le parquet de Bruxelles demande d’ailleurs un non-lieu, l’affaire semble close pour la justice. Pourtant, une longue enquête journalistique de « Demorgen », appuyée par des recherches d’experts automobiles, avait déjà avancé que la voiture de la police s’était déportée pour percuter volontairement le scooter d’Adil. Une toute nouvelle contre-enquête va, elle aussi, dans ce sens. Cette contre-enquête, lancée par la famille d’Adil et son avocat, est réalisée par le bureau d’expertise Clerens, un bureau accrédité auprès des tribunaux bruxellois. Clerens avance que la première expertise n’a utilisé ni certaines vidéos de caméras de surveillance, ni les enregistrement de la communication entre l’inspecteur qui est entré en collision avec Adil et le dispatching … qui accablent l’inspecteur. Selon Clerens, la voiture de l’inspecteur s’est déporté sur la bande d’Adil pour entrer en collision avec son scooter. L’inspecteur a même déclaré « on a essayé de faire un barrage » [2], peu après le choc. Par ailleurs, les caméras de surveillance révèlent que l’inspecteur a effectué plusieurs freinages dans les secondes qui précèdent l’impact. Tous ces éléments amènent à penser qu’il avait un objectif : faire barrage et entrer en collision avec Adil. Les caméras de surveillance montrent aussi que les phares du scooter étaient allumés et qu’il se trouvait au milieu de la...

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En uniforme contre la justice : quand la police manifeste pour l’un des siens

En uniforme contre la justice : quand la police manifeste pour l’un des siens Ce vendredi 13 juin, au pied du Palais de justice de Bruxelles, un spectacle surréaliste s’est déroulé sous les yeux de manifestant·es venu·es réclamer justice pour Sourour Abouda, morte dans un contexte policier. Face à elles et eux, environ 200 policiers, en uniforme pour la plupart, sont venus soutenir l’un des leurs, inculpé pour la mort de Fabian, 11 ans. Une scène qui dit beaucoup de l’impunité policière en Belgique et du deux poids, deux mesures dans la gestion des mobilisations. Un enfant tué, un agent soutenu en uniforme Fabian, 11 ans, est mort le 4 juin à Ganshoren, renversé par un véhicule de police lancé dans une course-poursuite. Le policier au volant, âgé de 26 ans, a été inculpé pour entrave méchante à la circulation ayant entraîné la mort et placé en détention provisoire à domicile avec bracelet électronique. Cette décision a été prise car l’individu aurait menti lors de l’écriture de son PV, affirmant avoir les gyrophares et sirènes allumés, éléments démentis par l’analyse du véhicule de police. Il roulait également, toujours d’après les premiers éléments de l’enquête, à une vitesse supérieure à 40km/h dans un parc. Et pourtant cette décision a déclenché l’ire des syndicats policiers, qui dénoncent un « acharnement » judiciaire et médiatique. Le ton est donné dans l’appel à mobilisation rédigé par les collègues de l’agent, issus du service Trafic de la zone Bruxelles-Ouest : « Cela aurait pu être n’importe lequel d’entre nous. (…) Allons montrer que nous ne formons qu’un, le corps de police belge. » C’est donc à 13h, qu’environ 200 agents se sont rassemblés place Poelaert, en plein centre de Bruxelles, en uniforme, en contradiction flagrante avec la circulaire ministérielle GPI 65 de 2009 qui interdit le port de l’équipement fonctionnel lors de toute manifestation. Venir en uniforme, en tant que force publique, pour protester contre une décision judiciaire, celle d’un juge d’instruction, est un acte politique lourd de sens. Une manière de dire que la police, au-delà des procédures, reste juge de ses propres actes. « C’est un réel danger pour la démocratie que des policiers contredisent ouvertement une décision de justice, en tenue », s’indigne une manifestante. Une contre-manifestation… réprimée En face de cette manifestation en soutien au policier inculpé, quelques dizaines de citoyen·nes, venu·es dénoncer cette posture d’impunité, sont encerclé·es, nassé·es par la police. Une nasse, pourtant illégale, pratiquée ici à l’encontre de militant·es pacifiques, dont la majorité étaient présents pour soutenir la famille de Sourour. « C’est une démonstration en direct de ce que nous dénonçons : l’usage arbitraire de la force, le mépris des libertés fondamentales, la répression de toute opposition », témoigne une personne présente sur place. Une tentative de brouillage de la mobilisation pour Sourour Mais ce n’est pas...

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Los Angeles contre l’ICE : Un reportage à chaud sur les affrontement du 6 juin

Le 3 juin, une foule chassait des agents fédéraux qui procédaient à une descente dans une taqueria de Minneapolis. Le 4 juin, des affrontements éclataient contre des agents de l’ICE [Immigration and Customs Enforcement] lors de raids à Chicago et à Grand Rapids. Et c’est à Los Angeles deux jours plus tard, que la ville s’est embrasée en réaction à une énième rafle de sans-papiers. Les affrontements, d’abord sporadiques, se sont ensuite étendus au reste de la mégalopole californienne. Ils sont encore en cours . Dans le récit qui suit, des participants racontent comment les habitants se sont organisés pour empêcher autant qu’ils le peuvent la police fédérale de kidnapper des gens de leur communauté. Tom Homan, le « tsar des frontières » de Donald Trump, vient d’annoncer qu’il allait riposter en envoyant la Garde nationale à Los Angeles. Si la situation se propage dans le pays, nous pourrions assister à un mouvement qui s’annonce comme la suite directe du soulèvement suivant la mort de George Floyd en 2020 . En arrêtant David Huerta , président de la section californienne du syndicat des employés de service (SEIU) en marge d’une descente contre les habitants de Los Angeles, l’ICE et les diverses agences fédérales venues en renfort ont fortement attisé les tensions dans la ville au moment même où la révolte s’amorce. Bien que l’administration Trump ait commencé par s’attaquer aux immigrés - avec ou sans papiers – il ne s’agit que d’une première étape vers l’établissement d’une autocratie. Le pouvoir fédéral s’en prend d’abord aux immigrés, les considérant comme la cible la plus vulnérable , mais leur objectif global est d’habituer la population à la passivité face à la violence brutale de l’État, en brisant les liens fondamentaux de solidarité reliant les communautés humaines. Aussi, il doit être clair pour tout le monde, même pour les centristes les plus modérés, que l’issue du conflit qui s’intensifie actuellement déterminera les perspectives de toutes les autres cibles que Trump a alignées dans son programme, de l’université d’Harvard au pouvoir d’achat des américains. Premier Acte, midi Sur les réseaux sociaux, la nouvelle s’est rapidement répandue : l’ICE mène des descentes dans plusieurs endroits du centre-ville de Los Angeles, de Highland Park et de MacArthur Park. Les agents avaient commencé à perquisitionner un bâtiment dans le marché aux fleurs1 lorsqu’une foule les a spontanément piégés à l’intérieur. Toutes les entrées et sorties du bâtiment ont été bloquées par la foule, de manière à ce que les agents ne puissent plus en ressortir. Alors qu’ils avaient déjà interpelé de nombreuses personnes, les agents fédéraux ne s’attendaient pas à ce qu’une horde de 50 à 100 « angelinos » les prenne au piège. Les agents s’imaginaient pouvoir rafler des personnes au hasard en plein milieu de Los Angeles sans que les gens du quartier ne réagissent. De toute évidence, ils se sont trompés. Parmi les six lieux qu’ils ont visé ce (...)

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